Le Pérou a généralisé le 30 km/h dans les rues urbaines du pays
Le Pérou est le premier pays du continent américain a suivre les recommandations des grandes institutions internationale – ONU, OMS, Déclaration de Stockholm et OCDE – de généraliser le 30 km/h pour diminuer la violence routière*.
Le Ministère des transports et des communications (MTC) avait préparé en mai 2020 un projet de décret suprême qui proposait de modifier certains points du règlement national de circulation afin de réduire les vitesses utilisées sur les routes du pays. Approuvé en décembre 2020, il est entré en vigueur mi-juillet 2022.
Le Pérou rejoint les pays à 30²
Mi-juillet 2022, les nouvelles limites de vitesse urbaines sont entrées en vigueur sur tout le territoire péruvien.
Le règlement national de la circulation approuvé il y a un an établit qu’il ne faut pas dépasser le 30 km/h (auparavant 40 km/h) dans les rues voiries urbaines à l’exception des « avenues », voiries à voies multiples qui sont à 50 km/h, auparavant 60 km/h.
Dans le pays andin, les limites de vitesse ont également été modifiées sur les routes qui traversent des zones habitées. Dans ce cas, le 30 est appliqué avec des exceptions à 50 km/h. Dans les zones scolaires et hospitalières le 30 km/h demeurent.
Des sanctions sont imposées progressivement, de sorte que le dépassement de 10 km/h au-dessus de la limite entraîne une pénalité de 18 % d’une unité fiscale ou de l’UIT (valeur de base établie par l’État pour déterminer les impôts, infractions, amendes et autres aspects fiscaux) et de 50 points négatifs dans l’histoire du conducteur ; jusqu’à 30 km/h d’excédent représente 24 % de l’UIT et 60 points négatifs. Au-dessus de 30 km/h, l’amende s’élève à 50% d’une UIT et à 70 points négatifs.
62,2 % des décès sur les routes concernent des utilisateurs vulnérables (piétons, cyclistes, motocyclistes, etc.).
Il convient de noter que le permis de conduire péruvien comprend un système de points qui s’accumulent au fur et à mesure que des violations sont commises. L’addition de 100 ou plus pendant deux ans implique la suspension du permis pour une période de six mois.
Au Pérou, selon l’Observatoire national de la sécurité routière, la vitesse excessive a été la cause entre 2010 et 2021 de 30,5 % du total des accidents. Autre fait important pour comprendre ces nouvelles mesures : l’année dernière, 62,2 % des décès sur les routes concernaient des utilisateurs vulnérables (piétons, cyclistes, motocyclistes, etc.).
Projet basé sur les recommandations des Nations Unies et de l’OMS¹
La proposition du MCT prévoit de réduire les limites de vitesse maximales autorisées dans les rues et ruelles des zones urbaines du pays à 30 km/h, avec des exceptions à 50 km/h pour les avenues. Auparavant, la limite était de 60 km/h pour les avenues et de 40 km/h pour les rues urbaine.
Selon les chiffres du MTC, 95 % des accidents de la circulation se produisent dans les zones urbaines. C’est pourquoi le Ministère a présenté le projet de décret suprême n° 1005-2020-MTC/01 en date du 24 décembre 2020 qui propose de modifier les limites de vitesse maximales établies dans le Code de la route.
Pedro Olivares, directeur de la sécurité routière au MTC explique a El Commercio du 29 décembre 2020 que ce projet a été mené sur la base des suggestions et recommandations des Nations unies, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui indiquent que la réduction de la vitesse contribue à réduire le nombre d’accidents de la route. M Olivares estime que dans un délai de 6 mois, après que les observations pour cette modification aient été enregistrées, le plan d’adaptation de la réglementation pourra être mis en œuvre, ce qui inclut la sensibilisation des conducteurs et des campagnes d’information.
En outre, il est proposé d’intensifier les sanctions pour ceux qui ne respectent pas les limites de vitesse maximales ou minimales. La mesure introduit des critères de proportionnalité à la fois en termes d’argent et de points.
La proposition intégrera également la notion d’ »utilisateur vulnérable » afin de mettre en évidences les personnes qui, en raison du mode de transport qu’elles utilisent, sont plus exposées aux facteurs de risque routier, notamment les piétons et les cyclistes.
Bémol
Les ONG indiquent à la journaliste d’El Commercio que l’intention du gouvernement est bonne mais que sans un contrôle efficace, notamment électronique elle s’avèrera qu’un palliatif incomplet. Le contrôle aujourd’hui est lacunaire, en particulier dans la capitale Lima, agglomération d’environ 10 millions d’habitants et 5e plus grande ville d’Amérique du sud.
*violence routière est le terme utilisé par l’OMS dans sa lutte pour diminuer le nombre de tués et blessés graves sur les routes.
Sources :
- ¹El Commercio et Gestion du 27.12.20
- ²Trafico y seguridad vial, revue de la la DGT (Direction générale de la mobilité espagnol (juillet 2022)
- Images : Ministère péruvien des transports (MTC)
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