France : lancement de la campagne « Ville apaisée, quartiers à vivre… Vers la ville de l’avenir »

Rue de l’Avenir France, le Club des villes et territoires cyclables et marchables et leurs partenaires lancent une campagne en faveur de la ville apaisée pour soutenir la vision d’une ville à vivre et maintenir et développer la qualité de vie en ville et l’attractivité des quartiers, dans un contexte marqué par l’accélération du changement climatique et la raréfaction des ressources.

Amsterdam : quartier vert et apaisé (galerie de 19 photos)
Ce secteur situé dans le quartier De Pijp se caractérise par sa faible circulation, ses jardins de façades, ses grands arbres et sa qualité de vie élevée (Rue de l’Avenir)

Nous ne vivons plus la même ville et celle de demain sera encore différente !

Première page du manifeste « Ville apaisées . quartiers à vivre. Vers la la ville de l’Avenir

Les évènements récents nous ont fait prendre conscience que le processus de transition vers la « ville bas carbone » doit s’intensifier et que, malgré un changement de contexte inédit, nous avons à nous mobiliser pour que la ville reste attractive et désirable, qu’elle préserve la santé de ses habitants et leur offre les services et aménités qu’ils attendent.

Face à l’augmentation générale des températures et des évènements climatiques violents, aux tensions liées à la crise énergétique, à la diminution de la ressource en eau et à bien d’autres menaces notamment vis à vis de la biodiversité, nous devons imaginer et mettre en oeuvre une ville accueillante pour les jeunes, les aînés et les générations futures.

Les mobilités et l’espace public sont des enjeux majeurs pour la ville de demain

Le soutien aux mobilités motorisées, depuis plus de 70 ans, nous a rendus dépendants et a créé des comportements individuels qui ne correspondent plus à nos ressources. La part des déplacements est une composante majeure des consommations en énergie, alors que nos quartiers pollués et bruyants perdent leur convivialité.

Si la mobilité motorisée ne bénéficie pas encore suffisamment d’alternatives dans les zones d’habitat dispersé, en ville, à toutes les échelles, il est possible de développer d’autres modes de vie et de déplacement.

L’objectif de cette campagne est de sensibiliser l’opinion publique sur ces enjeux majeurs et de créer une dynamique nationale en faveur de la ville apaisée.

Piétons, marcheurs, cyclistes, usagers des transports collectifs, élu.es militants pour la qualité de l’environnement, pour celle de l’espace public et pour la sécurité urbaine et des déplacements, se rejoignent et s’engagent pour une approche systémique de la ville apaisée et des quartiers à vivre, vers la ville de l’avenir.

Barcelone : superilôt de Sant Antoni (galerie de 99 photos sur le site photos de RdA CH)
Ce superîlot, encore en version pilote et en urbanisme tactique, est le plus réussi et connait un très grand succès populaire.
A tel point que la ville doit veiller à la gentrification. du quartier.
Une voie de circulation subsiste pour les riverains (à l’arrière-plan, voiture jaune) (Photo Rue de l’Avenir CH)

Les dix mesures de la campagne sur lesquelles s’engager

1- Rendre la ville accessible à ses habitants les plus vulnérables, enfants, séniors et personnes à mobilité réduite.

2- Mettre la pratique de la marche et du vélo et l’usage des transports en commun au centre de l’organisation de l’espace public.

3- Encourager le développement des mobilités actives en portant une attention accrue à la qualité des aménagements réalisés au profit de tous les usagers de l’espace public.

4- Soutenir, avec plus d’ambition, la réduction du nombre de véhicules motorisés et de leur vitesse avec l’adoption :

• d’un cadre législatif et réglementaire pour les Zones à Trafic Limité,

• d’une vitesse de référence de 30km/h en ville, le 50km/h constituant l’exception, de façon à améliorer la sécurité, réduire les nuisances et la consommation d’énergie.

5- Renforcer la place du végétal pour améliorer le bien-être en ville et lutter contre le réchauffement climatique.

6- Connecter les quartiers par des axes structurants à l’échelle de l’agglomération, en donnant la priorité aux transports collectifs et aux réseaux vélo à haut niveau de service, en organisant les continuités piétonnes au-delà des centres-villes.

7- Préserver et développer les pôles de commerce et de services de proximité afin de lutter contre l’étalement urbain et développer la vie des quartiers.

8- Favoriser l’appropriation de l’enjeu de l’apaisement des villes par les habitants en associant les représentants des usagers et les associations de protection de l’environnement à des instances de concertation.

9- Améliorer la santé de toutes et tous en soutenant la pratique des modes actifs et en réduisant l’ensemble des pollutions existantes (atmosphérique, sonore, lumineuse).

10- Agir pour que les règles régissant les droits et les obligations de chacun dans l’espace public soient connues de tous et de toutes à l’aide d’un Code de la rue actualisé et de campagnes de communication.

« On fait partie des territoires qui avaient été identifiés dans le cadre de la loi LOM comme les plus pollués. Le territoire est totalement asphyxié et ne peut plus accueillir de nouveaux véhicules. La métropole compte 8000 nouveaux habitants par an dont 4000 dans la ville-centre pour une croissance démographique de 1,8% par an et 6000 nouvelles immatriculations annuelles. Nous nous trouvons dans une situation d’embolie »
Julie Frêche, vice-présidente en charge du transport et des mobilités actives de la métropole de Montpellier¹

¹citée par le Club des villes cyclables et marchables

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Les premières associations signataires : Fédération Française de Randonnée, 60 Millions de Piétons, Forum Vies Mobiles, Frugalité heureuse & créative, Forum Français pour la Sécurité Urbaine…

Les premières collectivités signataires : Vitré, Saint-Brieuc, Rennes, Clermont-Ferrand, Poitiers, Maubeuge, Joigny, Chambéry, Sceaux, Le Bourget du Lac, Roubaix, Plaine Commune…

Sources :

Pour aller plus loin

et pour Rue de l’Avenir Suisse