Le 30 km/h dans les médias suisse : le pour et le contre

Revue de presse

L’Union des villes suisses jette un regard rétrospectif  sur l’attention que les médias ont porté sur la mise ne place de zones 30  dans sa rubrique « les sujets qui occupent les villes ».
 En juillet 2021, la Ville de Zurich a annoncé que d’ici 2030, la quasi-totalité de la ville passerait en zone 30, et depuis début août, Lausanne réduit la vitesse maximale à 30 km/h la nuit dans environ 120 rues.
Cette question a donc suscité l’attention des médias, qui ont publié plusieurs articles examinant les zones 30 sous différents angles. 

Versoix (GE): mise à 30 km/h de la route de Suisse, axe principal en  traversée de localité  Photo Rue de l’Avenir

Dossier positif du «SonntagsBlick»

Le «SonntagsBlick» a consacré pas moins de cinq pages à ce thème, exposant clairement les avantages des zones 30 dans les régions urbaines: réduction du nombre d’accidents de la circulation, baisse du nombre de blessés graves, amélioration de la qualité de séjour dans l’espace public, amélioration de la fluidité de la circulation (et donc baisse des émissions de gaz d’échappement) et baisse des nuisances sonores pour les riveraines et riverains de rues très fréquentées («SonntagsBlick», 22.8).

Un article du magazine en ligne «Tsüri» porte également un jugement entièrement positif sur les zones 30: selon «Tsüri», les craintes des commerçants, qui redoutaient qu’une réduction de la vitesse entraîne une baisse du chiffre d’affaires, ne se sont pas vérifiées par le passé, alors que les avantages découlant de la réduction du bruit et de la diminution du risque d’accident ont été suffisamment prouvés par des études (tsri.ch, 17.8).

Moins de bruit, meilleure santé

«La Liberté» s’est concentrée sur l’aspect de la réduction du bruit. En Suisse, quelque 14 % de la population sont exposés à un bruit de la circulation excessif, particulièrement dans les villes.
L’article présentait une étude de Lausanne parue en 2018 qui se penchait sur les répercussions du bruit sur la santé.
Celles-ci sont: troubles du sommeil, maladies cardiovasculaires et cas de diabète. Les mesures montraient que l’instauration d’une zone 30 pendant la nuit entraînait une diminution significative du bruit de la circulation, avec les conséquences positives correspondantes sur la santé des riveraines et riverains («La Liberté», 7.9).

Lausanne essai 30 km/h nocturne réussi Photo Rue de l’Avenir

Des coûts supplémentaires dans les TP

Genève – Rue de Chantepoulet : Mise à 30 km/h d’un axe principal (30 000 v/j), suppression d’une voie de circulation avec élargissement de la voie cyclable et bus Photo Rue de l’Avenir

En s’appuyant sur l’exemple du réseau de tramways de Zurich, la «NZZ» a calculé dans un article détaillé quelles pourraient être les conséquences d’un abaissement de la limitation de vitesse pour les transports publics urbains: partout où les tramways ne circulent pas sur une voie dédiée, ils devront réduire leur vitesse maximale. Il en résulterait un allongement des temps de trajet, ce qui pourrait entraîner une demande supplémentaire en véhicules et en personnel, avec les coûts supplémentaires correspondants («NZZ», 30.8).

«24 heures» a consacré un article aux inquiétudes probablement exagérées des services d’ambulances, qui craignent que la réduction de la vitesse autorisée ne leur fasse perdre un temps précieux – ou leur permis de conduire. Au moins en ce qui concerne le risque de poursuites pénales pour excès de vitesse, le procureur général vaudois s’est voulu rassurant: selon la loi suisse sur la circulation routière actuellement en vigueur, en cas d’excès de vitesse commis par les organisations d’intervention d’urgence lors de trajets urgents, il est vérifié si la vitesse était appropriée, mais cela est rarement mis en doute («24 heures», 9.8).

« Le Temps » (11.01.22) relate avec étonnement que la Litra (Service d’information pour les transports publics) soutient la démarche du TCS. Le président d ela Litra demade des couloirs réservés des priorités aux feux rouges, il explique que les VBZ craignent une dépense supplémentaire de 20 millions pour engager du personnel supplémentaire

« Le Temps » du 19.07.21) indique que L’Union des transports publics (UTP), faîtière de la branche, a transmis au Temps une prise de position très claire à ce sujet: «L’UTP est d’avis que la généralisation des 30 km/h sur les principaux axes des villes rend les transports publics moins attrayants. En effet, le ralentissement des TP n’incite pas la population à les emprunter, voire les pousse à se remettre au volant d’une voiture

Les zones 30 sont-elles bonnes pour le climat?

Les «Freiburger Nachrichten» ont écrit sur les zones 30 un article plutôt négatif, qui mentionne brièvement la réduction du bruit quand on a des vitesses inférieures. En ce qui concerne la réduction des polluants dans l’air, les études et experts cités donnent d’après les «Freiburger Nachrichten» une image mitigée, et il faut en outre s’attendre à une hausse de la consommation de carburant («Freiburger Nachrichten», 11.8).

Lire sur le site de Rue de l’Avenir le dossier « 30 km/h et pollution – L’impact de la vitesse des véhicules sur les émissions et la santé« 

«zentralplus» a publié un article sur l’état d’avancement des projets de zones 30 en Suisse centrale. La position de l’Union des villes suisses, qui demande une suppression des obstacles bureaucratiques, y est mentionnée ainsi que celle d’Adrian Borgula, président de la Conférence des villes pour la mobilité, qui récapitule les avantages de la réduction de la vitesse («zentralplus.ch», 20.9).

Sources : 

Union des villes suisses et médias mentionnés

Rue de l’Avenir a complété ce tableau avec des citations du Temps