L’implication de la crise sanitaire sur les transports collectifs

Le défi est titanesque : limiter la densité à un voyageur au mètre carré, quand la densité moyenne en période normale est de quatre personnes au mètre carré et peut monter au-delà de huit en heure de pointe.

A noter que la distance de sécurité est de 1 mètre en Autriche et en France, de 1,5 m en Allemagne et de 2 m en Suisse. Ce chiffre – irréaliste pour les tranports  publics – a été revu à la baisse en juin 2020, les Autorités suisses ont repris la règle allemande de 1,50 m.
A noter que les schémas ci-dessous de la RATP suivent la norme française de 1 m2 par personne, en Suisse ce sera plus, mais généralement pas respecté !

Distanciation de sécurité

Avec la distanciation de sécurité, la fréquentation sera drastiquement abaissée

La capacité des transports collectifs en forte baisse

P La capacité des transports publics en très forte baisse

L’exemple parisien

En Ile-de-France, où le virus circule encore activement (mai 2020) et où, d’ordinaire, 5 millions de personnes se croisent chaque jour dans les gares et les couloirs du métro, la nécessité de limiter les déplacements prend encore plus de sens. Car la RATP  (…) les impératifs sanitaires limitent drastiquement le nombre de places. Ainsi, dans un bus, seulement une vingtaine de personnes, contre 80 à 100 en temps normal, pourront, en théorie, monter. Un métro ne devrait circuler qu’avec 180 passagers à bord, contre 800 avant la crise. Au total, la capacité d’utilisation du réseau ne sera que de 15 à 20 % selon le Monde du 10 mai 2020.

L’exemple de Milan

La distance de sécurité est indiquée dans le métro de Milan (image ville de Milan)

« Notre métro transportait environ 1 400 000 personnes chaque jour. Afin de maintenir la distance d’un mètre, tout en mettant le service maximum, comme au milieu de la saison hivernale, ce chiffre devra descendre à 25-30%” indique l’adjoint au Maire Marco Graneli dans un post sur les réseaux sociaux, cité par BikeItlia.it.

Près d’un million de Milanais devront faire autrement : télétravail, mobilité douce ou voiture privée

Pendant ce temps à Genève…

Rémy Pagani, l’ancien élu en charge de la mobilité en Ville de Genève, indiquait être en parfaite harmonie avec l’impulsion cantonale en faveur des alternatives à la voiture qu’entend donner le conseiller d’État Serge Dal Busco, le patron des Infrastructures.

«L’une des priorités consiste à favoriser activement les mobilités douces, de manière à compenser en partie la capacité réduite des transports collectifs et à éviter un report massif vers la voiture individuelle», résumait jeudi 30 avril le conseiller d’État. Et de préciser que . Transports publics genevois (TPG) ne seront pas en mesure de transporter plus que 40% du nombre usuel de passagers nous informe la Tribune de Genève du 9 mai 2020. Fin juin 2020, lente remontée 60% des usagers sont revenus vers les transports publics.

Regagner la confiance du public

Le rapport annuel des TPG 2018 indique que 590 000 personnes sont montées à bord des bus et trams. cela signifie donc que 350 000 de ces personnes devront trouver une alternative aux transports publics si l’on prend le ratio 40 / 60 : voiture, marche à pied, vélo, trottinette ou télétravail.

Les Français et Italiens indiquent que la capacité sera de 15 à 30% avec une personne par mètre carré, avec port de masque obligatoire.

Dans la pratique, les Suisses étaient les plus sévères – et les plus irréalistes – avec les Anglais avec 4 m2 par voyageur. Dans la réalité, la norme suisse n’était  pas appliquée, aux heures creuses l’espace est d’environ un peu plus d’un mètre carré par personne et non 4 mètres carrés. Aujourd’hui la Suisse a revu la distanciation de sécurité à 1,5 mètre soit 2,25 m2 par personne et le port du masque devient obligatoire dans les transports publics dès le 6 juillet 2020.

Curieusement il sera toujours possible d’être collé-serré dans une discothèque, et sans masque !

les Vaudois, très (trop) optimistes ne tablent que sur une baisse de 10% de la fréquentation.

Mise à jour 3 juillet 2020

Fin juin, 63% des usagers sont revenus dans les véhicules des TPG, 20% de travailleurs  sont encore en télétravail. Les déplacements automobilistes sont à 97 – 98% de l’état avant le Covid.  Chiffres du canton de Genève relayés par La Tribune de Genève du 26 juin 2020.
Le sytème actuel des transports tient, difficilement, malgré  les 20% de télétravailleurs et à l’augmentation de la part modale cycliste.

Mise à jour du 11.10.20

La fréquentation des TPG atteint désormais 80% de son niveau de l’an passé. Un bond, si l’on sait qu’elle était de 15%, fin mars; «mais après une remontée importante dans les semaines post-confinement, la croissance est aujourd’hui modérée et la reprise est lente», énonce François Mutter, porte-parole des TPG (…)

La fréquentation des Transports publics de la région lausannoise (TL) suit la même courbe qu’au bout du lac. «Nous sommes dans l’objectif fixé pour fin septembre 2020, à savoir 80% de la fréquentation de 2019». L’entreprise affiche un certain optimisme sur l’évolution de la situation: «Nous sommes confiants sur le retour de la clientèle, avec comme objectif 90% de la fréquentation normale à fin décembre, et 100% retrouvés en 2021»

Source : 20 Minuutes du 11 octobre 2020

Source : Le Monde, la RATP, la Tribune de Genève, la Ville de Milan les TPG, BikeItalia.it et l’État de Vaud.