Les outils
Des outils pour sécuriser la mobilité des enfants
En Suisse
o Le Pédibus
Le Pédibus est un système d’accompagnement des enfants à pied à l’école, sous la conduite des parents. L’itinéraire de la ligne de Pédibus, ses arrêts et ses horaires sont programmés par les parents. Chaque parent qui inscrit son enfant dans le Pédibus s’inscrit également pour le « conduire », une à deux fois par semaine selon les besoins. L’enfant rejoint alors le Pédibus à un arrêt et fait le trajet vers l’école avec ses camarades, sous la conduite d’un adulte. Après l’école, le Pédibus ramène l’enfant à l’arrêt le plus proche de chez lui, où l’attend son parent. En 2015, 250 lignes de Pédibus sont recensées dans toute la Suisse romande. En même temps qu’il rend service aux familles et soulage leur organisation, le Pédibus est un outil très efficace pour sensibiliser à la mobilité douce, habituer les enfants à se déplacer à pied et améliorer l’apprentissage et l’autonomie des enfants piétons. Une récente étude montre que le Pédibus bénéficie d’une forte notoriété (96%) et d’un très haut taux de satisfaction (96%) notamment en raison de ses bienfaits pour la sécurité, la santé, l’environnement et les liens sociaux. La connaissance du Pédibus a incité la moitié des familles interrogées (46%) à modifier leurs comportements de mobilité. Selon les parents interrogés, les enfants apprennent à se comporter de manière adéquate dans la circulation. 70 % d’entre eux estiment que le Pédibus augmente la sécurité sur le chemin de l’école. Le Pédibus représente donc une véritable alternative pour contrer la diminution de la mobilité active.
o Les Plans de mobilité scolaire
Un Plan de mobilité scolaire (PMS) est une démarche participative et globale qui permet de diagnostiquer les problèmes rencontrés par les enfants sur le trajet entre la maison et l’école. Elle est participative car elle implique tous les acteurs de la communauté scolaire. Elle est globale parce qu’elle prend en compte tous les modes de déplacement des enfants vers l’école. Pour ce faire, une enquête a lieu auprès des acteurs concernés (principalement les enfants, leurs parents et les enseignants). Ensuite, un bilan est dressé, présentant les modes de déplacement des élèves, les itinéraires empruntés et les dangers perçus. Enfin, des propositions d’assainissement de points noirs et des recommandations de mobilité sont formulées à l’attention des autorités responsables.
o L’éducation routière
Membres de la police cantonale, régionale ou communale, les instructeurs de la circulation (IC) sensibilisent les écoliers aux dangers du trafic routier et au comportement qu’ils doivent y adopter. L’objectif est de proposer ces cours de sensibilisation chaque année, du jardin d’enfants à la fin de la scolarité obligatoire. Les instructeurs expliquent aux plus jeunes les règles élémentaires de la circulation et les exercent en classe. Avec les classes du secondaire, ils organisent également des tests cyclistes en différents lieux.
o Les patrouilleurs scolaires
Les patrouilleurs scolaires assurent la sécurité des élèves aux traversées et le long des passages piétons. Ils sont équipés de sorte à être bien visibles. Les heures de service dépendent des horaires scolaires : en règle générale, les patrouilleurs occupent leur poste 10 à 15 minutes avant le début des classes et reviennent lorsque les cours se terminent. Ils quittent leur poste lorsque la majorité des élèves a traversé la chaussée au point qu’ils surveillent. Avant leur entrée en fonction, les patrouilleurs scolaires sont formés par les instructeurs de la circulation des corps de police locaux et cantonaux
Comme une piqûre de rappel, la Journée internationale à pied à l’école, revient chaque année, un vendredi en septembre, pendant la semaine de la mobilité. A pied, en trottinette, à vélo, à Pédibus c’est le moment de se mettre en marche sur le chemin de l’école. Une journée pour bousculer les habitudes et éprouver le bonheur d’aller à pied ou à vélo avec les écoliers. Redonner un peu de l’espace public occupé par les voitures, aux enfants, même pour un seul jour, vaut bien quelques efforts ! Une fête qui a l’avantage de pointer et de faire connaître les problèmes qui jalonnent le parcours maison/école.
o Meglio a Piedi
Le Tessin est le seul canton suisse à s’être doté d’une politique cantonale en matière de mobilité scolaire, suite à une décision du Conseil d’Etat en juillet 2010. Le projet « Meglio a piedi » est dès lors considéré comme prioritaire dans le cadre du Programme d’actions cantonales « poids corporel sain ». Parmi les objectifs, Meglio a Pied met à disposition des communes un réseau de partenaires et de professionnels de la mobilité scolaire, ainsi qu’un manuel détaillant les étapes d’un plan de mobilité scolaire. Jusqu’à maintenant, 38 plans de mobilité sont en cours d’élaboration ou achevés dans 30 communes et concernaient 29% des écoliers tessinois fin 2013. Parmi les mesures de modération du trafic proposées autour des écoles, l’« Isola Felice » (l’île heureuse consiste en une zone de 300 à 1000 m autour de l’école où l’espace est aménagé de manière optimale pour la sécurité et le confort des enfants : continuité des parcours piétonniers et cyclistes, vitesse réduite du trafic motorisé (zones 20, respectivement 30 km/h) et espaces de jeux et de sociabilité.
-
Les zones de rencontre comme espace de jeu
Dans la plupart des pays européens il est interdit de jouer sur la chaussée. Mais certains pays reprennent les règles de la Convention de Vienne qui prévoit le jeu dans les zones résidentielles. Cette autorisation de jouer est généralement symbolisée par la présence d’un ballon sur le panneau. En Suisse, il est autorisé de jouer sur la chaussé, sur les rues à faibles circulation, selon l’article 46 alinéa 2bis de l’Ordonnance sur la circulation routière OCR. Il est permis d’utiliser les aires de circulation destinées aux piétons et, sur les routes secondaires à faible circulation (p. ex. dans les quartiers d’habitation), toute la surface de la chaussée pour pratiquer des activités, notamment des jeux, qui se déroulent dans un espace limité, ceci pour autant que les autres usagers de la route ne soient ni gênés, ni mis en danger.
La présentation ci-dessous détaille des exemples en Suisse et à l’étranger :
La zone de rencontre et le jeux, présentation d’Alain Rouiller, 2017
Dans d’autres pays et au niveau international
• Les pays anglo-saxons : School travel plans
A partir des années 1990, les écoles britanniques ont disposé de « School travel plans » (plans de mobilité scolaire). En 1999, le principe du School Travel Plan était élargi à tout le pays par le Département des transports britannique, avec un budget conséquent permettant l’embauche de 250 conseillers (travel school advisers). Ainsi, en 2012, près du 90% des écoles britanniques disposaient d’un PMS. Le gouvernement néo-zélandais a également fait de la sécurisation du chemin de l’école son cheval de bataille dès 2001, avec le lancement des « Walk to School Initiatives », qui prévoient de doter toutes les écoles d’un plan de mobilité scolaire. Il couvrira 500 écoles de la région d’Auckland à l’horizon 2016, avec l’objectif de voir les trajets en voiture diminuer de 10% d’ici là. Le Canada n’est pas en reste, avec un programme similaire lancé au niveau national en 2009 et le déblocage de de 2,1 millions de dollars, notamment par le Département de la santé canadien, pour soutenir le lancement de plans de mobilité scolaire à travers le pays.
• Les régions francophones : journées de formations
Dans les régions francophones, les initiatives sont généralement lancées par les acteurs du terrain. Les autorités s’en mêlent pourtant : depuis 2006, la région du Grand-Lyon organise chaque année trois jours de formations qui ont permis jusqu’ici à une trentaine de communes de se lancer dans des démarches de sécurisation du chemin de l’école, qui concernent pas moins de 76 établissements scolaires. A Bruxelles a lieu chaque année un Salon annuel de plans de déplacements scolaires en vue d’échanger sur les bonnes pratiques en la matière. Depuis 2006, la Région de Bruxelles-Capitale encourage ses établissements scolaires à réaliser des plans de déplacement scolaire, avec le soutien de diverses associations. Environ 200 établissements auraient initié la démarche sur 650 écoles et un suivi de la Région indique que le 95% d’entre elles poursuivent les efforts en matière de sécurisation de manière autonome 3 ans après le lancement d’un plan.
• La campagne internationale Save kids life
Au niveau international, la campagne « Save kids life » a été lancée à l’occasion de la troisième Semaine mondiale des Nations Unies pour la sécurité routière, du 4 au 10 mai 2015. Cette campagne est gérée par le Groupe des Nations Unies pour la collaboration en matière de sécurité routière, rattaché à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle encourage l’action mondiale pour renforcer la sécurité des enfants sur les routes, notamment par la publication d’une déclaration signée par plus de 900’000 personnes, exigeant de prendre les mesures nécessaires pour atteindre cet objectif.