Quartiers apaisés et mobilité douce

Bruxelles : patineurs à son téléphone (Bruxelles mobilité)

« Avec 50 quartiers apaisés, nous ferons de Bruxelles une ville vraiment plus humaine d’ici 2030. C’est un processus essentiel du plan de mobilité régional pour rendre la ville plus fluide, plus sûre et plus conviviale. »
Elke Van den Brandt, ministre de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière

Le principe des quartiers ou « mailles » apaisées est fondamental dans le plan de mobilité régional Good Move. Avec ces quartiers apaisés, Bruxelles Mobilité et les Communes se coordonnent pour offrir des espaces publics qualitatifs, permettre aux habitants de se réapproprier la ville et réduire les nuisances dans les quartiers. Pour les Bruxellois, ces quartiers seront, au sens propre comme au figuré, des bulles d’oxygène : végétalisation, terrasses, lieux de rencontre, plaines de jeux.

« Les mailles apaisées sont les éléments de base d’une ville humaine, avec une circulation plus sûre, plus d’arbres dans les rues et suffisamment d’espace pour les habitants ​ »
Elke Van den Brandt, Ministre de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière

Le travail débutera donc après l’été pour les cinq premières mailles. La mobilité y sera évaluée et étudiée de manière approfondie, en concertation avec les riverains. Après cela, un plan de circulation sera élaboré pour chaque maille, pour limiter le trafic de transit et canaliser le trafic automobile sur les axes structurants. Cette phase d’étude prendra environ un an. Ensuite démarreront les travaux d’infrastructure, pour réduire la vitesse et rendre le quartier plus convivial. Ces plans de circulation et les aménagements qui les accompagnent se feront évidemment en cohérence avec la mise en place de la Ville 30 dès janvier 2021 dans toute la région.

Sur le même sujet : lire sur notre site la chaussée d’Ixelles a accès limité, un succès

Bruxelles ville apaisée (Bruxelles mobilité)

Des limites de vitesse de 30 km / h ont conduit à des espaces publics plus sûrs

Surtout, les données de sécurité routière recueillies par Bruxelles Mobilité ont enregistré une baisse de 50% des accidents de la route par rapport à 2020, un an après la norme de limitation de vitesse de 30 km / h établie dans la capitale. Les décès sont passés de 11 à 5, tandis que les victimes de la route gravement blessées sont également passées de 121 en 2020 à 100 en 2021.

Camille Thiry, porte-parole de Bruxelles Mobilité, a qualifié les réductions de « développement très positif », mais la ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt, a rappelé que « l’objectif reste zéro décès et zéro blessure grave à Bruxelles. »

Peut-être de façon surprenante, les données de Bruxelles Mobilité (tirées de tous les temps de la journée) ont aussi montré que malgré la limite de vitesse plus lente, il n’y avait pas d’impact significatif sur les temps de trajet globaux. Curieusement, le nombre de véhicules en dépassement de vitesse a également diminué au cours de 2021, dans les zones 30 km/h 2,4% de moins qu’en 2020.

Les réductions drastiques des niveaux de pollution sonore enregistrées depuis l’introduction de la norme de limitation de vitesse de 30 km / h contribuent ainsi à l’augmentation de la vivacité de la ville. Les données variaient énormément selon l’emplacement, le type de circulation et la surface de la route, mais à certains endroits, il y avait une baisse allant jusqu’à 4,8 dB (A).

« La circulation routière est la première source de bruit dans la capitale, la pollution sonore est aussi la deuxième cause environnementale de morbidité, après la qualité de l’air », a déclaré Marie Poupé, experte en bruit Bruxelles-Environnement « Une exposition excessive au bruit peut entraîner des problèmes auditifs, de l’insomnie, des difficultés d’apprentissage et de concentration et peuvent augmenter les risques cardiovasculaires. La ville 30 est un levier important pour améliorer la situation ».

 

Le nouveau plan de circulation du Pentagone, avec les axes principaux en bleu va couper le transit dans le centre du pentagone en créant des poches étanches pour la circulation motorisée individuelle. Graphique de GoodMove / Ville de Bruxelles

De nouveaux plans pour permettre un centre-ville bruxellois plus vivable

Fort de ces résultats, la Ville de Bruxelles également plans annoncés en février pour la création d’une plus grande zone de faible trafic dans le centre-ville du «Pentagone» le 16 août afin d’améliorer la qualité de vie des habitants et l’atmosphère générale de la capitale pour les touristes et les visiteurs.

Cette annonce intervient après l’approbation généralisée du boulevard piétonnisé Anspaach et d’un large éventail politique de conseillers municipaux contribuant au nouveau plan, le politicien vert Bart Dhondt faisant remarquer que « ce n’est pas un plan des Verts, mais de la majorité. Nous sommes convaincus que cela rendra le Pentagone plus vivable. »

Sur la population croissante d’habitants résidant dans le centre-ville lui-même, seulement 30% des familles possèdent une voiture et une nette majorité d’acheteurs en visite (79%) vaquent à leurs occupations sans voiture, car la région est devenue hyper-accessible par les transports publics ces dernières années. Le nouveau plan a été élaboré après de vastes consultations publiques et sera à nouveau évalué après sa mise en œuvre en octobre 2024, avant les élections municipales.

²Schearbeek 1er quartier apaisé de Bruxelles

Le premier des 50 quartiers apaisés Goodmove est lancé, à Schaerbeek.

  •  Moins de transit.
  • Plus de sécurité et de calme pour tous les usager(e)s
  • Un espace public de qualité

Ce périmètre étant de taille importante, il a été découpé en 3 quartiers, afin de concevoir et concrétiser plus facilement des plans de circulation :

  • Le quartier Royale Sainte-Marie (rose)
  • Le quartier de la Cage aux Ours (vert)
  • Le quartier des Azalées (jaune foncé)

Schearbeek, 1er quartier apaisé de Bruxelles

Gand inspire Louvain qui inspire Bruxelles

L’annonce fait suite à des plans similaires récemment publiés pour les communes de Schaerbeek et Anderlecht, qui font toutes partie du Plan de mobilité régionale de bonne décision pour la Région de Bruxelles-Capitale. Les plans s’inspirent en partie du mesures de réduction de la circulation réussies mis en œuvre dans la ville voisine de Louvain en 2017. La ville universitaire flamande est considérée par beaucoup comme un exemple de bonnes pratiques lors de la conception de politiques visant à réduire la congestion et à rendre les centres-villes plus agréables à vivre.

Louvain. Mobilité douce et peinture au sol sur la Pater Diamaanplain. Photo ville de Louvain

La situation dans son ensemble : en Belgique, les voitures dominent toujours

Malheureusement, toutes les données compilées dans ces études n’étaient pas positives. En effet, les chiffres positifs liés à l’utilisation du vélo et des transports publics présentés par Acerta ont montré que la Région de Bruxelles-Capitale est une anomalie par rapport à la Belgique dans son ensemble. Au niveau national, seulement 7,8% des travailleurs belges dépendent des transports publics et 78,4% conduisent une voiture pour travailler, 19,5% utilisant une voiture de fonction pour leurs déplacements quotidiens.

En moyenne, les Belges vivent à 20 km de leur lieu de travail, tandis qu’en Région de Bruxelles-Capitale, cela ne fait que 14,7 km. Néanmoins, la dépendance excessive à l’égard des véhicules à moteur privés est totalement insoutenable du point de vue de l’environnement et de la santé publique.

L’utilisation des voitures de société est en fait passée de 18% en 2020, et Niko Smeets of Acerta attribue cette hausse à un marché du travail compétitif dans lequel les incitations fiscales sur les voitures de société offrent aux employeurs un bonus facile pour attirer et retenir les employés. Cependant, « si le travail hybride, c’est-à-dire une combinaison de travail de bureau et de travail à domicile, est également maintenu après que le coronavirus et les travailleurs ont réduit leur nombre de kilomètres de trajet encore plus loin, ce sera une situation gagnant-gagnant. »

En moyenne, les Belges vivent à 20 km de leur lieu de travail, tandis qu’en Région de Bruxelles-Capitale, cela ne fait que 14,7 km. Néanmoins, la dépendance excessive à l’égard des véhicules à moteur privés est totalement insoutenable du point de vue de l’environnement et de la santé publique.

Parallèlement à la fourniture d’infrastructures cyclables sûres et efficaces incitations fiscales pour le cyclisme qui sont équivalentes à ceux actuellement utilisés pour fournir des voitures de société devraient être créés, afin que les employés souhaitant effectuer des voyages actifs plus quotidiens aient la possibilité de choisir un nouveau vélo, vélo électrique ou vélo cargo avec lequel réduire le nombre de kilomètres qu’ils conduisent en faisant la navette.

Sources : 

Bruxelles mobilité