La mise en place du péage urbain à New York, également appelé “congestion pricing”, a connu des évolutions significatives en 2024. Après plusieurs retards dus à des oppositions politiques et des débats publics, le projet a été relancé récemment par la gouverneure démocrate de l’État de New York, Kathy Hochul, qui l’avait mis en suspens pendant la campagne présidentielle.

New York, 22 novembre 2024. Ce compteur indique le nombre de voitures entrées à Manhattan, soit 22 millions, et les 398 millions de dollars perdus en raison de l’absence de péage, ainsi que la tonne additionnelle de dioxyde de carbone ou NOx. (NYC Streets blog)

Détails du programme :

Date de lancement : Le péage urbain entrera en vigueur le 5 janvier 2025.

Zone concernée : Les véhicules entrant dans le district d’affaires central de Manhattan (au sud de la 60ᵉ rue) seront soumis à un péage.

Tarifs : L’État de New York a établi un tarif initial de 9 $ pour la plupart des véhicules, avec des exceptions et des réductions pour certains groupes (par exemple, les véhicules d’urgence ou les personnes handicapées). La version précédente, voulue par la ville de New York, prévoyait un montant de 15 $.

Objectif : Réduire la congestion de la circulation et financer des projets d’infrastructure et de transport, notamment pour le réseau MTA. On estime que le programme permettra de diminuer de 100 000 le nombre de véhicules entrant dans la zone chaque jour.

Contexte politique :

Le projet a été accéléré après les élections présidentielles de 2024, en prévision de l’entrée en fonction de l’administration Trump, qui s’oppose fermement à ce type de taxation. Cela a créé une pression pour activer le programme avant janvier 2025, afin de sécuriser les financements fédéraux nécessaires à l’entretien des infrastructures new-yorkaises.

Controverses :

Bien que salué par certains comme une solution pour désengorger la ville, le projet reste controversé. Le gouverneur républicain du New Jersey critique son impact potentiel sur les habitants de son état, tandis que d’autres jugent le tarif trop élevé pour les conducteurs réguliers.

Dans un sondage du MTA, l’organisme qui gère les transports publics de New York City, 60 % des New-Yorkais ont exprimé leur soutien au péage urbain, à sa tarification proposée de 15 $ par jour. 32 % s’opposaient au péage ou à son prix.

New York. Papillon adhésif sur les caméras du péage urbain new-yorkais (NYC Streets blog)

Péage et classe ouvrière : un impact limité selon les données

Les critiques du péage urbain soutiennent souvent qu’il pénalisera les travailleurs de la classe ouvrière, mais les données montrent une réalité différente. Selon une étude de la Community Service Society, seulement 2 % des New-Yorkais pauvres vivant en dehors de la zone concernée se rendent à Manhattan pour travailler, et encore moins se dirigent vers le cœur de la zone de congestion. À l’inverse, 61 % des résidents à faible revenu utilisent les transports en commun, qui ne sont pas affectés par le péage.

Ces chiffres suggèrent que le péage urbain aura un impact limité sur les classes populaires tout en contribuant à réduire la congestion et à améliorer les transports publics, essentiels pour une majorité de ces usagers.

Les opposants ignorent fréquemment ces nuances dans le débat, en se concentrant sur les exceptions plutôt que sur la réalité générale des déplacements des travailleurs.

Zone du péage urbain de New York (NYC Urbanism)

9 $ est-il suffisant ?

La question du montant du péage urbain proposé par la gouverneure Kathy Hochul, fixé à 9 $ aux heures de pointe, soulève des débats.

Objectifs financiers :

• La loi exige que le péage génère 1 milliard de dollars par an pour financer un plan d’infrastructures de 15 milliards de dollars pour la période 2020-2024 du MTA.

• L’économiste Charles Komanoff estime qu’un tarif de 9 $ pourrait atteindre cet objectif, bien qu’il soit réduit à 950 millions de dollars si certains conducteurs, comme les employés municipaux, sont exemptés.

• En augmentant la surtaxe sur les trajets Uber et Lyft de 2,50 $ à 5 $, les revenus pourraient atteindre jusqu’à 1,2 milliard de dollars par an.

Impacts sur la circulation :

• Une réduction de la circulation de 17 % est prévue à long terme grâce aux améliorations des transports publics financées par le programme.

• Toutefois, un péage de 9 $ pourrait limiter les bénéfices immédiats : les vitesses de circulation augmenteraient de seulement 6,4 % au départ, contre une amélioration potentielle bien plus marquée avec un tarif de 15 $.

La gouverneure de l’État de New York sur le toit du métro de New York (NYC Streets blog)

Enjeux politiques :

• Avec l’élection de Donald Trump, opposé au programme, l’urgence est de lancer le péage avant son investiture le 20 janvier 2025. Une fois en place, l’annuler serait juridiquement complexe.

• Le MTA, qui a suspendu 16 milliards de dollars de projets, a désespérément besoin des fonds prévus par ce péage. Sans lui, son déficit augmenterait de près de 1 milliard de dollars entre 2024 et 2027.

Réactions :

Certains législateurs et militants insistent sur l’importance de lancer le projet rapidement, peu importe le tarif initial. Par exemple, le sénateur Andrew Gounardes a déclaré qu’il était urgent de contrer les efforts de Trump pour bloquer ce financement crucial pour New York.

Conclusion : Bien que le tarif de 9 $ semble atteindre les objectifs financiers minimaux, il limite les bénéfices immédiats en termes de fluidité de la circulation et reste vulnérable à des blocages politiques futurs.

Sources :

Traduction et résumés avec l’aide de ChatGPT MTA,  Planetizen et NYC Streets blog 

Logo du blog NYC Streets, dont les illustrations du texte proviennent.

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La ville va introduire le 30 km/h généralisé, par étapes

New York City a reçu l’approbation de l’État pour réduire la limite de vitesse à 30 km/h (20 mph) sur certaines rues, dans le cadre de la loi dite “Sammy’s Law”. Cette législation rend hommage à Sammy Cohen Eckstein, un garçon tragiquement décédé en 2013 dans un accident lié à un excès de vitesse. Elle donne à la ville plus de latitude pour fixer des limites inférieures à 40 km/h (25 mph), vitesse en cours à New York, sur les rues où des modifications de sécurité sont effectuées. Cependant, les routes avec trois voies ou plus dans la même direction ne sont pas concernées par cette mesure.

New York City. Évaporation de la circulation routière grâce au couloir réservé aux vélos, sécurisé en 2013 par un espace de stationnement. Hausse des cyclistes de 60%, de 15% de la fréquentation des TC et baisse des autres véhicules (Ville de New York)

Objectifs et bénéfices selon la ville de New York :

1. Sécurité accrue : Réduire les vitesses améliore les temps de réaction des conducteurs et réduit la gravité des accidents, en particulier pour les piétons et les cyclistes.

2. Zones prioritaires : Les premières réductions viseront les zones sensibles, comme les abords des écoles et les quartiers à forte densité de piétons.

3. Impact social : En plus d’améliorer la sécurité, des vitesses plus faibles rendent les rues plus calmes, favorisant les déplacements actifs et les interactions communautaires.

Application :

La mise en œuvre inclura une signalisation améliorée, des mesures de modération de la circulation (comme des dos d’âne) et une augmentation de l’utilisation de radars automatiques, qui ont déjà prouvé leur efficacité pour réduire les excès de vitesse et les collisions.

Cette mesure s’inscrit dans l’initiative Vision Zéro, visant à réduire à zéro le nombre de décès liés à la circulation dans la ville. Des groupes d’activistes et des responsables locaux espèrent que cette nouvelle réglementation sauvera des vies et transformera les rues en espaces plus sûrs et conviviaux.

Source: résumé de ChatGPT