La mobilité post Covid-19 en Suisse

Ci-dessous, retrouvez une liste non exhaustive des villes helvétiques ayant pris des mesures :

  • Berne : gestion des feux en faveur des piétons
  • Delémont : marché sans voiture et promotion des alternatives
  • Fribourg : bande cyclable sur Pérolles
  • Genève : aménagements cyclables et 10 zones de rencontre
  • Lausanne : bandes cyclables, 18 zones de modération, quais et marché sans voiture
  • Luganoévolution du réseau cyclable
  • Morges : bandes cyclables
  • Neuchâtel : rue et place pour la mobilité douce
  • Vaud : 100 km de bandes cyclables
  • Vevey : Vieille Ville et quai Perdonnet fermés à la circulation
  • Yverdon-les-Bains : mesures pour la mobilité douce
  • Zurich : des militants en action

N’hésitez pas à nous contacter pour nous signaler des nouvelles mesures à répertorier.

3 mois plus tard…

En ce mois de juin 2020, trois mois après l’arrivée du nouveau coronavirus en Suisse, les mesures adoptées par les villes peuvent être classées en trois types, selon l’impact qu’elles ont sur la mobilité:

  1. Des mesures ayant des objectifs économiques, comme l’agrandissement des terrasses sur l’espace public et l’adaptation des périmètres des marchés adoptés par plusieurs villes romandes : Lausanne, Morges, Delémont. Ces mesures sont de différente ampleur, allant de la suppression de quelques places de parc en faveur de terrasses, à la fermeture de rues entières le jour du marché, comme la rue Centrale à Lausanne.
  2. Des actions de type « dimanche sans voiture » avec la fermeture au trafic pour une durée limitée de certains axes routiers à orientation récréative, comme le quai Perdonnet à Vevey, le quai des Bergues à Genève ou les quais d’Ouchy et de Belgique à Lausanne. Ceci dans le but de libérer les espaces publics pour les piétons tout en favorisant le respect des règles sanitaires.
  3. Des aménagements en faveur de la mobilité douce, marche et vélo, instaurés afin d’éviter un report modal vers la voiture suite à la perte d’attractivité des transports publics, tel qu’à Genève, Lausanne, Fribourg et Lugano.

La majorité de ces mesures et aménagements urbains ne sont que temporaires ; toutefois les différentes villes ont déjà manifesté une volonté de pérennisation de ces derniers, à la suite des procédures classiques.

De manière prudente et timide, les villes suisses ont instauré des mesures d’aménagements du territoire pour faire face à la crise du Covid-19. Les quelques kilomètres de pistes cyclables aménagés notamment à Genève et Fribourg sont modestes face aux mesures mises en place dans les villes étrangères. Cependant, les réactions concernant ces aménagements ont été immédiates et engendrent aujourd’hui des débats animés.

Dans ce contexte, Patrick Rérat, professeur ordinaire de l’Université de Lausanne, se penche sur les raisons de ces conflits et de cet attentisme des autorités helvétiques dans un article. Ce dernier souligne qu’il est « important de reconnaître le vélo comme un moyen de transport à part entière et de l’intégrer dans le système de transport ».

Mise à jour du 25 juin

La mobilité au temps du COVID-19

Rue de l’Avenir suit attentivement les effets de la crise sanitaire sur le partage de la rue.

Plusieurs villes dans le monde mettent en place des stratégies ambitieuses en faveur de la mobilité douce. Des rues sont entièrement piétonnisées et des pistes cyclables « pop up » voient le jour au détriment de places de stationnement ou de voies de circulation.

En Suisse, à l’heure actuelle, aucun changement n’est encore visible.

Durant le confinement, les feux des carrefours dans les villes avaient été mis temporairement en phase clignotante. À l’heure où ce texte est rédigé, l’aménagement des voies cyclables et l’élargissement de certains trottoirs sont programmés ou à l’étude dans quelques villes principales (Genève, Bâle, Berne).

Peu de changements en Suisse

Plusieurs raisons peuvent expliquer l’attentisme suisse dans les politiques de la rue au sortir du confinement :

  • la rue n’est pas une priorité : l’aménagement de l’espace public n’est actuellement pas une priorité pour les administrations, et ce malgré que de nombreux experts et associations voient cette période comme une opportunité à saisir. La diminution de la circulation, et les usages de la rue qu’elle a permis, sont le fait de la pandémie, et non d’ambitions précises par rapport à l’espace public.
  • la densité de population : en comparaison aux métropoles citées en exemple (Bogota, Bruxelles, Barcelone, etc.), la majorité des villes suisses sont de petite et de moyenne taille. Le COVID-19 n’y impacte donc pas de la même façon le système de transport. Le besoin d’aménagements provisoires y serait moins aigu.
  • le fédéralisme : les interventions « coup de poing » observées ailleurs ne font pas partie de la culture politique suisse.

Avec le déconfinement progressif, la circulation reprend progressivement et les conflits entre piétons, vélos et voitures sur la voie publique réapparaissent. Avec la contrainte de la distanciation sociale et la perte d’attractivité des transports publics qui en découlent, des mesures et aménagements clairs sont nécessaires pour que tous les utilisateurs trouvent leur place.

Rue de l’Avenir va continuer à suivre et documenter les mesures mises en place par les autorités de ces prochaines semaines.

Infos à suivre…

Mise à jour du 10 mai 2020