La Région bruxelloise à 30 depuis le 1er janvier 2021
Un plan ambitieux avec vision zéro et la suppression de 65 000 places de stationnement
Prix européen 2020 pour la planification de la mobilité urbaine durable
Prix Rue de l’Avenir 2022
Table des matières
- Le Région bruxellois à 30 depuis le 1er janvier 2021
- Prix européen de la mobilité durable
- Prix de la sécurité routière
- Prix Rue de l’Avenir 2022
- Les mesures Covid-19
- Succès de la ville 30 – les premiers résultats de la ville 30
- Le nombre de cyclistes continue d’augmenter
- Quartiers apaisés et mobilité douce
- Chaussée d’Ixelles et place Fernand Cocq à accès limité : un succès
- Le Prix Rue de l’Avenir 2022 a été décerné à la Région Bruxelles Capitale
- Piétonnisation des Grand boulevards
Covid-19 : les mesures de la Région bruxelloise
Dès le déconfinement, début mai, le Pentagone – tout le périmètre de la Ville situé à l’intérieur de la Petite Ceinture, 8 km de long – 52 000 habitants et 130 000 emplois pour 4,5 km2 – passera en zone de rencontre. Dans un 2e temps, les axes principaux sont passés à 30 km/h.
La ministre bruxelloise Elke Van den Brandt a défini un plan de mobilité pour le déconfinement. Mesure phare : l’aménagement, en urgence, de 40 km de pistes cyclables sur les grands axes.
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La Région Bruxelles Capital a adopté un plan régional de mobilité très ambitieux : ville 30 avec 85% du réseau à 30 km/h dès le 1er janvier 2021 (auparavant 60%), vision zéro – objectif de zéro tués sur les routes, élimination des véhicules diesel en 2030 et de l’essence en 2035, fort développement de l’écomobilité (transports publics, marche et cyclisme), une zone environnementale étendue, la suppression de 65 000 places de stationnement et 50 quartiers apaisés d’ici 2030.
Le Gouvernement bruxellois a validé définitivement jeudi 16 avril 2020 l’arrêté qui fixe le régime de vitesse dans l’agglomération bruxelloise à 30km/h à partir du 1er janvier 2021. En pratique, rappelle Bruxelles Mobilité, le 30 Km/h devient la règle de base, le 50 km/h l’exception. Des panneaux 50 Km/h et plus rarement 70km/h indiqueront clairement les axes qui feront exception. Le nouveau régime de vitesse par défaut de 30 km/h s’applique à l’ensemble des usagers, en ce compris les taxis, bus, cyclistes, trottinettes électriques, même sur les bandes bus et les pistes cyclables.
Le plan régional de mobilité, baptisé Good Move, prévoit notamment de favoriser la mobilité active et de diviser le territoire bruxellois en une cinquantaine de quartiers apaisés dans lesquels la circulation est limitée à 30 km/h.
Contrôle
Suite à la mise ne place du 1er janvier 2021, la Région a investi dans soixante nouveaux radars et de 250 radars préventifs supplémentaires, qui indiquent la vitesse mais qui ne flashent pas.
Le nombre de travailleurs dans la cellule qui s’occupe des amendes a également été revu à la hausse, bien que “l’idée est bien d’obtenir l’adhésion des Bruxellois“, confirme au micro de bx1 la ministre bruxelloise de la Mobilité et de la Sécurité routière, Elke Van den Brandt, comme ce fut le cas il y a deux ans à Schaerbeek nous explique le site bx1.be.
Vision zéro
En matière de sécurité routière, l’exécutif régional embrasse désormais la Vision Zéro, qui consiste à définir l’absence totale de blessés et de morts sur les routes comme étant l’unique objectif acceptable. Outre les aménagements adaptés, le renforcement des sanctions en cas d’infractions mettant en danger les usagers faibles est prévu.
Pour les cas les plus graves, la saisie administrative de véhicules est évoquée. Le gouvernement régional continuera d’investir dans du matériel de sécurité comme les radars et lidars et de soutenir le développement de brigades cyclistes affectées spécifiquement à la sécurité routière dans toutes les zones de police qui sont d’ailleurs invitées à pratiquer la tolérance zéro.
La fin des voitures polluantes prévue pour 2035
La volonté de conclure un accord avec les autres Régions pour instaurer une taxation kilométrique intelligente est réaffirmée par le gouvernement bruxellois qui proposera, dans le champ de ses compétences, une réforme globale de la fiscalité automobile visant à améliorer la qualité de vie en ville.
130 000 m2 d’espace public rendus aux Bruxellois
Avec ce plan, le gouvernement bruxellois veut réduire l’utilisation générale de la voiture personnelle de 24% d’ici 2030, diminuer de 34% le trafic de transit, quadrupler l’utilisation du vélo, rendre aux Bruxellois 130 000 m² d’espace public et mettre en place une cinquantaine de quartiers apaisés.
Fluidité et la qualité de vie des Bruxellois sont et restent les deux objectifs centraux du plan. Avec la division de la Région en une cinquantaine de mailles, l’objectif de quartiers apaisés devient très concret. De cette façon, la Région, en collaboration avec les communes, va offrir plus d’espace de rencontre, moins de nuisances dans les quartiers et plus d’espace verts dans la ville. Plus d’oxygène, plus d’espace public, de terrasses, des petits parcs, des places conviviales ou des plaines de jeux.
Good Move consacre aussi le principe STOP, où la priorité va d’abord aux piétons, aux cyclistes puis aux Transports publics et ensuite seulement aux voitures individuelles et le traduit concrètement avec les investissements dans les réseaux piétons, les infrastructures cyclables et les transports publics.
Zone environnementale
Il est question d’intégrer une plus grande progressivité dans le régime de la taxe de mise en circulation (TMC) en fonction de la performance environnementale des véhicules. Et de revoir le régime de la taxe de circulation (TC) en fonction des objectifs de la zone basse émission(LEZ) en s’appuyant sur son réseau de caméras. Le nouveau régime serait modulé à l’usage afin de limiter les embouteillages aux heures de pointe.
L’exécutif régional poursuivra le développement de la zone basse émission en définissant les nouveaux jalons d’interdiction pour tous les types de véhicules pour la période 2025-2035. C’est un comité stratégique composé d’experts indépendants qui sera chargé d’émettre des recommandations relatives aux restrictions. Mais la volonté affichée du gouvernement est de sortir totalement du diesel au plus tard pour 2030, et de l’essence et du LPG à l’horizon 2035. Des mesures d’accompagnement tenant compte de la situation sociale des ménages seront déterminées. Une refonte de la prime Bruxell’Air viendra en soutien des particuliers durant la transition.
Taxe kilométrique¹
Postulat du modèle : diminuer l’usage de la voiture de 25% dans la capitale à l’horizon 2030 en raison de l’impact économique de celui-ci, et y améliorer la qualité de l’air.
Le modèle s’appuie principalement sur une taxation à l’usage de la voiture plutôt qu’à sa possession, comme actuellement. Celle-ci reposera sur un montant de base assorti d’un montant variable en fonction du nombre de kilomètres, de l’heure, et de la puissance du véhicule. A titre accessoire, il sera aussi possible de disposer d’un permis à la journée.
Tarif en fonction de la distance parcourue¹
Pour les habitants de la capitale, la taxe à l’immatriculation disparaîtra, tout comme la taxe de circulation, sauf, en ce qui concerne cette dernière, pour les véhicules de luxe, à partir de 15 CV fiscaux. Le modèle est baptisé Smartmove, le nom donné à une application du même nom. Après l’enregistrement de la plaque d’immatriculation, c’est celle-ci qui calculera le tarif à payer en fonction de la distance parcourue, de l’heure du déplacement et de la puissance du véhicule sur base des données transmises par les caméras utilisées dans le cadre des contrôles du respect de la Zone basse émission.
L’application Smartmove fera bien plus que cela: elle permettra de comparer les alternatives à la voiture individuelle, de suivre ses frais de déplacement, de calculer l’impact sur la qualité de l’air et le climat et de faire un choix de trajet le plus intelligent possible, sur base des informations en temps réel.
FAQ – Foire aux questions
Bruxelles Mobilité répond aux interrogations du public. Ci-après la première question extraite du site de Bruxelles mobilité.
Rouler à 30 km/h, cela augmente-t-il la pollution ?
En termes d’émissions dans l’air, l’optimum pour les moteurs thermiques (essence, diesel) se situe autour de 70 km/h pour la majorité des polluants sur la base de modèles de calculs d’émissions. En théorie, le passage de 50 à 30 km/h entraînerait donc une hausse des émissions.
MAIS en ville, la vitesse moyenne pratiquée tourne davantage autour des 30 km/h, avec de nombreuses accélérations et décélérations. C’est donc plutôt le fait d’essayer d’avoir une conduite souple et économique qui peut influencer favorablement la qualité de l’air.
En outre, la Ville 30 a pour objectif d’apaiser les quartiers d’habitations, pour stimuler les déplacements courts à vélo ou à pied. A moyen terme, ce transfert modal pourrait améliorer globalement la qualité de l’air.
En termes de nuisance sonore, la Ville 30 a un impact positif car le fait de rouler à 30 km/h diminue le bruit du trafic de 2,4 à 4,5 décibels. Acoustiquement, cela équivaut à réduire de moitié la circulation.
Embouteillage ?, temps perdu ?, contrôle ?, aménagements ? etc.
Trouvez toutes les réponses sur le site de Bruxelles mobilité
Sources et extraits :
site bx1.be RTBF, Bruxelles mobilité, Le Soir, http://www.lecho.be
La Région Bruxelles Capitale multiprimée
1. Prix européen 2020 de la mobilité durable
Mise à jour 16 décembre 2020
La commission européenne a décerné lundi 18 mai 2020 ses quatre prix européens de la mobilité durable.
La Région de Bruxelles-Capitale, Belgique est la lauréate du 8e Prix pour la planification de la mobilité urbaine durable (SUMP).
2. Prix de la sécurité routière
Mise à jour 22 juin 2022
Ce trophée récompense les plans qui améliorent de manière significative la sécurité routière des usagers actifs, a annoncé vendredi 17 juin 2022 la ministre bruxelloise de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) rapporte Sud Info . la Capitale du 17 juin 2022
3. La Région Bruxelles Capitale reçoit le prix Rue de l’Avenir 2022
Rue de l’Avenir a décerné son prix annuel 2022 à la Région Bruxelles Capitale (Une des trois régions de l’état fédéral de belge) pour avoir mis en place, avec un grand succès, la ville 30 dès le 1er janvier 2021 avec 85% du réseau à 30 ou moins. Auparavant 60%.
Le projet ville 30 est issu due l’ambitieux plan régional de mobilité “Good Move“, qui comprend également vision zéro – objectif de zéro tué zéro blessé sur les routes, l’élimination des véhicules diesel en 2030 et de l’essence en 2035, un fort développement de l’écomobilité (transports publics, marche et cyclisme), une zone environnementale étendue, la suppression de 65 000 places de stationnement et la création de 50 quartiers apaisés d’ici 2030.
Pour aller plus loin
1. Documentation
- Plan stratégique et opérationnel Plan Régional de Mobilité Good Move
- Annexes Plan régional de mobilité Good Move
- Synthèse Plan régional de mobilité Good Move
- ville-30-dossier-de-presse
2. Galerie de photos Rue de l’Avenir
Gratuites, en haute résolution et libres de droits
3. Liens :
1. Voir la page « Région bruxelloise – les mesures Covid-19 » dont la mise en zone de rencontre du Pentagone
2. « Ville 30 « Bruxelles mobilité
4. Le Contrat de quartier bruxellois, une machine à rénover la ville ?
Malou Allagnat rend compte dans Métropolique de l’ouvrage de Mathieu Berger, Le Temps d’une politique. Chronique des Contrats de quartier bruxellois, Bruxelles, CIVA, 2019, 226 p.
Avec cette chronique sur les Contrats de quartier bruxellois, Mathieu Berger nous immerge dans l’énigme de l’action territoriale. Il met au jour les enjeux de ces dispositifs qui forgent l’action publique à Bruxelles.
5. La place des imaginaires de vitesse et de lenteur dans l’évolution des infrastructures de mobilité dans l’agglomération bruxelloise
En entrant par les enjeux de la vitesse ou de la lenteur, cette recherche interroge la manière dont la conception ou l’adaptation des infrastructures de mobilité traduisent un changement dans le rapport à l’espace-temps.
L’originalité du travail est de donner toute son importance à la matérialité de ces transformations et de la situer dans un contexte particulier, celui de la ville et de l’agglomération bruxelloises.
Ce travail a été récompensé par le prix Mobilithèse 2021.
Auteure : Claire Pelgrims, docteure en Urbanisme de l’Université libre de Bruxelles.