Rieselfeld – quartier nouveau
A l’autre bout de la ville, le quartier du Rieselfeld est le deuxième grand réservoir de croissance de Fribourg. Le projet est d’accueillir sur soixante dix-huit hectares, à l’horizon 2010, dix à douze mille habitants et mille emplois, s’ajoutant aux cinq mille emplois d’une zone d’activités voisine.Cette fois, la desserte tramway a été créée avant le quartier. L’arrêt principal se trouve pour l’instant – en 2002 – au milieu d’un vaste espace libre entouré de chantiers (une desserte toutes les dix à quinze minutes, correspondances avec trois lignes de bus).(Photo ci-contre)
Pour prévenir les risques d’atonie et d’insécurité des classiques banlieues-dortoirs, la municipalité a joué, sur de multiples registres, la carte de l’appropriation sociale. Moins écologique sans doute que Vauban, le quartier du Riesefeld en reprend de nombreux dispositifs : urbanisme d’îlots autour de cours accueillant parcs, espaces de jeux et équipements, rues étroites et circulation à 30 km/h (photo ci-contre), immeubles de quatre à cinq niveaux au maximum, jardinets au rez-de-chaussée et terrasses aux étages, diversité architecturale par fractionnement des opérations, mélange d’immeubles sociaux et haut de gamme, de locataires et de propriétaires, ruissellement des eaux en surface avant d’alimenter un ruisseau et la nappe phréatique, etc. Une gestion attentive des équipements (crèches, écoles primaires et supérieures, églises, commerces, police, poste, journal local, etc.) est censée assurer une vie de quartier aussi complète que possible à tous les stades de son développement.
La recette est appliquée avec un indéniable bonheur. Le Rieselfeld offre l’exemple rare d’un quartier neuf où ne règnent apparemment ni l’insécurité ni la peur. La seule intervention spéciale de la ville a été un encadrement d’adolescents organisé avec l’église évangélique locale pour arrêter un début de vandalisme. L’appropriation serait-elle la voie royale du développement urbain ? Il n’est pas sûr qu’elle puisse être poussée partout aussi loin qu’à Fribourg – et par exemple que, sous d’autres cieux, des habitants acceptent de parrainer des arbres du domaine public en laissant leur nom et leur adresse sur une plaque de métal fixée sur le trottoir (« Baupatenschaft : dieser Baum wird von X gepflegt » – Parrainage : cet arbre est placé sous la responsabilité de X) (Photo ci-contre). Mais ce serait bien d’essayer, non ?
Texte de Richard Quincerot, architecte-urbaniste participant à la visite organisée par Rue de l’Avenir en 2002
Diaporama sur Rieselfeld 33 diapositives
Pour en savoir plus
« Le nouveau quartier de Fribourg-Rieselfeld : exemple d’un projet de développement urbain durable réussi » 8 pages Ville de Fribourg en Brisgau 2009