Zurich est reconnue comme une ville particulièrement attractive pour les expatriés, notamment ceux travaillant pour des entreprises technologiques de premier plan telles que Google et Apple et maintenant OpenAI. Cette attractivité s’explique par la qualité de vie élevée, les infrastructures modernes et un environnement économique dynamique.

Zurich, Flickr /

Un processus de gentrification dans certains quartiers de la ville

Cependant, l’afflux de professionnels hautement qualifiés a contribué à un processus de gentrification dans certains quartiers de la ville. La gentrification se caractérise par la transformation de zones urbaines autrefois populaires en quartiers plus aisés, entraînant une augmentation des loyers et du coût de la vie. Ce phénomène peut conduire à l’exclusion des résidents locaux à revenus modestes, qui ne peuvent plus se permettre de vivre dans ces zones revitalisées.

Il n’est pas rare de voir des Ferrari stationnées dans l’arrondissement 4 (Kreis 4), ancien quartier populaire de Zurich. Dessin de ChatGPT d’après une photo utilisée par Swissinfo.ch dans son dossier.

Zurich, la ville la plus populaire auprès des expatriés¹

Mais le phénomène intrigue (et ravit) tellement le quotidien libéral Neue Zürcher Zeitung qu’il a enquêté, consacrant plusieurs articles récents à l’attractivité de la ville, désignée par le cabinet international de conseil en management Mercer comme la plus agréable à vivre au monde, devant Vienne. Trois autres cités suisses, Genève, Berne et Bâle, figurent dans le top dix – Paris occupe la trente-quatrième place.

Les 10 villes les plus agréables à vivre au monde  (pour les expatriés), d’après Mercer

  1. Zurich,
  2. Vienne,
  3. Genève,
  4. Copenhague,
  5. Auckland,
  6. Amsterdam,
  7. Vancouver,
  8. Francfort,
  9. Berne
  10. Bâle

À Zurich, ce processus a exacerbé la pénurie de logements abordables, rendant difficile pour les habitants locaux de trouver des logements à des prix raisonnables. La demande accrue pour des logements de standing supérieur a entraîné une transformation du marché immobilier, souvent au détriment des résidents de longue date.

La gentrification, une forme particulière d’embourgeoisement d’un espace populaire

Des études comparatives indiquent que la gentrification à Zurich suit des tendances similaires observées dans d’autres pays développés, où l’arrivée de populations aisées modifie la composition socio-économique des quartiers urbains.

La gentrification désigne une forme particulière d’embourgeoisement d’un espace populaire qui passe par la transformation de l’habitat, des commerces ou de l’espace public. Il s’agit d’une transformation sociale qui se traduit par une transformation matérielle et symbolique de l’espace. C’est aussi un processus d’appropriation d’un espace populaire par des groupes sociaux généralement issus des classes moyennes et supérieures et, parallèlement, une dépossession des habitants des classes populaires.
Géoconfluence, Ressources de géographie pour les enseignants

En réponse à ces défis, certaines initiatives ont été mises en place pour tenter de freiner la gentrification et préserver la mixité sociale. Par exemple, des projets de développement durable de l’environnement construit ont été proposés pour équilibrer le développement urbain et les besoins des résidents locaux.

Zurich. Zone 30 de quartier à la Josefstrasse, il y a plus de 15 ans. Aujourd’hui ces quartiers se sont gentrifiés . Photo Rue de l’Avenir

En conclusion, bien que Zurich offre un cadre de vie attractif pour les expatriés et les professionnels du secteur technologique, il est essentiel de considérer les impacts socio-économiques de cette dynamique sur les résidents locaux. La gentrification pose des défis en matière de logement abordable et de cohésion sociale, nécessitant une attention particulière des autorités et des acteurs concernés pour assurer un développement urbain équilibré et inclusif.

L’effet Google

L’article de Swissinfo.ch intitulé “Comment Google fait exploser les loyers zurichois” examine l’impact de la présence de Google sur le marché immobilier de Zurich. L’entreprise emploie environ 5000 personnes dans la ville, souvent avec des salaires élevés, ce qui a contribué à une augmentation significative des loyers. Cette situation rend difficile la recherche de logements abordables pour les résidents locaux, exacerbant la pénurie de logements et la gentrification de certains quartiers.

Source du logo : Unsplash / BoliviaInteligente

Par exemple, des appartements de cinq pièces sont proposés à 5500 francs suisses par mois, et des chambres en colocation peuvent atteindre 2000 francs suisses. Cette flambée des prix est attribuée en partie à la demande accrue de logements de qualité par les employés de grandes entreprises technologiques.

En réponse, des initiatives citoyennes et politiques émergent pour tenter de réguler le marché immobilier et préserver la mixité sociale de la ville. Cependant, la situation reste tendue, et la présence continue de grandes entreprises technologiques à Zurich pourrait maintenir la pression sur les prix de l’immobilier.

Sources :