Exemples d’évaporation de la circulation d’ici et d’ailleurs

« Réduire l’espace accordé à l’automobile conduit à une diminution de la circulation : c’est ce qu’on appelle l’évaporation de la circulation.
Les automobilistes s’adaptent en changeant leurs habitudes. »

Paul Lecroart, urbaniste à l’Institut Paris Region

Ce phénomène a été observé dans de nombreuses villes qui ont réduit la place de la voiture. Par exemple, après la fermeture des voies sur berge à Paris en 2016, environ 50% de la circulation s’est « évaporée » plutôt que de se reporter ailleurs.

Ces exemples montrent que quand on réduit l’espace dédié à la voiture, une partie importante des automobilistes s’adapte en:

– Changeant d’itinéraire

– Modifiant leurs horaires

– Passant aux transports en commun

– Privilégiant le vélo ou la marche

– Regroupant plusieurs déplacements en un seul

– Renonçant aux déplacements non essentiels​​​​​​​​​​​​​​​​

À Séoul, Corée du Sud :

L’autoroute urbaine Cheonggyecheon a été démolie en 2003

– Malgré ses 168 000 véhicules par jour, la circulation s’est adaptée

– La circulation a diminué de 30% dans le secteur au lieu de créer la congestion redoutée

À San Francisco, États-Unis :

– Après le tremblement de terre de 1989, l’autoroute Embarcadero a été démolie

– Elle supportait 100 000 véhicules/jour

– Résultat : environ 50% de la circulation s’est évaporé, les autres ont trouvé des alternatives

San Francisco, avant-après la démolition de l’autoroute urbaine de l’Embarcadero Source r/UrbanHell (Reddit)

À Gand, Belgique :

– En 2017, mise en place d’un plan de circulation limitant la circulation dans le centre

– Résultat : -12 % de circulation automobile en centre-ville

– Sans augmentation significative sur les boulevards périphériques

 

Gand 2023 filtre modal qui interdit la circulation d’un quartier à l’autre (Rue de l’Avenir)

« L’évaporation de la circulation n’est pas de la magie : c’est le résultat d’une adaptation des comportements face à une nouvelle organisation de l’espace public. »
Jean-Marc Offner, urbaniste

À Madrid, Espagne :

– Fermeture du centre-ville aux voitures (Madrid Central) en 2018

– Réduction de 24 % de la circulation dans la zone

– Sans effet significatif de report sur les zones périphériques

Puerta del Sol, Madrid. Photo : Alvaro Araoz (Unsplash)

À Vancouver, Canada :

– La ville n’a jamais construit d’autoroute traversant son centre

– Résultat : la circulation automobile y est 30 % plus faible que dans les autres grandes villes nord-américaines

– Les habitants se sont adaptés avec d’autres modes de transport

Vancouver, Colombie-Britannique. Photo : Unsplash Elton Luz

À Paris :

Fermeture des voies sur berge rive droite en 2016

– 43 000 véhicules/jour auparavant

– Résultat : environ 50 % de la circulation a disparu, sans report massif sur les quais hauts

Paris Bords de Seine sans voiture (Rue de l’Avenir)

« La réduction de l’espace dédié à la voiture ne crée pas de congestion ailleurs. Une partie de la circulation disparaît réellement, car les gens changent leurs habitudes. »
Frédéric Héran, économiste des transports, Université de Lille

À Lyon :

– Réaménagement des berges du Rhône en 2007

– De 16 000 à 0 véhicules/jour

– La circulation ne s’est reportée qu’à hauteur de 30 % sur les axes parallèles

Lyon, berges du Rhône Photo Flickr Fanny CC

À Nantes :

– Transformation du cours des Cinquante-Otages dans les années 90

– De 50 000 à 10 000 véhicules/jour

– Une grande partie de la circulation s’est évaporée plutôt que de se reporter

Nantes – Cours des Cinquante-Otages : ZTL et voie express cycliste. (Rue de l’Avenir)

À Bordeaux :

– Piétonnisation du centre-ville et arrivée du tramway

– Réduction de 40 % de la circulation dans l’hypercentre

– Sans congestion majeure sur les boulevards

La très longue rue Sainte-Catherine à Bordeaux est classée première parmi les quartiers les plus animés de France (Rue de l’Avenir).

À Grenoble :

– Réaménagement du cours Jean Jaurès

– Réduction d’une voie de circulation

– Baisse de 20 % de la circulation globale, sans report significatif

Grenoble Alpes Métropole

Et en Suisse

À Genève :

– Le réaménagement du pont du Mont-Blanc (réduction de voies)

– Malgré les 67 000 véhicules/jour initiaux, une partie significative de la circulation s’est adaptée

– Le projet « Clé de Rive » vise à poursuivre cette transformation avec une zone piétonne

Genève, le pont du Mont-Blanc. Création d’une voie-bus et d’une piste cyclable (à droite de la voiture rouge). Photo : Google Street View

À Zurich :

– Politique de réduction progressive du trafic depuis les années 1990

– Transformation de places de stationnement en espaces publics

– Résultat : réduction de 25 % de la circulation automobile dans le centre

– La ville est souvent citée comme exemple de gestion réussie de la circulation

Le quai de la Limmat à Zurich AVANT – APRÈS

À Berne :

– Le centre historique est largement piéton depuis les années 70

– Politique de réduction constante des places de stationnement

– Fort développement des transports publics en parallèle

– La circulation automobile représente moins de 25 % des déplacements en centre-ville

Berne. Axe piétonnier entre la piscine et le funiculaire du Marzili qui traverse la zone de rencontre de Marzili, au pied du Palais fédéral. Elle sera étendue en direction des bains du Marzili. (Rue de l’Avenir)

À Bâle :

– Réaménagement progressif du centre-ville

– Mise en place de zones de rencontre (limite de vitesse de 20 km/h, priorité aux piétons)

– Forte réduction du stationnement

– Report modal important vers les transports publics et le vélo

Pour inciter les enfants à jouer dans la rue, la ville de Bâle a conçu une guide qui recense les jeux de rues.

La Suisse est intéressante, car elle combine généralement :

– Une réduction progressive de l’espace voiture

– Un développement massif des alternatives (transports publics très efficaces)

– Une planification sur le long terme

– Une approche coordonnée entre urbanisme et transport​​​​​​​​​​​​​​​​

Source : compilation réalisée par l’IA Claude

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