À Londres la « zone à émissions ultrabasses » (ULEZ) est 15x plus grande

Londres et le Grand Londres, très touchés par la pollution principalement automobile, ont mis en place trois zones payantes différentes et partiellement superposées

  1. Le Péage urbain (congestion charging zone), qui couvre le centre  de Londres.
  2. La zone environnementale à émissions ultrabasses (ULEZ, en vert ci-dessus, qui couvre Londres.
  3. La zone environnementale à basses émissions  (LEZ) qui couvre le Grand Londres,en bleu.

*£12,50 (Fr 15.-) pour les voitures non conformes

La LEZ est la plus grande zone à faibles émissions de Londres : elle couvre les limites du Grand Londres et ne s’applique pas aux voitures et aux motos. Jusqu’à hier, la petite ULEZ ne couvrait que le centre de Londres.

Mais elle s’étend désormais aux rocades de Circular Road au sud et au nord, ce qui la rend presque 15 fois plus grande. La route d’accès ouest Great West Road, qui débouche sur Ellesmere Road, ne se trouve pas dans la zone. Les règles restent les mêmes que dans la zone dans l’ancienne mesure. Par exemple, les motos de classe Euro 0, 1 ou 2, les véhicules à essence de classe Euro inférieure à 4 et les véhicules diesel de classe Euro inférieure à 6 ne seront autorisés à entrer que s’ils paient une redevance journalière de 12,50 £.

Les poids lourds de plus de 3,5 tonnes ne paient pas la taxe ULEZ mais celle de la LEZ, qui peut aller de 100 à 300 £ selon le véhicule et l’Euroclasse. L’amende pour pénétrer dans l’ULEZ sans autorisation peut atteindre 160 £.

Les recettes sont très importantes, 12,5 milliards en 15 ans pour le péage urbain.

**Face à la pollution de l’air, Londres étend sa “zone à émissions ultrabasses”

Photo TfL

(…) Mise en place dans l’hypercentre en 2019 par le maire travailliste, Sadiq Khan – dans le prolongement d’une réflexion menée par l’ancien édile conservateur Boris Johnson –, l’Ulez “vise à débarrasser les rues de Londres des voitures polluantes”. Et, par voie de conséquence, à réduire les émissions de particules fines et de dioxyde d’azote, responsables de plusieurs milliers de décès prématurés chaque année dans la ville.
D’après le New Scientist, les données collectées dans le cœur de la capitale confortent la politique de la municipalité : entre 2017, date à laquelle la création de l’Ulez a été dévoilée, et 2020, les taux de dioxyde d’azote relevés y ont baissé quatre fois plus vite que dans le reste de Londres. “Voilà à quoi servent ces zones, salue le magazine scientifique britannique. Elles incitent les habitants à changer leurs habitudes plutôt qu’à payer pour continuer à polluer.”

*80 % des véhicules déjà dans les clous

Depuis l’annonce, dès 2019, de l’extension du périmètre à l’intégralité de l’Inner London en 2021, “des milliers de résidents et d’entreprises ont acquis un véhicule plus propre, ajoute le Financial Times, en partie via une enveloppe de 61 millions de livres débloquée par la mairie de Londres”. Selon les calculs des pouvoirs publics, plus de 80 % des voitures présentes dans les nouvelles limites de l’Ulez respectent donc d’ores et déjà les critères en matière d’émissions. “Et les classes populaires ne sont pas forcément pénalisées par ce type de mesure, complète le New Scientist. Au Royaume-Uni, les statistiques montrent que les voitures des zones les plus pauvres sont en moyenne plus anciennes d’une année seulement que celles des quartiers les plus riches.”

Mais la prime à la casse “connaît tout de même de nombreux couacs”, déplore l’Evening Standard dans un éditorial publié le 15 octobre.

Certains automobilistes ont vu leurs demandes rejetées plusieurs fois alors que leurs voitures y sont éligibles. Nous sommes en faveur des mesures qui permettent de réduire la pollution de l’air, mais celles-ci doivent être accompagnées de politiques complémentaires, comme un meilleur maillage en bornes pour voitures électriques et des transports en commun plus fiables, en particulier pour les usagers qui ne vivent pas dans l’Ulez, mais qui sont concernés par ricochet.”

“Quand on y pense, ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour créer l’un des plus importants péages urbains au monde, au vu de la hausse des prix de l’essence” et des conséquences de la reprise économique post-Covid, relève The Guardian. Sadiq Khan a d’ailleurs refusé de reporter la mise en place de l’Ulez étendue, en dépit des demandes pressantes de la Fédération des petites entreprises. “Mais la mesure est nécessaire et en phase avec la volonté du gouvernement britannique d’interdire la vente de nouveaux véhicules thermiques dès 2030.”

***Moins de diesel = baisse de la pollution

L’année dernière, nous apprend le Guardian, une étude a révélé que les coûts de santé de la pollution atmosphérique due aux routes sont plus élevés à Londres que dans toute autre ville d’Europe, les enfants et les personnes âgées étant souvent les plus touchés.

Selon l’étude, il y a eu une réduction de 15 % des voitures diesel à Londres entre 2017 e t 2020, soit plus de six fois la tendance observée ailleurs au Royaume-Uni.
Cette chute des diesels polluants a contribué à une réduction drastique de l’air toxique dans la capitale, avec une baisse de 94% du nombre de personnes vivant dans des zones présentant des niveaux illégaux de dioxyde d’azote entre 2016 et 2019.


****Candidature au concours des villes « prize for cities »

La zone à très faibles émissions (ULEZ) de la Greater London Authority est l’aboutissement de près de deux décennies de politiques ambitieuses de tarification des usagers de la route visant à réduire la pollution de l’air et les embouteillages, ainsi que des investissements complémentaires dans les transports publics et les infrastructures de mobilité durable. 

Couvrant actuellement tout le centre de Londres, l’ULEZ oblige les conducteurs à respecter des normes strictes d’émissions de véhicules ou à payer une redevance journalière, encourageant les Londoniens et les entreprises à passer de véhicules très polluants à des modes de transport plus propres.

Les trois dernières décennies ont annoncé une croissance sans précédent pour Londres, la transformant à nouveau en un centre financier mondial prééminent. Mais la régénération de la ville a eu des inconvénients : les embouteillages ont augmenté et la pollution de l’air est restée obstinément élevée pour certains habitants.
En 2013, un audit municipal a révélé que les communautés à faible revenu étaient exposées à environ un quart de plus de pollution au dioxyde d’azote (NO2) que la moyenne et que les communautés de couleur étaient exposées à 16 à 19% de plus de pollution au NO2 que la moyenne. Avec ses impacts négatifs importants sur la santé humaine, la pollution de l’air à Londres n’est pas seulement un problème de changement climatique, mais aussi un problème de justice sociale.

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En 2016, le maire Sadiq Khan a été élu sur une plate-forme qui donnait la priorité à l’amélioration de la qualité de l’air. L’ULEZ s’appuie sur des initiatives développées dans les administrations successives, notamment la zone de péage urbain, qui impose une redevance journalière aux conducteurs entrant dans le centre de Londres, suivie de la zone à faibles émissions, qui applique une redevance à tous les véhicules lourds qui ne respectent pas certaines émissions. normes.
L’ULEZ est conçu pour lutter spécifiquement contre les émissions des transports, la plus grande source de pollution de l’air dans la ville, en exigeant que tous les véhicules respectent des normes d’émissions strictes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ou paient une redevance journalière.

Pour s’assurer que l’ULEZ profiterait à tous les Londoniens et en particulier à ceux qui sont les plus touchés par la pollution de l’air, l’administration du maire Khan a mené une série d’audits pour projeter ses avantages environnementaux, économiques et sanitaires. Les informations tirées de ces rapports ont alimenté les consultations avec les communautés locales et ont contribué à renforcer le soutien à la fois à l’ULEZ et à la lutte plus large de la ville contre la pollution de l’air.
Conscient que le passage à des véhicules moins polluants représente un fardeau plus lourd pour les résidents à faible revenu et handicapés ainsi que les propriétaires de petites entreprises, le maire a créé un fonds de plus de 60 millions de dollars pour aider ces populations à mettre leurs vieilles voitures au rebut et à réinvestir dans celles qui répondent à ULEZ conditions. Tous les revenus de l’ULEZ et des autres politiques de tarification sont réinvestis dans le système de transport public de Londres pour inciter à une transition à l’échelle de la ville vers des options à faibles émissions.

Si l’ULEZ est autonome en termes d’ambition, elle fait également partie d’un ensemble plus large de mesures visant à lutter contre la pollution des transports à Londres. Pour lutter contre les émissions des transports publics, le GLA a identifié 12 points chauds de pollution qui nécessitaient une attention immédiate et a remplacé les bus dans ces zones par ceux qui respectent ou dépassent les normes ULEZ. À la fin de 2020, l’ensemble de la flotte de bus a été modernisé ou remplacé pour répondre à ces normes.
La ville a également investi dans l’expansion de sa flotte de bus électriques et a déployé des milliers de taxis électriques ainsi qu’une infrastructure de recharge des véhicules. D’autres efforts ont inclus des journées sans voiture et le programme School Streets, qui ferme les routes autour des écoles à la circulation des véhicules aux heures de ramassage et de débarquement pour encourager la marche et le vélo. Jusqu’à présent, plus de 380 rues scolaires ont été mises en œuvre,

Afin de garantir que la récupération de la ville après COVID-19 ne dépende pas de véhicules privés polluants, la GLA a établi le plan Streetspace for London, aidant les arrondissements à installer des infrastructures et des politiques temporaires pour aider à rendre les rues plus sûres pour les piétons et les cyclistes, tout en promouvant mobilité active.

L’engagement de Londres à réduire les émissions et à améliorer la qualité de l’air a stimulé une action à l’échelle nationale. Le GLA s’engage dans des activités de partage des connaissances sur l’ULEZ, le programme de mise à la casse et le programme plus large de la qualité de l’air de Londres à travers des sommets nationaux sur la qualité de l’air avec des dirigeants municipaux du Royaume-Uni.
Il a également accueilli des réunions avec l’Organisation mondiale de la santé pour diffuser les connaissances à l’échelle internationale.

PAR LES CHIFFRES

Un air plus pur pour le3,8 millionsrésidents du centre de Londres

Réduction de la pollution au NO2 en bordure de route de 44% dans les 10 premiers mois

94 % de réductionchez les personnes vivant dans des zones de niveaux illégaux de NO2

60 millions de dollarsfonds de mise à la casse des véhicules
pour les résidents à faible revenu

44 100 de moinsvéhicules polluants dans l’ULEZ tous les jours

97 % de moins écoles situées dans des zones dépassant
les limites légales de pollution


À Birmingham également*****

Question à Waasem Zaffar, membre du conseil de la ville de Birmingham

De quelle réalisation êtes-vous le plus fier en 2021 ?

La zone environnementale de Birmingham (Clean air zone) est entrée en vigueur en juin 2021. Source ville de Birmingham

Cette année, je suis particulièrement fier de l’introduction réussie de la zone zone environnementale de Birmingham (clean air zone), qui est entrée en service en juin 2021.
Depuis l’introduction de la zone, les preuves suggèrent que le volume global du trafic a diminué, ainsi que le nombre de véhicules non conformes entrant dans le centre-ville. Le taux de conformité à la zone environnementale est désormais régulièrement supérieur à 80 %.

Bien qu’il soit encore tôt, les données émergentes suggèrent que les niveaux de dioxyde d’azote et d’autres polluants dans le centre-ville ont considérablement diminué, ce qui devrait améliorer de façon durable et permanente la qualité de vie de ceux qui vivent, travaillent et visitent le centre-ville de Birmingham.

Sources :