30 km/h : l’incroyable amélioration de Bruxelles¹

En 2020, la Région de Bruxelles/Capitale a adopté son plan de mobilité durable 2020-2030, appelé « Good Move », avec l’introduction de la limite de vitesse de 30 km/h en milieu urbain. Ce plan a été élaboré par le biais d’un vaste processus de consultation impliquant des partenaires de mobilité, des institutions, les 19 municipalités de la région, des intérêts économiques, des associations et des résidents. Et il a visé à améliorer la qualité de vie à Bruxelles en abaissant la vitesse des véhicules.

Ville de Bruxelles : filtre modal à la rue du Congrès à l’intersection avec la rue Royale
Seuls les transports publics et les vélos peuvent passer
Photo Rue de l’Avenir

Une décision qui a eu un impact positif sans précédent.

L’introduction de la limite de 30 km/h

Parmi les 50 actions prévues dans le plan Good Move, l’une des plus importantes a été l’introduction d’une limite de vitesse maximale de 30 km/h dans la plus grande partie de la Région à partir du 1er juin 2021. Cette action a été précédée d’une évaluation minutieuse du réseau routier qui a défini quelles routes passeraient à 30 km/h et lesquelles seraient exemptées.
La carte qui en résulte est le résultat d’une consultation intensive avec un large éventail de parties prenantes, dont les 19 municipalités et les autorités policières.

Améliorations sur tous les fronts : les données le confirment

L’introduction de la limite de vitesse de 30 km/h dans la Région de Bruxelles/Capitale a entraîné plusieurs améliorations significatives :

  • Réduction des accidents de la route. Le nombre d’accidents de la route mortels a considérablement diminué, passant de 14 en 2020 à 6 en 2021. Les accidents graves ont baissé de 20 %. Ces améliorations sont essentielles pour atteindre l’objectif de l’UE de « Vision zéro » d’ici à 2050 en matière de sécurité routière.
  • Réduction du bruit de la circulation. Les niveaux de bruit du trafic ont considérablement diminué, avec des baisses allant de 1,5 à 4,8 dB(A) à divers endroits. De plus, les gens n’ont commencé à percevoir le bruit des tramways qu’après la réduction des limites de vitesse à 30 km/h, ce qui suggère une réduction significative des nuisances sonores.
  • Flux de trafic plus constant. Bien qu’il y ait eu une légère réduction de la vitesse moyenne du trafic, les temps de trajet des automobilistes et des transports en commun n’ont que légèrement changé, suggérant un flux de trafic plus constant.
  • Réduction de la vitesse moyenne. La vitesse moyenne des automobilistes a diminué sur tout le territoire, même sur les routes sur lesquelles la limite de vitesse n’a pas été modifiée. Cela suggère une plus grande conformité aux limitations de vitesse. Donc, en général, un plus grand respect des limites de vitesse.

Le communiqué de Bruxelles mobilité de janvier 2024

Quel bilan après 3 ans de Ville 30 km/h à Bruxelles ?²

Le 1ᵉʳ janvier 2021, rouler à 30 km/h devenait la règle générale dans les rues de la capitale. Premier impact positif : la réduction de la vitesse moyenne pratiquée. Le respect des limitations de vitesse se renforce encore en 2023. Ce qui a un effet sur la réduction des accidents graves et la diminution des nuisances sonores.

Le respect des limitations de vitesse se renforce

Bruxelles Mobilité réalise, depuis novembre 2020 et chaque année ensuite, des mesures de vitesse sur 80 lieux de la capitale. Les caméras sont peu visibles et toujours dissociées de points de contrôle, ce qui permet d’éviter dans les mesures le biais « je ralentis pour le radar ».

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Bruxelles Mobilité constate via ces chiffres une diminution visible de la vitesse moyenne sur l’ensemble des voiries, qui traduit un respect de plus en plus grand des limitations de la part des conducteurs motorisés. La Ville 30 a donc un effet bénéfique et durable partout, autant sur les voiries qui n’ont pas changé de limitation de vitesse (restées à 30 km/h ou 50 km/h) que sur celles qui sont passées de 50 km/h à 30 km/h.

Moins d’accidents graves

Cette diminution de vitesse a un effet direct sur la réduction du nombre et de la gravité des accidents.

Les statistiques complètes pour l’accidentologie 2023 ne seront disponibles que fin février. Mais sur base des trois premiers trimestres de 2023 et de leur comparaison avec ceux des années précédentes, on peut déjà visualiser l’effet « Ville 30« .

2023 confirme une tendance à la baisse, après deux où les chiffres ont été impactés ​ par les confinements liés à la COVID (2020-2021) ou par la reprise complète des activités (2022) où un relâchement avait été constaté en termes de sécurité routière.

Ce sont surtout les piétons (en vert) et les occupants de voitures (en bleu) qui bénéficient des nouvelles limitations de vitesse. Pour ces deux types d’usagers, on atteint le nombre de victimes le plus bas depuis 2010. Mais les blessés diminuent également parmi les cyclistes (en rose) et les usagers de trottinettes (en rouge). Après une période de forte augmentation entamée pré-COVID pour les cyclistes et durant COVID pour les utilisateurs de trottinettes, on constate une baisse notable du nombre de victimes et l’effet est encore plus remarquable quand on met ces chiffres en perspective avec la hausse importante du nombre de déplacements via ces modes de transport. En jaune les motards/motocyclistes, pour lesquels on constate aussi une diminution.

La ville 30 réduit le bruit et améliore la qualité de vie

Passer de 50 à 30 km/h contribue à réduire le bruit lié au trafic routier de plus de moitié dans certains cas. ​ Les relevés effectués par Bruxelles Environnement montrent une baisse des niveaux, allant de 1,5 à 4,8 dB(A) en fonction de la période horaire considérée, de l’endroit, du type de trafic et du revêtement du sol. Limiter la vitesse permet en effet de réduire le bruit lié au frottement des pneus sur la chaussée, mais également aux freinages et aux accélérations.

Par ailleurs, la part de Bruxellois exposés à des niveaux sonores supérieurs ou égaux aux seuils de l’OMS, l’Organisation Mondiale pour la Santé, pour le trafic routier est en diminution. L’actualisation de la cartographie du bruit routier pour l’année 2021 montre que 30% de la population est concernée, cette part était de 64% en 2016. ​ La ville 30 a donc un impact sur le bruit, tout comme le télétravail qui est aujourd’hui plus répandu.

De nouveaux radars bientôt installés

Le rôle des contrôles de vitesse reste essentiel, c’est pourquoi Bruxelles Mobilité installera cette année 14 radars supplémentaires, notamment avenue du Panthéon, chaussée de Ninove, avenue des Gloires nationales, avenue Woeste,… Les discussions sont en cours ​ avec les Communes et Zones de police concernées.

Chaussée d’Ixelles (commune d’Ixelles – Région Bruxelles Capitale
Zone de rencontre à accès restreint (mobilité douce et transports publics)
Photo Rue de l’Avenir

Sources :