Les vraies leçons du sondage du TCS sur les zones à 30 km/h

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Le Touring Club Suisse (TCS) a communiqué récemment le résultat d’un sondage, qu’il a commandé sur la limitation à 30 km/h.
Cette organisation, avance que «68% des Suisses s’opposent à une généralisation du 30 km/h en localité.»
Les résultats complets montrent que les choses sont beaucoup plus nuancées que veut bien le présenter le TCS. Le sondage débute par deux questions sur la limitation à 30 km/h.
  • La première s’intéresse à la limitation «sur toutes les routes en ville, indépendamment du type de route» qui récolte 68% d’avis négatifs.

    Communication de la ville de Lausanne

  • La deuxième qui se restreint à la limitation «sur les routes secondaires ou de quartier» récolte 73% d’avis favorables.
Ces résultats opposés interrogent la formulation des questions. Car, qu’est-ce que la ville? L’entier du territoire d’une commune? Qu’est-ce qu’une route secondaire?
Les réponses sont ainsi laissées à la représentation urbanistique du sondé, avec comme conséquence une interprétation des résultats qui peut prêter à confusion.
l’argument phare des limitations de vitesse n’est pas la fluidité, mais bien la sécurité, en particulier celle des piétons. Fluidité versus sécurité, par l’intitulé de cette question, le TCS dévoile sa priorité.
Florian Chappot, conseiller municipal (exécutif) de la Ville de Sion
Le TCS poursuit de manière plus étonnante, en demandant si «une réduction générale de la vitesse à 30 km/h améliorerait la fluidité du trafic». Pour une organisation qui se présente comme un club de la mobilité synonyme de sécurité, il y a de quoi être surpris.
En effet, l’argument phare des limitations de vitesse n’est pas la fluidité, mais bien la sécurité, en particulier celle des piétons. Fluidité versus sécurité, par l’intitulé de cette question, le TCS dévoile sa priorité.
Finalement, la question qui me paraît la plus fiable n’est pas mise en évidence, ce qui est regrettable. Elle montre que pour 59% des sondés, il n’y a pas suffisamment de zones limitées à 30 km/h dans les localités.
Ce résultat n’est pas du tout surprenant. Il est la conséquence de deux problèmes liés aux véhicules motorisés bien identifiés par la population, qui sont:
  1. les nuisances sonores
  2. l’insécurité sur la voie publique.

Lire aussi : Sondage du BPA  52% des Suisses sont favorables à une limitation de la vitesse à 30 km/h en localité

En étendant la limitation à 30 km/h, les élu.e.s des villes et des communes romandes répondent à une préoccupation publique majeure, et accessoirement à l’attente majoritairement exprimée dans le sondage du TCS

Source :

billet de Florian Chappot, conseiller municipal (exécutif) de la Ville de Sion paru dans Le Temps du 14 mars 2022


Et ailleurs

Les Parisiens favorables au 30 km/h généralisé (sondage Ifop)  31 août 2021

Non, les Parisiens ne râlent pas toujours ! Concernant la politique de leur maire (PS) Anne Hidalgo en matière de circulation automobile dans les rues de la capitale, ils auraient même tendance cette fois-ci à acquiescer. Alors que ce lundi 30 août entre en vigueur la limitation de la vitesse à 30 km/h dans la quasi-totalité des rues de Paris, 61 % des habitants se déclarent favorables à cette nouvelle mesure visant à restreindre l’usage de la voiture dans la ville, d’après un sondage Ifop pour Mister Turbo que Le Parisien du 29 août vous dévoile en exclusivité (réalisé auprès de 1008 personnes, automobilistes ou non, du 20 au 24 août).

Pour plus de détails : Paris est passé au 30 km/h généralisé, dès le 30 août 2021, la vitesse de circulation est limitée à 30 km/h dans la grande majorité des rues de la capitale française.

Les répondants estiment (à 71 %) que ce nouveau coup de frein permettra de sécuriser les rues de la capitale pour les plus vulnérables, et en particulier, pour les enfants, les seniors, les cyclistes. La plupart pensent aussi, d’après l’étude, que cela améliorera la sécurité routière,contribuera à faire baisser les nuisances sonores et au passage, sera un bon moyen pour tenter de juguler le changement climatique.

Source : Le Parisien du 29 août 2021