Gand : nouvelle ville modèle européenne
De solutions innovantes pour lutter contre l’asphyxie de l’automobile
Gand est le chef lieu de la province de Flandre Orientale, distante seulement de 70 km de l’agglomération lilloise et de 60 km de Bruxelles. Avoisinant 260 000 habitants (Genève 204 000 habitants), Gand accueille en outre 67 000 étudiants et près de 100 000 non-résidents y travaillent.
Depuis plusieurs années, le nombre de déplacements – tous modes confondus – y est en augmentation constante, avec notamment un surplus de 17 500 automobiles au cours des dix dernières années. Cette pression sur la ville a conduit les décideurs locaux à mettre en place des solutions ambitieuses pour la rendre plus agréable à habiter pour l’ensemble de la population tout en la gardant accessible et dynamique.
Entreprendre et réussir une telle transition serait-il hors de portée de villes françaises et suisses de taille comparable ?
Une transition concertée et aboutie
Déjà en 1997, un premier plan de déplacement urbain est mis en œuvre avec :
- la création d’une zone piétonne au centre-ville (35 ha.),
- la modernisation et la prolongation du réseau de tramway,
- la création de 10 itinéraires cyclables traversant la ville,
- la réalisation de nouveaux stationnements souterrains pour libérer de l’espace en surface,
- la connexion de l’ensemble des parkings du centre par une boucle de circulation bien délimitée.
Ce programme est un succès : la ville connaît une forte augmentation de son attractivité. Mais il montre aussi ses limites :
- le nombre de déplacements automobiles est en augmentation,
- et les parkings autos sont saturés,
- de même que certaines pistes cyclables.
En 2013, la ville et ses partenaires (région, sociétés de transport) s’accordent à mettre en place une nouvelle version du plan de mobilité allant au-delà des réponses conventionnelles généralement mises en œuvre. La mobilité est en effet un enjeu majeur pour garantir la qualité de vie en ville dans un contexte d’explosion du nombre de déplacements.
Une première version de ce plan est présentée fin 2015 et remodelée au cours d’échanges dans une série de réunions publiques de quartiers. L’échevin en charge du projet, Filip Watteeuw, a rencontré tous les groupes opposants afin d’aboutir à des compromis constructifs : par exemple sur les règles d’accès des habitants et des commerçants à la zone piétonne. Des conseils d’habitants représentatifs font remonter les problèmes auprès des élus après la mise en service du plan adopté en avril 2017.
En quoi consiste le plan de mobilité adopté en 2017 ?
- La zone piétonne est étendue. En passant de 35 à 51 ha, elle devient le plus grand piétonnier commercial de Flandre.
- Le plan de circulation du centre-ville est revu afin de rendre le transit par le centre impossible tout en favorisant l’accès à certains usagers : vélos, transports en commun, taxis, livraisons, riverains. Le centre-ville est divisé en 5 zones interdites aux véhicules privés (dont la zone centrale) ainsi qu’en 6 autres secteurs « étanches » accessibles uniquement depuis le boulevard de contournement. L’étanchéité et la perméabilité sélective est assurée par des fermetures physiques (plots, bacs à fleurs, etc.) mais aussi virtuelles (caméras avec reconnaissance de plaques). Des itinéraires rapides, dédiés et directs depuis le boulevard de contournement à destination des parkings publics sont prévus pour les visiteurs en lien avec la nouvelle politique décourageant le stationnement des véhicules motorisés en voirie. Seuls les visiteurs sont pénalisés, les riverains, ont droit à une carte de stationnent gratuite par ménage.
- La zone de stationnement payant est fortement étendue pour couvrir presque toute l’agglomération de Gand, sauf les quartiers les plus excentrés, en sortie de ville. En parallèle, les tarifs des parkings de surface et souterrains sont fortement augmentés sur toute la ville afin de créer un effet « électrochoc ». La ville étant propriétaire et gestionnaire de la majorité des parkings du centre-ville, une politique tarifaire coordonnée entre surface et souterrain est mise en place afin d’envoyer les visiteurs vers les parkings en ouvrage et ainsi éviter le trafic de recherche de place de stationnement. Simultanément la ville a fortement investi dans les parkings périphériques, en aménageant certains des terrains acquis pour l’occasion, en augmentant la capacité des parkings relais existants et même en passant un accord avec certains acteurs privés disposant de surplus de parkings en périphérie. Pour certains de ces parkings, la ville propose toutes les 15 min. des navettes gratuites, directes vers le centre ville.
- Le nombre de parkings vélos a lui aussi augmenté, surtout en centre-ville, avec la réalisation de parkings en ouvrage : 1850 places en centre ville et 4600 places en ouvrage sous la gare principale et la gare routière. Soit plus de 10 000 places de stationnement vélos : Toutes les places en ouvrage sont surveillées par caméra mais il n’y a pas de présence physique en continu.
- Des actions sont menées dans chaque quartier avec l’objectif d’un emplacement vélo pour chaque résident à 100 m maximum de sa porte d’entrée. Cela consiste à placer des arceaux vélos en voirie mais aussi à réaliser des parkings de quartiers dans des ouvrages dédiés édifiés par la ville, souvent en synergie avec d’autres projets urbains (maisons de quartier, etc.).
- Enfin, à chaque projet de réaménagement de la voirie, la ville réduit considérablement le nombre de places de stationnement de véhicules motorisés afin d’implanter plus d’espaces verts, de zones d’infiltration des eaux de pluie ou de détente (jeux pour enfants, bancs publics …). Elle propose également l’aménagement d’emplacements réservés aux vélos et aux véhicules partagés.
- Il est remodelé avec des axes rapides et sans conflits, appelés également « autoroutes cyclables », déconnectés du réseau routier et aménagés le long de rivières, voies ferrées ou voies rapides. Ce réseau dessert les sites d’attraction majeurs, les quartiers résidentiels et les pôles de transport en commun.
- La ville de Gand a, en parallèle, lancé son « plan de mobilité » pour ses propres employés en distribuant des vélos classiques et pliants et en réduisant le nombre de locations de places de stationnement. Une agence spécifique a été mise sur pied pour accompagner les entreprises, et en particulier l’hôpital universitaire, un des premiers employeurs de la ville, dans la réalisation de plans de réduction de l’usage de l’automobile.
D’autres mesures complémentaires ont été mises en place
- une ligne de bus électrique dans la zone piétonne pour les personnes moins mobiles,
- une « ambassade du vélo » qui propose à la location des vélos pour les visiteurs et un service de location dédié et bon marché pour les étudiants, des ateliers de réparations et la gestion de la problématique des vélos abandonnés (mal stationnés ou dépassant la durée de stationnement autorisée) avec notamment un dépôt pour ceux-ci,
- une convention avec deux loueurs de vélos en « free-floating » après appel à projet,
- des projets locaux de « rues à vivre » (Leeftstraat, en néerlandais) et de « vélorues » ou rues cyclables en Suisse ou Fietsstraat, en néerlandais. Une trentaines de rues se « portent volontaires » pour être une Leefstraat et reçoivent alors une aide technique de la ville. L’idée est de réaliser un aménagement temporaire environ de fin mars à fin juin pour sensibiliser des habitants à l’idée qu’une autre ville est possible. Pour certaines rues l’aménagement a été rendu définitifs mais ce n’est pas le cas partout.
- Plus d’informations, en anglais sur les « living streets » ou sur le site de la ville de Gand :
Ce plan de mobilité est intégré à une vision globale de l’urbanisme qui concerne aussi bien les espaces verts que les zones à rénover ou à urbaniser. Il vise à garantir à tous l’accessibilité de la ville et la sérénité des déplacements, quel que soit le mode de transport, dans un contexte agréable à vivre et bon pour la santé.
Évaluation et retombée du plan
En mars 2018, une évaluation globale a été publiée prenant en compte l’évolution de la circulation et de la qualité de l’air ainsi que le ressenti d’un panel d’habitants représentatif. Les comptages confirment :
- la baisse de la circulation automobile,
- l’augmentation de la pratique du vélo
- et de la fréquentation des transports en commun au-delà des objectifs initiaux.
Ce plan de mobilité est intégré à une vision globale de l’urbanisme qui concerne aussi bien les espaces verts que les zones à rénover ou à urbaniser. Il vise à garantir à tous l’accessibilité de la ville et la sérénité des déplacements, quel que soit le mode de transport, dans un contexte agréable à vivre, bon pour la santé et ouvert à tous, notamment aux enfants (Kindvriendelijk, en néerlandais).
La sécurité routière est améliorée.
Concernant la pollution atmosphérique, les émissions de CO2 en ville ont baissé de 18 %.
Constat est fait également d’une amélioration de l’attractivité du centre ville. Le nombre de passages dans la zone piétonne est ainsi en nette augmentation. L’observation du commercesemble démontrer que la ville de Gand est une des plus dynamiques de Belgique avec un taux de vacances plus faible que d’autres villes équivalentes. Ainsi, concernant l’attractivité de la ville et le dynamisme du commerce de proximité :
- le nombre de commerces a augmenté de 20 % entre 2017 et 2018.
- le nombre de faillites a diminué de 7 % entre 2017 et 2018.
Les obstacles politiques et les fortes réticences des médias
L’annonce du plan en 2015 a généré une très forte levée de boucliers de groupes divers (commerçants, professions libérales et certains riverains) très bien organisés et soutenus par les partis d’opposition.
Le plan de circulation a été fortement médiatisé au point que tous les médias nationaux étaient présents lors de son lancement en avril 2017. Cette flambée médiatique et les réseaux sociaux ont contribué à alimenter une rumeur selon laquelle le centre-ville ne serait plus accessible après la mise en œuvre du plan, ce qui n’a pas été le cas. Au contraire, le centre-ville a connu depuis une forte montée en puissance du tourisme et une nette augmentation de sa population. On constate toutefois une baisse de sa fréquentation par les habitants de la grande périphérie, encore insuffisamment desservie par les transports en commun et souvent trop éloignée pour l’usage du vélo.
Contenu et vidéo supplémentaires 2023 !
Mise à jour 12 janvier 2023
Vidéo sur les obstacles politiques et sur le sensationnalisme médiatique négatif les jours avant, et les premiers jours du changement.
(…) il y a souvent des tactiques pour effrayer la communauté, et l’opposition politique essaie de se servir, ou d’aller contre ça. Et généralement, les médias essaient de susciter la controverse et disent que les plans ne vont pas fonctionner et poser des problèmes.
Ainsi ce récit élargi de Gand est un outil précieux comme vous pourrez entendre certaines de ces histoires (incluant des « menaces de mort » contre le vice-maire Filip Watteeuw, et même des urbanistes néerlandais, oui néerlandais (!), disant que ce projet était un « suicide politique »).
Streetfilms janvier 2023
Lien vers la video de 6’13 » sur YouTube, avec sous-titres anglais et français
Conclusion
Cette politique volontariste de déplacement, loin des procédés généralement mis en œuvre, a su allier intermodalité et développement des modes actifs, marche à pied et vélo.
Elle est bénéfique pour l’ensemble des habitants qui ont pu se réapproprier l’espace public jusque là confisqué par la voiture.
Cette stratégie a été confortée par les résultats de l’élection municipale de 2018 qui a vu le maintien de la même coalition à la mairie de Gand, coalition qui porte porte aujourd’hui des projets d’investissements dans la continuité des plans de circulation précédents mais étendus aux quartiers périphériques de la ville avec 8 quartiers sélectionnés.
Pour aller plus loin
Les rues vivantes (leafstraat)**
Plan de stationnement en bref
- Vision du plan de stationnement
- Le plan de stationnement est un levier majeur pour réduire l’usage de la voiture en ville (péage urbain indirect)
- 30% de la circulation sont des usagers en recherche de place => les visiteurs doivent utiliser les parkings souterrains, la voirie en surface est réservée au résidents (carte de stationnement)
- Mesures mise en place
- Forte hausse globale de la tarification (effet « coup de poing »)
- Stationnement en surface plus cher qu’en souterrain (la ville gère les deux), voire pour les secteurs en forte demande réservés aux habitants seulement
- Presque toute la ville est rendue payante pour éviter les effets de bord (aussi quartiers périphériques)
- Forte communication et investissement sur les parcs relais (P+R) (augmentation du nombre de places)
- Plan de stationnement vélo:
- Stationnements souterrains vélo
- Plan de stationnement vélo par quartier pour équiper la voirie de stationnement vélo ainsi que d’identifier des locaux pour le stationnement des vélos de quartiers
- – Normes d’urbanisme très strictes, particulièrement pour les entreprises
Zones à faibles émissions*
Une zone environnementale LEZ (Low Emission Zone en anglais) recouvre la partie de la ville couverte par le plan de circulation en forme de marguerite, il a également été mis en zone 30. Ces changements sont entrés en vigueur le 01.01.2020. À partir de cette date, les véhicules très polluants ne sont plus autorisés à entrer dans la zone environnementale.
La zone environnementale de Gand est permanente, c’est-à-dire en vigueur 24/24h et 7/7j, y compris le dimanche et les jours fériés. La LEZ règlemente l’accès pour toutes les catégories de véhicules, à l’exception des petites motocyclettes et des mobylettes. Par conséquent, les catégories suivantes sont concernées : catégorie M (transport de passagers en voitures, minibus et autocars), catégorie N (transport de marchandises) avec camionnettes et camions ainsi que catégorie T (agriculture et sylviculture) avec des tracteurs à roues.
Il en résulte une interdiction de circulation pour les véhicules à essence de normes EURO 0 et 1 ainsi que pour les véhicules Diesel de normes EURO 0 à 3. Pendant une période de transition, les véhicules Diesel de norme EURO 4 ne peuvent entrer qu’avec un ticket environnemental uniquement. Les mobylettes et motocyclettes de classe L ne sont pas concernées par ces interdictions.
ll semble que la poursuite de la zone environnementale (LEZ) actuelle conduira à une diminution accélérée des émissions de NOX et, avec les hypothèses actuelles, on estime que la baisse des émissions de NOX qui aurait pu être atteinte sans extension de la LEZ en 2028, le sera déjà en 2025 grâce à la LEZ.
Ce qui se fera en dehors du centre**
La ville va développer dans cinq quartiers, situés comme en dehors de l’actuelle LEZ, des pôles multimodaux pour différents types de voitures (électriques) partagées et de vélos partagés avec une bonne connexion aux transports publics, des abris à vélos de haute qualité et un déploiement accéléré de bornes de recharge pour véhicules électriques. Dans ces mêmes quartiers, la ville supprimera également le droit à une deuxième carte de résident pour le stationnement sur rue. Enfin, la ville collaborera plus étroitement avec le Centre public d’aide sociale et les organisations de lutte contre la pauvreté dans les transports. De nouvelles subventions seront budgétisées pour les habitants ainsi que les entreprises pour des investissements de mobilité durable, par exemple l’achat de véhicules électriques.
De nouvelles mesures UVAR (restriction d’accès) seront prises dans d’autres zones : un plan de circulation de style centre-ville sera mis en œuvre dans une zone résidentielle de banlieue. Une grande zone industrielle dans la partie sud de la ville devra être développée sans générer plus de trafic automobile qu’elle ne l’est déjà. Aujourd’hui, environ 30 000 personnes se rendent dans cette zone, principalement en voiture, et la ville veut changer cela : plus de 10 000 trajets supplémentaires en voiture devront être évités ou transférés vers des modes de transport durables.
Le fait de ne pas étendre la Zone environnementale ne signifie pas que la ville de Gand perd ses ambitions en matière de développement de la mobilité durable : de nouveaux types d’UVAR (restriction d’accès) continueront à faire partie de la panoplie d’outils pour y parvenir, et d’autres sont à venir.
****Les quartiers hors du centre-ville
Les quartiers hors du centre ne sont pas oubliés la ville y intervient quartier par quartier. L’Accord de coalition municipale de 2018 prévoit des plans de circulation pour chaque quartier périphérique
L’exemple du quartier Muide-Meulestede
Une zone tampon verte dans New Orleans Street, davantage d’espaces verts connectés en boucle, des places centrales dans le quartier, une pollinisation croisée entre la vie et les affaires sur l’île et le port, et des systèmes de chaîne courte sur l’île, ce sont les principaux caractéristiques du col esquisse achevée de la structure du quartier Muide-Meulestede.
Avec les habitants
En 2017-2018, les bureaux d’urbanisme BUUR et EVR, les habitants du quartier et la Ville de Gand ont travaillé sur l’esquisse de la structure du quartier de Muide-Meulestede. L’esquisse de la structure du quartier est une vision spatiale cohérente qui relie les projets actuels et nouveaux, établit des zones vertes et aquatiques, rationalise la circulation à l’intérieur et à l’extérieur et indique des lieux pour de nouvelles activités.
Hypothèses
L’esquisse de la structure du quartier a deux points de départ principaux : le pont Verapaz et le déplacement de la rocade de New Orleansstraat à Port Arthurlaan. Ces deux mesures devraient permettre d’écarter le trafic de transit de la zone résidentielle Muide-Meulestede. Cela augmente la qualité de vie et offre beaucoup de nouveaux espaces pour la verdure, l’eau, les lieux de rencontre, le commerce, les piétons et les cyclistes.
Extension de la zone 30
Comme le montre la carte publiée par la ville et reprise par Gocar, cette nouvelle zone 30 est comprise entre la N9 et l’axe Groenestaakstraat-Botestraat. Et elle touche également un tronçon de la Botestraat et de la Vroonstalledries qui sont des axes particulièrement fréquentés puisqu’ils traversent le quartier de la gare. Instaurée en 2015, la zone 30 continue donc de s’étendre.
Les autorités de la ville argumentent cette décision par le fait de réduire les accidents et de mieux protéger les usagers vulnérables que sont les piétons, les cyclistes ou les « trottinettistes ». Il faut en effet rappeler que le risque de décès d’un piéton est six fois plus élevé à 50 km/h qu’à 30 km/h.
A priori, la ville ne compte pas modifier dans un premier temps les aménagements des rues ou des boulevards suite à ce passage en zone 30, sauf à quelques endroits stratégiques comme dans certains ronds-points pour faciliter le passage des bus de De Lijn. Mais ce sera d’office le cas lorsque ces tronçons seront réfectionnés. Seuls de nouveaux panneaux sont prévus de même que des contrôles de police.
Un modèle copié sur la ville de Groningue***
S’il est aujourd’hui âgé de 73 ans, Max Van Den Berg en avait environ 25 lorsqu’il est devenu responsable de la politique des transports de la ville de Groningue, aux Pays-Bas. Jeune homme politique de gauche, il rêve d’une ville qui donnerait la priorité aux piétons et aux cyclistes afin d’aménager et améliorer la qualité des espaces urbains. Pour cela, il finit par imaginer et mettre en place un plan de circulation qui consiste à diviser le centre-ville en quatre sections distinctes… et vous connaissez la suite.
En 1977, en une nuit, des centaines de panneaux de signalisation viennent modifier l’ordre des rues. Il devient impossible d’aller d’une section à l’autre autrement qu’à pied ou en vélo. Et 40 ans plus tard, 60% des déplacements qui s’effectuent à Groningue, sont des déplacements qui se font à vélo. Des chiffres qui rappellent ceux de Pontevedra, cette ville espagnole où 70% des déplacements se font à pied. Outre Gand, le “modèle Van Den Berg” a été répliqué dans une autre ville Belge, à Louvain. Là-bas, en un an, la pratique du vélo a augmenté de 32% et celle de la voiture a diminué de 8%.
Le modèle Van Den Berg, pourrait cependant donner des idées à d’autres municipalités afin de réduire l’usage de la voiture en ville et donner plus d’air et d’espace à des citoyen.nes qui ne demandent que ça.
Car pour la transition des villes européennes en “villes durables”, dans lesquelles on a plaisir à se promener à pied, la question de la circulation est essentielle. D’autant que si des moyens alternatifs existent, notamment via la réduction de la vitesse (la ville de Lille vient de passer par exemple 88% de ses rues en zone 30, et Pontevedra – toujours elle- vient d’abaisser la vitesse en hypercentre à 10 km/h), il y a fort à parier que le remplacement des véhicules par le tout-électrique ne soit pas la solution… En France, c’est en tout cas ce que précise l’ANSES.
Pour en savoir plus
En français :
- Ville de Gand – Informations pratiques – Se déplacer à Gand
- Guillaume Joly. Réduire l’usage de la voiture en ville : l’exemple de Gand. Leshorizons.net, 6 novembre 2019.
- Aubry Touriel. Fin du « tout-à-la-voiture »: le plan de mobilité gantois est-il applicable à Bruxelles ? RTBF.be, 19 juillet 2019.
- Jean-François Herbecq. Piétonnier: à Gand, le piétonnier a donné un coup de fouet au centre ville. RTBF.be, 28 juin 2015.
- Sébastien Marrec. Fil Twitter sur Gand daté du 12/07/2018.
- Source d’inspiration pour Gand (vidéo) : Groningue : la ville cyclable mondiale :
- Le plan de circulation de Gand en 80 diapositives Plan de mobilité de Gand 2030
- Le plan de circulation de Gand, présentation du collectif cycliste 37 (16 pages) Présentation_Gand_CC37
En anglais ou néerlandais:
- Un reportage de 2018 sur les dernières réalisations d’infrastructures :
- Une présentation du plan de 2015 très complète avant le début de la concertation : Mobility Plan Ghent 2030 : mobility as a driving force for a sustainable and accessible city :
- Une présentation de 2012 sur les projets cyclistes et le vélo à Gand faisant un bilan du premier plan de mobilité de 1997 : Ghent, making cycling the new normal
- Pages du site de la ville de Gand consacrées aux quartiers (en néerlandais)
Vidéo
Ghent : a city as a place of hope Vidéo de 6 minutes avec sous-titres anglais.
Elle présente diverses structures associatives dont Degage une association d’auto et vélo-partage privée (des personnes privées mettent à disposition leur véhicule). Elle est gérée par des militants bénévoles
Source et remerciements
Corps de l’article reproduit avec l’aimable autorisation du collectif cycliste 37
- Véronique et Patrick pour la rédaction du corps de cet article (avril 2020) – commission « Aménagements, sécurité et intermodalité » du Collectif Cycliste 37
- Service de Communication – Création de la ville de Gand pour la mise à disposition des photographies appartenant à la ville.
- *greenzones, eu.
- **Civitas – ReVeAL
- ***Les horizons (novembre 2019
- The Guardian plan de circulation marguerite pour Birmingham en lien avec l’article du 4 octobre 2021 « Birmingham va devenir un quartier à faible circulation de grande taill
- ****Site de la ille de Gand
Photothèque de Rue de l’Avenir
Plus de 16 000 photos gratuites, en haute définition et libres de droit
Table des matières générale
- Gand à vélo (35 photos)
- Gand à pied (17)
- Gand à 30 km/h (10)
- Gand – axe cycliste nord – sud (22)
- Gand – axe cycliste est – ouest (21)
- Gand – rues cyclables (45)
- Gand – pénétrante cycliste (26)
- Gand – zones résidentielles 20 km/h et priorité aux piétons (12)
- Gand – rues vivantes (12)