Les zones 30 sont incluses dans le programme « Sécurité durable »
Les Pays-Bas étaient premiers de classe. Ils avaient les meilleurs résultat en matière de sécurité routière dans le monde avec la Suède et la Norvège. Dès la fin des années 90 les Pays-Bas ont mis en place avec succès leur programme « Sécurité durable », l’équivalent de Via Sicura. Mais contrairement à Via Sicura, les zones 30 en font partie, complétées par les zones 60 en milieu rural ou dans les zones à densité diffuse.
Toutefois le pays a stagné entre 2010 et 2020 passant de la 4e au niveau du nombre de tués à la quatorzième place, il s’est fait dépassé par une dizaine de pays dont la Suisse. Le Parlement a réagit en novembre 2020.
70% des voiries urbaines néerlandaises connaissent le régime 30 km/h ou moins (chiffre 2008 !)
Un programme national ambitieux
Le programme « Sécurité durable » a eu un très grand succès tant du point de vue de la réduction du nombre d’accidents de 25% que de l’implication des autorités aux divers niveaux politiques (État, provinces, villes). Dès 1997, le gouvernement central a ainsi financé 50% du programme de 200 millions de francs prévus pour la première tranche de 4 ans, les 100 millions restants étant à charge des provinces ou autorités locales. Il est intéressant de noter que le 60% de ces moyens financiers ont été consacrés à l’extension des zones 30 et 60. 12’000 km (20% des rues en agglomération) étaient prévus, des demandes de soutien financier pour 30’000 km de rues à 30 ont été présentées.
Aux Pays-Bas, les zones 30, mises en place dès 1983, sont définies en nombre de kilomètres. En 1997, 15% de la longueur totale des voiries urbaines étaient en zones 30. Fin 2002 déjà, le premier volet du programme « Sécurité Durable » 1997-2002 a réussi à atteindre les 50% du réseau urbain, puis 75% en 2007, soit 20’000 km, pour le deuxième volet. En 2008 – dernier chiffre connu – le réseau urbain néerlandais à 30 km/h était d’environ 70% selon le SWOV, Institut de recherche sur la sécurité des déplacements néerlandais.
Précisons que les mesures de ces zones 30 sont très sobres avec des mesures constructives uniquement aux emplacements identifiés comme « dangereux ». Ce n’est toutefois qu’une situation transitoire, destinée à installer rapidement des zones 30 pour un coût relativement faible afin d’en accélérer la visibilité
Caractéristiques des zones néerlandaises
Selon les recommandations de « Sécurité Durable », les zones 30 devraient être les plus grandes possibles, 2km2 est toutefois la plus grande zone recommandée. Les Néerlandais insistent tout particulièrement sur la nécessité d’utiliser le système d’accès limité pour les zones 30. En effet, selon les principes de « Sécurité durable », seules les voitures origine – destination sont autorisées dans ces zones, le transit est maintenu hors des zones 30 et les vitesses plus lentes sont assurées grâce aux mesures de réduction de vitesse telles que les seuils de ralentissement ou coussins adaptés aux autobus. La réduction du transit et celle de la vitesse sont en effet, selon les Néerlandais, indispensables pour la réussite d’une zone 30. Les automobilistes qui ne se rendent pas dans la zone doivent emprunter les routes principales urbaines et rurales, limitées respectivement à 50 et 80km/h ou des routes nationales ou autoroutes avec une limitation de 100 ou 120km/h.
Cette manière de faire favorise tous les aspects recherchés : sécurité des déplacements, qualité de vie, réduction des nuisances, accessibilité, coûts de construction et maintenance.
Coût des zones 30 et hiérarchisation
Une hiérarchisation des voiries a été définie par le programme « Sécurité durable » qui concentre – pour le bonheur des riverains des réseaux local et secondaire – le transit sur les autoroutes et autres routes principales.
Aux Pays-Bas on estime le coût des zones 30 à environ 22’000 euros par kilomètre. Cette mesure permet en outre d’économiser 86’000 euros par victime ou blessé grave (chiffres 2013).
Revers de la médaille, le développement des zones résidentielles (Woonerf) s’est fortement ralenti, celles-ci n’étant pas subventionnées contrairement aux zones 30.
Diaporamas :
Voici quelques exemples de zones 30 aux Pays-Bas
Rotterdam
Ville de 600’000 habitants (1’200’000 dans l’agglo).
Le diaporama montre plusieurs méthodes (barrières, fossé, piétonisation ponctuelle, sens uniques opposés) utilisées pour empêcher le transit dans la zone 30. Voir aussi « à vélo à Rotterdam » dans la zone 30 en question et quelques aménagements sur axes principaux en bordure des zones 30
Zones 30 à Rotterdam
Maastricht
Maastricht, ville de 120’000 habitants, est située à l’extrême sud des Pays-Bas. Le diaporama montre que les portes des zones 30 permettent de requalifier l’espace public et de valoriser le cadre de vie. La mobilité douce y est prédominante. Voir aussi « à vélo à Maastricht »
Zones 30 à Maastricht
Amsterdam
La capitale néerlandaise compte 800 000 habitants, l’agglomération environ 1 million.
Le diaporama zone 30 dans un quartier nouveau montre des ralentisseurs pour les transports publics et un sas empêchant le transit dans la zone 30. Dans le diaporama « à vélo à Amsterdam (nouveaux quartiers) » on peut y voir un axe principal cycliste traversant le quartier nouveau et la zone 30 de Jawa Eiland
Zones 30 à Amsterdam
La Haye
Ville de 500’000 habitants. Le diaporama montre des images de portes de zones 30
Zones 30 à la Haye
Delft
Delft est une ville de de 100’000 habitants (superficie 24km2, densité 3925 hab/km2) située entre La Haye et Rotterdam.
Le diaporama montre que la zone 30 (très étendue) et la qualité de vie font bon ménage. Il n’y a pas de transit dans les quartiers, le stationnement y est très limité. Voir aussi « à vélo dans la zone 30 de Delft »,dans lequel on peut notamment voir une « rue cycliste » La mobilité douce domine, le cadre de vie est remarquable
Zones 30 à Delft
Pour en savoir plus
Présentation de Hiliie Talens (CROW) 2012 « Zones 30 application aux Pays-Bas »
Clin d’oeil No 3 : sas pour empêcher le transit dans les zones 30 néerlandaises