À Gand : la police va confisquer les voitures bruyantes

Les conducteurs qui jouent de la musique tonitruante, appuient sur l’accélérateur ou hurlent en ville ont été prévenus par la ville de Gand (Flandres) : leurs véhicules pourront être confisqués pour non-respect des limites de bruit.

« La police gantoise combat les voitures à moteur très bruyant, car elles provoquent trop de nuisances sonores » explique le maire de Gand Mathias De Clecq (Open VLD).

Gand

Nouvelle réglementation

La ville flamande a introduit le mois dernier une nouvelle réglementation autorisant la police à mettre en fourrière les véhicules dont les conducteurs provoquaient un bruit excessif, soit en jouant de la musique forte, conduite agressive, soit en altérant les moteurs et les tuyaux d’échappement pour rendre leurs véhicules plus bruyants.

« La Police va patrouiller plus pour prendre les conducteurs en flagrant délit. La nouvelle mesure est nécessaire, car les Gantois sont littéralement réveillésCes véhicules sont ensuite conservés pendant au moins 72 heures. Les contrevenants recevront également une amende par la suite et devront payer les frais de remorquage », explique le maire Mathias de Clercq.

Plus de contrôles

La police effectuera également des patrouilles supplémentaires pour intercepter les contrevenants. « Parce qu’on ne peut imposer les amendes que si on prend les conducteurs en flagrant délit« , précise le maire.
« Nous espérons que nous pourrons ainsi résoudre le problème persistant qui empêche littéralement les Gantois de dormir« , conclut Mathias de Clercq.

Bram Van Loo, conseiller juridique et de sécurité du maire de la ville de Gand, a identifié plusieurs problèmes de bruit : « Ce sont les voitures qui sont très bruyantes à cause des moteurs, des systèmes moteurs spécifiques, des systèmes audio spécifiques ou du pot d’échappement. Ce sont aussi les gens qui accélèrent, s’arrêtent, font demi-tour et roulent à une vitesse démesurée ».

Gand (Genk)

Manif anti-bruit routier

Les autorités de la ville ont déclaré qu’elles recevaient de plus en plus de plaintes concernant des voitures bruyantes, notamment une manifestation en juin lorsque 120 personnes sont descendues dans la rue pour manifester contre les moteurs et les tuyaux d’échappement bruyants .

En vertu du nouveau règlement, les conducteurs qui enfreignent les limites de bruit verront leur véhicule mis en fourrière pendant au moins 72 heures et devront supporter les frais de remorquage et de stockage. Le règlement est entré en vigueur le mois dernier et expire à la fin de l’année lorsque son efficacité sera évaluée.

Van Loo a déclaré qu’il était trop tôt pour partager les résultats, y compris le nombre de voitures saisies jusqu’à présent, mais a déclaré que la population locale était satisfaite des mesures.

3% des conducteurs responsables de 100% du bruit

Moins vite

Rotterdam espère également sévir contre les automobilistes. Une enquête sur la pollution sonore l’été dernier a révélé que 3% des conducteurs – environ 100 véhicules – étaient responsables de 100% du bruit excessif mesuré. Lorsque les chercheurs de la ville ont installé des caméras et des moniteurs de son à trois endroits du centre-ville, ils ont découvert que 97 % des conducteurs respectaient les normes de bruit. Les 3 % qui ont dépassé les limites de bruit ont causé un gros problème : un seul véhicule a été capturé dépassant les limites de bruit 15 fois en une journée.

 

Alors que Gand s’appuie sur le jugement de la police pour déterminer une infraction aux règles sur le bruit, les agents néerlandais doivent prouver que le bruit est excessif en emmenant la voiture dans un centre de test. La violation de la loi est difficile à prouver dans la pratique lorsque la conduite agressive peut être corrigée et que les modifications télécommandées des tuyaux d’échappement peuvent être désactivées. « C’est très laborieux d’arrêter les gens puis d’aller au centre de mesure, nous voulons avoir un outil« , a déclaré le porte-parole.

Lutter contre le bruit, c’est faire de la ville un meilleur endroit où vivre

Pour Gand et Rotterdam, lutter contre le bruit, c’est faire de la ville un meilleur endroit où vivre. « Il y a une demande croissante pour moins de trafic, un trafic plus sûr, moins de bruit, des vitesses plus basses », a déclaré le porte-parole de Rotterdam. « Les gens demandent une ville dans laquelle ils peuvent vivre et ce n’est pas une ville où des gens conduisent et font tourner leur moteur la nuit pour réveiller tout le monde. »

Sources : Guardian du 12 août 2021 et VRT/NSW NL