Lorsque la ville est polluée et dangereuse pour les piétons et cyclistes, est-il meilleur pour la santé d’aller à pied ou à vélo ou de prendre les transports publics ou la voiture.  Une étude européenne répond à cette question.

L’article paru dans le bulletin électronique BEH Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut français de veille sanitaire apporte un éclairage intéressant sur une étude du programme européen de recherche TAPAS : transports actifs et santé évaluation d’impact sanitaire à Barcelone. L’étude apporte un complément bienvenu à notre 32ème Journée Rue d l’Avenir du 25 septembre dernier consacré à la santé et la marche.

Résumé de l’étude

Contexte – La promotion de la marche et du vélo comme modes de déplacement présente plusieurs avantages tels que la réduction des émissions de polluants et l’augmentation de l’activité physique de la population. Mais, dans le même temps, les personnes qui adoptent ces modes de transport actifs peuvent se trouver exposées à un risque accru d’accidents de la circulation et d’inhalation de polluants. Le programme européen de recherche TAPAS (2009-2013) a été élaboré dans l’optique d’aider les décideurs à concevoir des politiques urbaines qui contribuent à la lutte contre le changement climatique et encouragent des pratiques favorables à la santé tout en réduisant les risques potentiels liés à ces pratiques.

graphique paramètres étude européenne à Barcelone
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Méthodes – Des modèles quantitatifs d’évaluation d’impact sanitaire (EIS) ont été développés dans le cadre d’une approche multidisciplinaire pour estimer les impacts globaux, dans six villes européennes, de politiques de promotion des transports actifs. Sont présentées ici les EIS réalisées à Barcelone (Espagne) concernant l’impact de l’installation d’un système de vélos en libre-service et celui de scénarios de report de l’utilisation de la voiture vers le vélo et les transports en commun. Les impacts sur la mortalité et la morbidité, au regard des risques liés à une augmentation de l’inhalation de polluants et d’accidents de la circulation, et celui de l’activité physique ont été estimés.

Résultats – Quel que soit le scénario, les bénéfices liés à l’activité physique induite par les modes de transport actif ou lors du report vers les transports en commun sont supérieurs aux risques associés à l’accroissement de l’exposition à la pollution de l’air et aux accidents de circulation. On observe également une diminution des émissions de gaz à effet de serre, par exemple de 9 000 tonnes par an dans le cas de la mise en place du système de vélos en libre-service à Barcelone.
Conclusions – Les bénéfices sur la santé des populations de politiques urbaines visant à promouvoir la marche et le vélo sont supérieurs aux risques liés à une augmentation de l’exposition à la pollution atmosphérique et aux accidents de circulation. Pour apprécier complètement ces bénéfices, de nouvelles EIS sont nécessaires en vue d’identifier les politiques de promotion des transports actifs les plus efficaces et cerner les caractéristiques des personnes les plus à même d’adopter ces modes de transports, avec un risque environnemental et individuel le plus réduit possible.

Télécharger l’article  : Transports actifs et santé : programme européen TAPAS et évaluation d’impact sanitaire à Barcelone

Liens :

  • BEH Bulletin épidémioligue hebdomadaire : ACTIVITÉ PHYSIQUE OU SPORTIVE : DES BÉNÉFICES POUR LA SANTÉ À TOUT ÂGE
  • Institut de veille sanitaire

Allée piétonne à Barcelone

Rambla del Poblenou

Voir également notre dossier sur Barcelone :

  • des quartiers (presque) sans voitures
  • à pied et à vélo à Barcelone
  • s’asseoir dans l’espace public 
  • aménagements pour les piétons et les cyclistes

Cyclistes barcelonaises

cyclistes barcelonais