Bilan (très) provisoire : la commune a enregistré jusqu’à ~1 000 infractions/jour
Cela correspond à des recettes quotidiennes de 100 000 francs.

Depuis le 1er septembre 2025, la petite commune bâloise de Birsfelden (BL) a mis en service un contrôle automatisé des traversées (automatische Durchfahrtskontrolle.

Objectif : empêcher la circulation de transit qui court-circuite l’A2 par les rues de quartier en direction de Bâle. Les véhicules qui entrent et ressortent du périmètre en moins de 15 minutes sans droit d’accès reçoivent une amende de 100 CHF. La mesure suscite un vif débat en Suisse alémanique, entre satisfaction des riverains et critiques sur la signalisation et la proportionnalité. 

La page d’accueil du site de la commune de Birsfelden (Bâle-Campagne) montre un bandeau qui renvoie à un formulaire de contact pour les réclamations à propos des amendes.

La petite commune de Birsfelden (Bâle-Campagne) compte environ 10 500 habitants et une surface 2,5 km2. Elle est située sur les bords du Rhin et jouxte la ville de Bâle.

Ce que la commune a décidé

  • Mise en place de « l’interdiction partielle de circuler » (Teilfahrverbote) sur plusieurs rues communales en direction de Bâle-Ville, contrôlée par caméras avec lecture automatique des plaques (ANPR).

  • Amende de 100 CHF pour toute traversée E→A (entrée→sortie du périmètre) de moins de 15 minutes si le véhicule n’est pas autorisé. Sont autorisés :

    • les résidents de Birsfelden (et du quartier Freuler à Muttenz),

    • Les entreprises et équipements locaux (TP, taxis, véhicules d’urgence),

    • tout véhicule restant ≥ 15 min dans le périmètre (livraisons, clients, visites),

    • les trajets E→E (aller-retour par la même entrée), A→A et A→E. 

La commune de Birsfelden (BL) explique ce qui est autorisé (déplacements de plus de 15 minutes entre les points E et A) et ce qui est interdit : aller d’un point E à A en moins de 15 minutes et sans autorisation.

Comment ça marche ?

Des caméras positionnées aux entrées/sorties du périmètre enregistrent les plaques et les horodatent ; le système croise ces données en temps réel avec une liste blanche des véhicules autorisés. Une traversée non autorisée réalisée de plus 15 min déclenche automatiquement une amende d’ordre. La signalisation aux points contrôlés indique l’exception « séjour min. 15 min ou autorisation ». 

À Turin (Piémont), un portique électronique de la ZTL contrôle l’accès des véhicules non autorisés à la ZTL du centre-ville. L’amende est là aussi de € 100.- (Rue de l’Avenir).

Bilan (très) provisoire

Selon les premiers retours médiatiques et communaux début octobre, la commune a enregistré jusqu’à ~1 000 infractions/jour (≈ 100 000 CHF de recettes quotidiennes), avec un recul notable de la circulation dans les rues résidentielles concernées. Au 17 octobre, Birsfelden indiquait environ 20 000 amendes émises depuis la mi-septembre, dont ~25 % avaient été payées. Ces chiffres restent évolutifs. 

Voir sur notre site
Le thème : quartier apaisé à faible circulation / zone à accès retreint

Voir dans notre photothèque quartiers à faible circulation avec exemples de Berne, Brême, Bruxelles-Ixelles, Barcelone, Valnce, Londres, Ljubljana, Paris, les ZTL italiennes et les villes des Pays-Bas où les quartiers résidentiels sont sans transit et à 30 km/h.

Un débat qui dépasse Birsfelden

La mesure a enclenché un débat national : le TCS (section des deux Bâle) a annoncé envisager des démarches juridiques, notamment sur la clarté de la signalisation et la proportionnalité. Des médias suisses et allemands s’en sont fait l’écho, signe d’un intérêt public important. Le canton de Bâle-Campagne, l’autorité de tutelle des communes, n’a pas objecté à la mesure.

Pays-Bas, filtre modal avec borne rétractable. Le système est très dissuasif pour lutter contre le transit parasite : une voiture passe à la fois, le temps d’attente entre deux passages est de 45 secondes. (Source : Bicycle Dutch)

Lire l’intéressant article de Bicycle Dutch, avec de nombreuses illustrations : comment empêcher le transit parasite (aux Pays-Bas).

Enjeux pour les villes apaisées

  • « Filtrage intelligent » : Birsfelden se rapproche de dispositifs déjà vus ailleurs (Pays-Bas, Grande-Bretagne, Italie). On n’empêche pas l’accès, on décourage le transit parasite.

  • Conditions de réussite : signalisation très lisible, phase d’information suffisante, suivi des données (volume de circulation, bruit, sécurité), et alternatives attractives (TP, vélo, marche) pour les déplacements locaux.

  • Applicabilité : Pour les villes / commune touchées par le transit d’évitement de routes surchargées, la caméra renforce l’efficacité des dispositifs physiques (potelets, bornes, sens uniques tête-bêche, apaisement de la circulation) dès lors que le cadre légal est solide et la communication proactive.

À Londres, la ville a mis en place des zones à faible circulation (LTN) qui empêchent le transit à travers les quartiers, les riverains sont ravis, les automobilistes en transit détestent ces contrôles. Ici aussi les amendes sont salées. (Source district d’Ealing)

Sources (sélection)

Rédigé avec l’aide ChatGPT