Les revêtements des surfaces extérieures, une carte en main des villes dans leur action climatique
La Ville de Lausanne a commandé une étude sur les enjeux climatiques des matériaux utilisés dans ses espaces extérieurs à faible circulation.
Elle révèle une belle marge de manœuvre en termes d’émissions de gaz à effet de serre et de lutte contre la surchauffe estivale.
Enseignements principaux
- Sélectionner judicieusement les revêtements est un levier d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des villes et pour les adapter aux conditions climatiques futures. Face à l’ampleur des enjeux et à l’urgence climatique, chaque mètre carré compte !
- Sous l’angle conjoint de la réduction des émissions, de la gestion de l’eau et de la lutte contre la surchauffe en milieu urbain, privilégier les matérialités extensives que sont notamment la terre végétale, le gravier-gazon ou le stabilisé naturel.
Contexte
Le climat évolue et Lausanne doit s’adapter. En 2024, la température moyenne en Suisse dépasse de 2,8°C l’ère préindustrielle, entraînant des vagues de chaleur plus fréquentes, des précipitations irrégulières et un stress hydrique accru. En ville, ces effets sont amplifiés. Pour renforcer sa résilience, Lausanne a adopté un Plan climat en 2021, articulé autour de deux axes : l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation aux changements climatiques.
Volet atténuation
Objectif : zéro émission directe de gaz à effet de serre d’ici 2050. Pour y parvenir, la Ville investit dans le chauffage à distance, la rénovation des bâtiments et la promotion des mobilités durables. Ces transformations, bien que nécessaires, doivent limiter les émissions indirectes.
Volet adaptation
Lausanne mise sur une ville plus verte et résiliente. L’objectif est d’atteindre 30% de canopée urbaine d’ici 2040. Le concept de « ville éponge » est aussi privilégié : l’eau de pluie est infiltrée et stockée pour rafraîchir la ville en été.
Lutte contre la surchauffe en milieu urbain
Les auteurs de l’étude ont modélisé la température de surface des revêtements, placés dans les mêmes conditions spatiales et météorologiques, lors d’un 21 juillet ensoleillé. Les variations ont été modélisées en prenant en compte plusieurs paramètres, dont l’albédo est sans doute le plus connu : une couleur claire réfléchit le rayonnement, alors qu’une couleur foncée l’absorbe et chauffe plus.
Outre l’albédo, les autres paramètres physiques intégrés sont l’émissivité (capacité à absorber et réémettre l’énergie par rayonnement), la capacité thermique (capacité d’un matériau à accumuler de la chaleur) et la conductivité thermique (capacité d’un matériau de transférer de la chaleur par unité de temps).
Source :
Ville de Lausanne : Synthèse-climat-et-Revêtements-Surfaces-Extérieures, pdf de 8 pages, 2025