Le piéton, moteur de l’économie locale

Chester (nord-ouest de l’Angleterre, 80 000 habitants), centre-ville piéton (Rue de l’Avenir)

Les piétons dynamisent le commerce : un atout pour les rues commerçantes, les communautés et la santé

Rapport complet, pdf de 70 pages

Le rapport The Pedestrian Pound (traduction explicative :  “Quand la marche fait prospérer la ville”), publié en novembre 2024 par Living Streets, montre comment des espaces publics pensés pour la marche peuvent revitaliser nos centres-villes face aux défis actuels : montée de l’e-commerce, impact du Covid-19, et crise du pouvoir d’achat.

Malgré un contexte difficile pour les commerces de proximité au Royaume-Uni, le rapport souligne que les rues accueillantes pour les piétons sont porteuses de solutions durables, autour de trois axes majeurs : économie, lien social et santé.

1. La marche, bénéfique pour l’économie locale

  • Les piétons dépensent plus : les clients qui se déplacent à pied ou à vélo dans les centres-villes ont tendance à visiter plus souvent les commerces et à y dépenser davantage.

  • Exemple concret : à Shrewsbury, la piétonnisation le week-end a permis une hausse de 25 % des ventes.

  • Les entreprises le confirment : 95 % des responsables de quartiers commerçants à Londres estiment qu’un cadre sûr et agréable pour les piétons est bon pour les affaires.

  • Un excellent retour sur investissement : les aménagements piétons présentent un rapport coût-bénéfice moyen de 3,7, bien supérieur à d’autres types d’infrastructures.

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Oxford – banc assis-debout dans le centre-ville piéton (Rue de l’Avenir)

2. Des rues marchables pour des communautés vivantes

  • La présence de services de proximité (banques, postes) peut accroître les bénéfices des commerces jusqu’à +20 %.

  • Les espaces verts urbains comme les mini-parcs (“parklets”) renforcent le bien-être (41 % des usagers disent se sentir mieux après leur visite).

  • Les entreprises communautaires réinvestissent dans leur territoire : 56 pence par livre sterling dépensée reste dans l’économie locale.

  • L’accessibilité reste cruciale : 41 % des personnes handicapées jugent les rues britanniques inadaptées.

Des centres-villes marchables créent des lieux accueillants pour tous, notamment les seniors, qui représentent une part croissante des visiteurs (29 % des trajets pour les plus de 60 ans en Angleterre sont liés aux courses).

Oxford, zone piétonne. Pour réduire le nombre de véhicules au centre-ville, la ville d’Oxford (160 000 habitants) a introduit un péage urbain (Rue de l’Avenir)

3. Marcher, c’est bon pour la santé… et pour les finances publiques

44% des Écossais marchent vers leurs commerces de proximité chaque jour ou plusieurs fois par semaine

  • En Écosse, les déplacements domicile-travail à pied permettent d’économiser 700 millions d’euros par an en coûts de santé.

  • Au pays de Galles, l’introduction d’une limitation à 20 mph (30 km/h) a permis d’économiser plus de 92 millions de livres pour le système de santé dès la première année.

  • Les chutes de personnes âgées coûtent environ 0,5 milliard de livres par an : un meilleur entretien des trottoirs permettrait d’éviter de nombreux accidents.

Des rues bien conçues encouragent une vie active et réduisent les coûts liés à la santé publique. Le rapport souligne aussi les bénéfices environnementaux, comme à Aberdeen où une réduction de la circulation de 30 % générerait jusqu’à 10 millions de livres de bénéfices nets sur 30 ans (2020–2050).

Conclusion : Repenser la ville à hauteur de piéton

Investir dans la marche, c’est investir dans des villes plus résilientes, inclusives et prospères. Des centres-villes attractifs, accessibles et animés sont essentiels pour le dynamisme économique, le lien social et la santé de tous.

Sources :