Le 28 septembre 2025, les citoyens genevois se prononceront sur une initiative législative cantonale visant à renforcer la marche comme un mode de déplacement majeur. C’est l’occasion pour Rue de l’Avenir de rappeler qu’un peu partout en Europe, de nombreuses villes ont déjà fait le choix de donner plus de place aux piétons.

Ces expériences sont riches d’enseignements pour toutes les collectivités : elles montrent qu’il existe des solutions souples et abordables pour rendre la marche plus sûre, plus agréable et plus attractive.

Ljubljana, liaison mobilité douce entre le centre piéton et les quartiers extérieurs (Rue de l’Avenir)

Berne – Les zones de rencontre à l’échelle des quartiers

À Berne, plus d’une centaine de zones de rencontre ont été créées, souvent à la demande des habitants, pour sécuriser rues et quartiers. Installation facile et peu coûteuse : signalisation, marquages au sol et parfois végétation entretenue par les riverains. Certaines zones ont été élargies à l’échelle du quartier, avec des retours très positifs (ex. Marzili) : apaisement de la circulation, convivialité et priorité claire aux piétons (20 km/h). Une solution progressive, lisible et facilement reproductible.

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Zones de rencontre étendues bernoises  :

Bâle – Jouer dans la rue

La ville de Bâle compte désormais plus de 90 zones de rencontre réparties dans tous les quartiers. L’accent est mis sur la qualité de vie, la simplicité de mise en œuvre et la sécurité. La signalétique piétonne exemplaire permet aux habitants comme aux visiteurs de s’orienter avec facilité à pied. La ville encourage même les enfants à jouer dans la rue, elle a créé un guide des jeux de rue à l’intention des plus jeunes.

Bâle, guide pour les jeux d’enfants sur la rue (image canton de Bâle-Ville)

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Pontevedra (Galice, nord-ouest de l’Espagne) – ville amie des piétons

Depuis 1999, Pontevedra a transformé son centre en diminuant fortement la place de la voiture, en réduisant les vitesses (30, 20 et jusqu’à 10 km/h) et en libérant l’espace public du stationnement. Le résultat est spectaculaire : quasi disparition des accidents mortels, forte augmentation des déplacements à pied, qualité de l’air améliorée et commerces florissants. Un modèle qui montre la puissance des choix politiques associés à des mesures réglementaires simples, des aménagements sobres et le contrôle.

Pontevedra, Au centre-ville commerçant, l’espace-rue est valorisé pour les piétons avec trottoirs élargis et un espace routier réduit (Rue de l’Avenir)

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Strasbourg – Les « magistrales piétonnes » et le Ring mobilité douce

La capitale alsacienne a lancé un ambitieux Plan piéton (2021–2030). Ses « magistrales piétonnes » sont de grands axes continus reliant les gares et les centralités, conçus pour être lisibles et confortables (ombrage, mobilier, continuité des trottoirs). Le plan prévoit aussi un « Ring piéton-vélo » de près de 4 km autour de la Grande-Île. Beaucoup d’interventions sont légères et modulables, privilégiant des actions rapides et visibles. La Grande-Île, le centre-ville à accès restreint, est entièrement en zone de rencontre.

Les pôles d’échanges transports publics – piétons sont importants dans les plans piétons et doivent offrir une continuité piétonne .(Rue de l’Avenir)

Ljubljana (Slovénie) – Des liaisons piétonnes vers le centre-ville sans voitures

Depuis 2007, Ljubljana a piétonnisé son centre historique et relié ce noyau à de grands espaces publics (berges, parcs) par des axes de priorité piétonne (ex. Slovenska cesta, devenue « salon urbain » à circulation limitée : bus/taxis/vélos et piétons Trubarjeva Cesta ou rue Turbar – rue à priorité piétonne de liaison entre les quartiers extérieurs et la place centrale piétonne.).

Le dispositif combine filtrage du transit, livraisons à horaires, navettes électriques « Kavalir » pour l’accessibilité et requalifications par étapes (urbanisme tactique, priorités bus, mobilier). Résultats : > 10 ha de zone piétonne, large approbation (≈ 88–95 %), baisse du bruit et amélioration de la qualité de l’air, progression de la mobilité douce. Un cas très pédagogique : on met la priorité piétonne au cœur et on irrigue par des axes continus, avec beaucoup de mesures réglementaires/organisationnelles plutôt que de grands travaux.

Ljubljana, la rue piétonne (et partiellement zone de rencontre) Trubarjeva  est partie d’axe piétonnier qui permet de relier agréablement à pied les quartiers résidentiels extérieurs au centre-ville piéton. (Rue de l’Avenir)

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Münster (Allemagne) – La « Promenade » verte qui structure la ville

À Münster, un anneau vert de 4,5 km entoure le centre historique : la « Promenade », bordée de tilleuls, réservée aux piétons et cyclistes.

Elle sert d’épine dorsale aux déplacements doux et irrigue les quartiers via des connexions radiales. La ville mesure des comptages élevés (jusqu’à 20 800 passages/jour sur une journée de pointe), signe d’un usage intensif au quotidien. L’anneau rend la marche et le vélo simples, continus et lisibles, traversées soignées, signalétique explicite.

La Promenade de Münster est une rocade mobilité douce de 4,5 km ceinturant le centre historique sur le tracé des anciennes fortifications moyenâgeuses.
La Promenade accueille en moyenne 12 000 cyclistes par jour aces des pointes à 20 000. C’est aussi le chemin de l’école (Rue de l’Avenir)

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Bruxelles – Les Grands Boulevards piétonnisés et le plan Good Move

La Région de Bruxelles-Capitale a adopté une stratégie « Good Move » qui combine piétonnisation, zones de rencontre et Ville 30. Dans le centre, la majorité des rues sont en zone e rencontre à 20 km/h avec priorité piétonne, et les collectrices limitées à 30 km/h. La piétonnisation des Grands Boulevards a renforcé l’attractivité du centre-ville. Progressivement, des quartiers à faible circulation se mettent en place, facilitant la marche et la convivialité.

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Région bruxelloise à 30

Graz (Autriche) – La pionnière de la Ville 30

Dès 1992, Graz a généralisé le 30 km/h sur la grande majorité de son réseau, devenant la première grande ville d’Europe à le faire. Objectifs : sécurité, réduction du bruit et baisse de la pollution. A

Aujourd’hui, Graz passe à l’étape suivante et créée un réseau de zones de rencontre et de zones piétonnes à l’intérieur des zones 30 qui permet aux piétons de se déplacer confortablement et en sécurité.

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Depuis 2015 les alentours de la Lendplatz, XVIe siècle, dans le quartier Lend à Graz ont progressivement été transformés pour favoriser la mobilité douce avec des zones piétonnes, des zone de rencontre et des filtres modaux. Une partie du secteur est réalisée en urbanisme tactique. (Rue de l’Avenir)

Les villes italiennes d’Émilie-Romagne – L’efficacité des ZTL pour les piétons

En Italie, les Zones à Trafic Limité (ZTL), prévues par le Code de la route, sont devenues des leviers puissants pour apaiser les centres urbains. L’accès motorisé est régulé par caméras et horaires clairs, avec des dérogations pour riverains et livraisons. Les villes d’Émilie-Romagne en offrent des exemples marquants :

  • Ferrare : extension des ZTL à tout le centre historique, avec de vastes aires piétonnes. Bien que Ferrare soit l’une des villes les plus cyclistes d’Italie, les piétons n’y sont pas oubliés. Il est extrêmement facile et agréable de se déplacer à pied, la cohabitation avec les nombreux cyclistes se passe bien, ces derniers adaptent leur vitesse à la présence de piétons.

À Ferrare, les zones à fable, voire très faible circulation favorise la rencontre. La cohabitation piétons – cyclistes est harmonieuse, les cyclistes adaptent leur vitesse à la présence des nombreux piétons  (Rue de l’Avenir 2024)

  • Modène : un dispositif lisible (ZTL et zones piétonnes) qui interdit le transit et favorise un centre accueillant et sûr pour les piétons.

Modène, la combinaison de ZTL et de places piétonnes rend le centre-ville très actracti pour les piétons qui peucent se déplacer facilement et en sécurité (Rue de l’Avenir)

  • Ravenne : combinaison de ZTL et de zones piétonnes offrant une grande qualité de vie dans le centre, en particulier pour les pétons.

  • Rimini : la cité balnéaire combine ZTL et espaces sans voitures avec succès. Le front de mer (Marelungo) a été requalifié en espace réservé à la mobilité douce et apporte une qualité de vie incomparable aux résidents et aux visiteurs, les voitures accèdent aux hôtels par l’arrière. Le centre historique piétonnisé permet d’accueillir avec succès des marchés et diverses manifestations culturelles. Des liaisons hors circulation permettent aux piétons de se déplacer facilement et agréablement entre le centre-ville et le bord de mer, des passerelles piétonnes sécurisent les traversées de voies routières.

Rimini, requalification du bord de mer (Lungomare). Suppression de la route et du stationnement, création d’un espace arboré pour les piétons et les cyclistes. Les automobilistes accèdent par l’arrière des hôtels. Le transit a été supprimé dans le quartier (Rue de l’Avenir)

  • Parme, les samedis et dimanches parmesans sans voitures : Les habitants et les visiteurs, flâneurs ou clients potentiels des commerces, convergent (à pied ou avec les transports publics) en grand nombre vers le centre de Parme fermé à la circulation automobile privée. Les terrasses sont bondées, les commerces restent ouverts vu la forte affluence. Les trolleybus (non polluants) ont accès au centre-ville, mais pas les bus diesel.

Parme, le samedi )jour de fermeture hbdomadaire du centre-ville à la coruclation privée), après avoir fait leurs emplettes aux marchés alimentires et marché aux vêtements, les habitants du quartiers proches du centre rentrent chez eux, souvent à pied. Le trottoir ne  suffit plus (Rue d el’Avenir)

  • Bologne : organisation de fins de semaine sans voitures, avec un très fort succès populaire.

Bologbe ville 30, la fermeture du centre-ville à toute circulation les fins de semaine, y compris les bus et les taxis, connaît un succès phénoménal. (Rue de l’Avenir)

Ces exemples italiens montrent la souplesse et l’efficacité d’outils réglementaires, à coûts maîtrisés, pour rendre la marche agréable et évidente au quotidien.

Pour aller plus loin

Regarder notre présentation : Les quartiers à faible circulation d’Émilie-Romagne (53 diapositives). Retour de visite de mai 2024 à Bologne, Ferrare, Modène, Parme, Ravenne, Reggio Emilia, Rimini et Plaisance.

En conclusion

Partout en Europe, des villes de toutes tailles démontrent qu’il est possible de redonner une place centrale aux piétons. Les leviers sont multiples : zones de rencontre, anneaux verts, plans de circulation, ZTL, week-ends sans voitures… Tous reposent sur une idée simple : investir dans la marche, c’est investir dans la sécurité, la santé, le commerce de proximité et la qualité de vie.