Lorient 98% du réseau à 30 et label Ville prudente
Ouvrez l’œil, de nouveaux panneaux et des marquages au sol fleurissent à Lorient ! À chaque entrée de la ville, vous pourrez désormais le constater, il est bien visible que Lorient est une ville à 30 km/h. Et oui, 98% de la ville sont passés en zone 30, une vitesse limite qui permet une meilleure fluidité de la circulation, plus de sécurité, moins d’accidents et de nuisances sonores et un espace mieux partagé entre les différents usagers.
Label « Ville prudente »
Généraliser les zones 30 km/h, c’est l’un des critères d’obtention du label « Ville prudente » qui s’affiche aussi dorénavant aux entrées de ville. Pour obtenir ce label décerné par l’association Prévention Routière, qui a passé deux jours à Lorient, il faut aussi œuvrer côté pédagogie, aménagement, sensibilisation aux risques routiers… Quatre cœurs, c’est ce qu’a obtenu la ville, aux côtés de seulement trois autres villes françaises !
Lorient ne compte pas s’arrêter là, comme le précise Laure Dechavanne, adjointe au maire chargée des mobilités, de la voirie, de l’espace public, des espaces verts, de la reconquête végétale et de la politique numérique : « Nous avons le projet de sécuriser de plus en plus les parcours entre les différents quartiers et le centre-ville. L’objectif est de rééquilibrer l’espace urbain entre les voitures et les cyclistes et piétons. »
Impossible de l’ignorer donc : désormais, à Lorient, on roule à 30 km/h, sauf sur quelques rares axes à 50 et 70, et, bien sûr, dans les zones de rencontres limitées à 20 km/h, où là, le piéton est roi !
Consultation
A noter que 90 % des 950 rues de la ville — qui totalisent 216 km de voirie — était déjà limitée à 30 km/h. Et même à 20 km/h même dans 10 % d’entre elles, les fameuses 92 zones de rencontre.
« Nous tolérons jusqu’à 36 voire 38 km/h , complète Thierry Marchand, directeur de l’espace public. Au-delà, nous réalisons des aménagements complémentaires. » Cette démarche n’est pas nouvelle : « Dès lors que l’axe emprunté est urbanisé, qu’il comporte des corps bâtis et donc des riverains, les automobilistes roulent plus lentement. Et c’est aussi là que nous sommes le plus intervenus. »
Le passage de 90 % du réseau à 30 km/h à 98% a fait l’objet d’une consultation des citoyens. (source Ouest France du 2 décembre 2018).
Les bénéfices de cette mesure sont nombreux : au-delà d’une meilleure sécurité des usagers de la rue, l’abaissement de la vitesse réduit la pollution de l’air et le bruit pour les riverains.
Et contrairement aux idées reçues, cette limitation n’est pas un facteur de bouchon. « Les Lorientais sont, dans l’ensemble, favorables à une mesure qui invite à se déplacer davantage à pied ou à vélo », affirme Laure Dechavanne, adjointe à la mobilité au Télégramme du 21 octobre 2020
Lorient, une ville pionnière en France – retour sur la mise à 90% du réseau lorientais
Texte de 2014. Entretien de Didier Déniel avec la Mairie de Lorient
En quelle année, le 30 km/h s’est-il imposé aux Lorientais ?
Ce processus a été engagé dès 2005. Lorient a été l’une des premières villes françaises à franchir le pas. Ici, les associations de quartier étaient très demandeuses. Principalement aux abords des écoles et dans les quartiers à forte densité d’habitations. Un autre facteur a accéléré ce processus : la prise de conscience que l’accidentologie était trop importante. Et qu’il fallait infléchir la courbe. De 2008 à 2012, nous avons finalisé la généralisation de cette vitesse en ville. Et on a divisé le nombre d’accidents par deux…
Comment s’est engagée cette conversion ?
De nombreuses réunions publiques ont été organisées. Des groupes de travail ont été définis dans les quartiers. Pour cerner au mieux les attentes et y répondre. On a fait beaucoup de pédagogie. Nous sommes partis du concept de code de la rue, fondé sur le partage équilibré et respectueux de la voirie entre tous les usagers. Le conseil municipal, opposition comprise, a avancé dans la même direction. Les aménagements, eux, ont été assez simples à réaliser et n’ont pas coûté cher.
Combien de kilomètres sont passés de 50 à 30 km/h ?
Nous avons fait le maximum. À savoir 90 % des 200 km de linéaire de notre voirie. On ne peut pas faire plus. Les axes qui ne sont pas concernés sont des boulevards de liaison entre les quartiers qui sont restés à 50 km/h. Il nous reste à travailler sur l’aménagement de zones de rencontres à 20 km/h où les piétons ont priorité sur tous les véhicules. Nous en avons dénombré près de 100 sur notre territoire.
Avez-vous senti un essor des types de déplacement actif comme la marche ou le vélo ?
Ils ont gagné du terrain, c’est indéniable. Actuellement, la marche représente 50 % des déplacements dans l’hypercentre. C’est énorme. Pour le vélo, nous n’avons pas de chiffres récents. Mais nous savons que notre service de location se porte très bien. Et que les parkings réservés aux vélos sont pleins.
Lorient, où le stationnement est gratuit, fait toujours la part belle à la voiture. N’est-ce pas antinomique avec votre vision de la ville ?
Non, car nous voulons pouvoir offrir toutes les possibilités de déplacement. Opposer un moyen de locomotion à un autre a toujours été improductif. Il faut faire attention aux retours de balancier. Dans certaines villes, qui sont allées trop loin, des zones piétonnes ont été rouvertes à la circulation.
Source : ville de Lorient (communiqué de presse et images), Télégramme et Ouest France, ville30.org