Cohabitation piétons – cyclistes
Ce chapitre comprend les thématiques suivantes :
- Cohabitation piétons – cyclistes sur cette page
- Quelles synergies ? Quels points de vigilance ? (Cerema)
- Pro Vélo et Mobilité piétonne s’engagent (« walk & roll)
- Recommandations de Rue de l’Avenir
- Bases légales
- Stationnement sur les trottoirs
- Bases légales
- Directives voies piétonnes adaptées aux handicapés
- Le bon exemple de Toronto
A priori, la cohabitation entre deux usagers parmi les plus vulnérables dans la circulation peut sembler être intéressante. Toutefois, elle peut aussi poser des inconvénients importants pour les piétons.
Le risque est grand, en effet, que les piétons soient les perdants, en particulier les personnes âgées et les enfants. Voyons les avantages et les inconvénients.
Oui
- La mixité peut représenter une solution quand rien d’autre n’est possible = mieux que rien.
- Le signal 2.61 « chemin pour piétons » avec la plaque complémentaire « logo vélo autorisés » est un progrès par rapport aux signaux 2.63 et 2.63.1 qui contraignent les cyclistes et les cyclomotoristes à utiliser l’espace mixte.
Mais…
- La mixité risque de devenir une solution de facilité pour les communes et les cantons qui pourraient renoncer à prendre les mesures de modération de la circulation indispensables.
- Bien que l’art 65 de l’OSR prévoie que les cyclomoteurs puissent circuler sur ces espaces mixtes, mais moteur arrêté uniquement, on sait aujourd’hui que cette restriction n’est ni observée ni sanctionnée. Il est incompréhensible que les cyclomoteurs n’aient pas été exclus. De plus, dans les entrées de villes embouteillées les motards (motos, scooters) ont déjà l’habitude d’utiliser – en toute impunité – les aménagements cyclistes.
Quelles synergies ? Quels points de vigilance ?
Les recommandations du Cerema
Un projet cyclable ne peut s’envisager sans un maintien voire une amélioration des aménagements piétons, en section courante, comme dans les intersections.
À défaut de cette prise en compte, l’aménagement retenu pénalisera au même titre piétons et cyclistes, au risque d’engendrer des usages non souhaités : piétons circulant sur l’aménagement cyclable faute d’espaces adaptés et confortables, et cyclistes faisant des écarts sur l’espace piéton.
Dans des cas particuliers où l’on souhaite que les cyclistes et les piétons circulent et/ ou stationnent sur un même espace (zones de rencontre, aires piétonnes, voies vertes), les points suivants seront examinés :
- flux en présence ou désirés, notamment sur les heures marquées par l’affluence de cyclistes ou de piétons, et leur adéquation avec les caractéristiques de l’aménagement envisagé ;
- fonctions urbaines existantes ou à développer sur les espaces considérés : une déambulation libre des piétons est géné- ralement incompatible avec un itinéraire de transit du réseau cyclable ;
- niveau de service recherché pour les piétons comme pour les cyclistes : les axes principaux des réseaux cyclistes et les espaces à forte densité piétonne sont généralement peu éligibles à la mixité pié- tons-cycles, notamment car ils supportent des flux importants et cherchent à garantir des circulations efficaces confortables ;
- possibilités d’itinéraires alternatifs performants proposant une séparation des piétons et des cyclistes (modifications des emprises de voirie et de stationnement, du plan de circulation des véhicules motorisés, etc.
Extrait de Rendre sa voirie cyclable du Cerema mai 2021 48 pages
Pro Vélo et Mobilité piétonne s’engagent
Depuis le premier janvier 2021 les enfants jusqu’à 12 ans sont autorisés à rouler à vélo sur le trottoir s’il n’y a pas de piste ou de bande cyclable.
Avec cette mesure, la Confédération entend renforcer la sécurité des jeunes cyclistes.
Position de Rue de l’Avenir
La priorité doit, aux yeux de Rue de l’Avenir, être clairement donnée à la modération de la circulation et à la réduction des vitesses. Sur les trottoirs ou dans d’autres espaces étroits, il convient de prévoir des aménagements séparés pour les cycles et les piétons.
Les conditions à remplir de manière cumulative qui justifient la mixité sur les trottoirs sont :
- la pratique du vélo sur la chaussée est très dangereuse
- le trottoir est peu fréquenté
- les vélomoteurs sont exclus et l’aménagement se situe hors localité
- Ou lorsqu’il s’agit d’un accès à une école qui nécessite d’être sécurité pour les jeunes cyclistes (art. 65 OSR).
Position de Rue de l’Avenir publiée dans le bulletin 1/2006
Recommandation de Rue de l’Avenir
Lorsqu’il y a mixité entre piéton et cycliste sur un trottoir, Rue de l’Avenir recommande l’utilisation du signal 2.61 «Chemin pour piétons» avec plaque complémentaire « vélo autorisés», en vigueur depuis 1998
Base légale
Art. 65, al. 8, OSR: Pour garantir notamment la sécurité sur le chemin de l’école, la plaque complémentaire « autorisés» peut être ajoutée au signal «Chemin pour piétons» (2.61) sur des routes où la circulation est relativement dense, au début d’un trottoir peu fréquenté.
Le trottoir peut alors être utilisé par des conducteurs de cycles et de cyclomoteurs dont la vitesse maximale par construction n’excède pas 20 km/h et qui sont éventuellement équipés d’une assistance électrique au pédalage permettant d’atteindre une vitesse maximale de 25 km/h. Les conducteurs des autres cyclomoteurs ne peuvent utiliser le trottoir qu’avec le moteur arrêté. Sont applicables les dispositions relatives à l’utilisation commune selon l’art. 33, al. 4. Au besoin, la fin du tronçon autorisé peut être indiquée par la plaque complémentaire « autorisés» ajoutée au signal 2.61 et barrée par trois traits noirs en diagonale partant du bord inférieur gauche vers le bord supérieur droit.
Art. 41, al. 2, OCR: Le conducteur qui doit emprunter le trottoir avec son véhicule observera une prudence accrue à l’égard des piétons et des utilisateurs d’engins assimilés à des véhicules ; il leur accordera la priorité.
La combinaison du signal espace piéton et plaque complémentaire laisse la liberté aux cyclistes de choisir entre la chaussée et le trottoir. On observe une adaptation spontanée du comporte- ment des cyclistes : plus la circulation sur la chaussée est élevé, plus le nombre de cyclistes sur le trottoir augmente ; à l’inverse, plus le nombre de piétons sur le trottoir est élevé, plus les cyclistes évitent ce trottoir. (texte adapté de la brochure de la Conférence vélo Suisse de 2005)
Pour aller plus loin
Certains aménagements (trottoirs, passerelles, places) accueillent en même temps les piétons et cyclistes.
Ces deux types d’usagers ont des besoins distincts, auquel l’espace doit impérativement répondre pour éviter les conflits, voire les accidents. Les documents et liens ci-dessous permettent d’en savoir plus.
- Art. 65, al. 8, OSR
- Art. 41, al. 2, OCR
- Bulletin RdA 1/2006
- Page de PRO VELO sur la cohabitation
- Page de Mobilité piétonne sur la cohabitation
- « Surface partagée entre piétons et cyclistes. Manuel de 50 pages Mobilité piétonne et Pro Vélo (2008)
- Vélos sur le trottoir de la Conférence Vélo Suisse (2005) Manuel de 41 pages
- Vélos sur le trottoir : bases légales compilées par la Conférence Vélo Suisse (2 page)
- Désamorcer le conflit piéton-cycliste. Extrait de 10 pages du plan piéton de Strasbourg 2011
Cohabitation piétons – cyclistes sur le site photos de Rue de l’Avenir
En haute définition et libres de droit
- Amsterdam (53) mobilité douce le long de l’Amstel
- Ferrare (Émilie-Romagne) (94) Cohabitation réussie entres piétons et cyclistes
- La Haye : Cohabitation piétons – cyclistes dans la zone piétonne de la Grotte Marktstraat
- Malaga : mixité piétons – cyclistes, avec priorité piétonne
- Rimini (Émilie-Romagne) : cohabitation piétons – cyclistes dans la ZTL du centre historique