Assainissement2021-12-06T15:29:31+01:00

Assainissement du bruit routier : beaucoup reste à faire

Plus d’un million de personnes en Suisse souffrent toujours d’un bruit routier excessif à leur domicile. Les conséquences sur la santé peuvent être graves.

Extrait du communiqué de presse de l’OFEV du 4 février 2020 à l’occasion de la publication du rapport « Assainissement du bruit routier, état 2018 »

Depuis l’entrée en vigueur de l’ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB) il y a 30 ans, près de 270 000 personnes ont pu être protégées contre le bruit routier. Si les efforts se sont renforcés depuis une dizaine d’années, il reste encore beaucoup à faire : plus d’un million de personnes souffrent encore de nuisances excessives. L’accent doit être mis encore plus sur les mesures qui diminuent le bruit à la source. C’est ce qui ressort de l’enquête 2018 publiée le 4 février 2020 par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

Assainissements renforcés depuis une dizaine d’années

Depuis l’entrée en vigueur des conventions-programmes en 2008 et le renforcement du soutien fédéral pour l’assainissement du bruit des routes cantonales et communales, les travaux ont notablement avancé. L’investissement cantonal a été dix fois plus élevé en 2018 qu’en 2008. Le nombre de personnes protégées a aussi clairement augmenté. Jusqu’en 2012, environ 5000 personnes par année étaient protégées du bruit routier pour un coût moyen par personne d’environ 9000 francs. Dès 2013, ce nombre a passé à 20 000 personnes par année. Les coûts moyens ont été réduits à environ 6000 francs par personne.

Investir pour diminuer le bruit à la source

32% du budget destiné à l’assainissement des routes cantonales et communales a été consacré aux mesures réduisant le bruit à la source, par exemple par des revêtements phono-absorbants ou des mesures de modération du trafic et de réduction de vitesse. 21% ont été utilisés pour limiter la propagation du bruit par des parois ou des buttes. La pose de fenêtres antibruit, considérée comme une mesure de remplacement exceptionnelle lorsqu’il est impossible de réduire les nuisances sonores à la source ou de limiter la propagation du bruit, a tout de même représenté 39% des montants dépensés par les cantons et les communes.

Types de mesures par canton

Les réductions de vitesse sont des mesures peu coûteuses…et peu utilisées en Suisse !

Le long des routes nationales, ce sont les mesures visant à limiter la propagation du bruit qui ont été privilégiées (72% du budget). Sur l’ensemble du réseau routier, ce sont près de 270 000 personnes qui ont pu être protégées, toutefois plus d’un million de personnes en Suisse souffrent toujours d’un bruit routier excessif à leur domicile.

Par cantons romands
Fribourg 12400 personnes protégées sur 29 500, Genève 34 400 sur 148 500, Neuchâtel 4200 sur 15 700, Jura 900 sur 2400, Vaud 19 700 sur 154 500.

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Le bruit excessif peut rendre malade

 En Suisse une personne sur sept est exposée à son domicile pendant la journée à un bruit nuisible ou incommodant issu du trafic et une personne sur huit durant la nuit. Le bruit nuit à la qualité de la vie et peut rendre malade. A chaque bruit qui dérange, en plus d’une gêne de concentration ou de communication par exemple, le corps se met en état d’alerte et produit des hormones de stress qui à long terme portent atteinte à la santé (hypertension ou maladies cardio-vasculaires). Le bruit réduit également la qualité de l’habitat. En 2016, les coûts externes annuels engendrés par les effets sur la santé et la perte de valeur immobilière se situaient à plus de 2 milliards de francs.

Assainissement bruit routier état 2018, OFEV 2020

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Le calme du confinement, une opportunité pour la science et notre santé

Une chute drastique du bruit a été observée par des scientifique du monde entier pendant le confinement. L’occasion pour eux de lancer une vaste recherche internationale, The Quiet Project, qui explore les effets sur notre santé de ce calme soudain.

En Grande-Bretagne, le bruit a diminué de cinq décibels pendant le confinement. En Suisse, l’Office fédéral de l’environnement a tout de suite perçu une réduction de trois décibels. Une variation importante qui a certainement des effets sur notre santé, comme l’explique la biologiste Sophie Hoehn, directrice de la section bruit à l’OFEV.

« L’oreille est un système d’alarme. S’il y a un bruit extérieur, votre corps va sécréter une petite quantité d’hormones de stress. Et si pendant la nuit vous avez à intervalle régulier des pics de bruit liés à un avion ou à un véhicule bruyant, vous aurez des pics d’hormones de stress, qui après un certain nombre d’heures de pseudo-sommeil vont créer chez vous des dégâts, des maladies cardio-vasculaires liées au stress ou du diabète. »

Photo extraite du blogue d’Olivier Bluchez

Hormones du stress moins activées

Avec le ralentissement et la diminution du bruit, nos hormones de stress sont moins activées, ce qui nous permet de nous régénérer. C’est en tout cas le premier constat de l’étude de The Quiet Project, qui est encore en cours: beaucoup de témoignages vont dans le sens d’un mieux-être, même si certains sont en manque de vibrations urbaines – le brouhaha peut rassurer quand il devient notre environnement sonore habituel. Mais le corps, lui, ne s’habitue pas.

Ces effets néfastes du bruit sur notre santé ont été démontrés par des études scientifiques. Toutefois, avec le confinement, on peut aujourd’hui les mesurer pour la première fois dans la réalité.

Urbanisme et sismologie

A plus long terme, ces observations sonores peuvent servir à intégrer la notion de calme dans l’urbanisme. Une diminution de trois décibels est comparable à la pose d’un revêtement silencieux dans nos rues ou d’une vitesse limitée à 30km/h. On a donc pu observer, en vrai, ce que donnerait de telles mesures.

Source : La Matinale RTS Info juin 2020

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