Des superîlots : le plan de Barcelone pour rendre la rue aux habitants

La nouvelle stratégie radicale de la capitale catalane limitera la circulation à un certain nombre de grandes routes, réduisant ainsi considérablement la pollution et transformant les rues secondaires en « espaces citoyens » pour la culture, les loisirs et la vie de quartier.

Dans la dernière tentative d’une grande ville pour s’éloigner de l’hégémonie automobile, Barcelone a des projets ambitieux. Actuellement confrontée à des niveaux de pollution et de bruit excessifs, la ville a élaboré un nouveau plan de mobilité visant à réduire la circulation de 21 %. Et ce plan s’accompagne d’une mesure supplémentaire : libérer près de 60 % des rues actuellement empruntées par les voitures pour en faire des « espaces citoyens ». Le plan s’articule autour de l’idée de superilles ou superîlots (super blocks en anglais).

Comment ça marche ?

Aujourd’hui réseau de base à 50 km/h avec pour but le déplacement
Avec le « superîlot » 30 km/h et rendre la ville aux habitants

Le superîlot regroupe plusieurs îlots avec des rues où la circulation est réduite à près de zéro, l’espace autrefois occupé par les voitures étant cédé aux piétons et aux aires de jeux. Dans le quartier de l’Eixample aux rues tracées en quadrilatère, ce sont 9 îlots pour un superîlot. Le transit est supprimé et les lignes de bus déplacées. Les voitures des riverains et les livraisons peuvent y accéder mais dans un circuit en boucle et à 10 km/h.

Les « superîlots » de Barcelone, sans voitures, pourraient sauver des centaines de vies

Barcelone pourrait sauver des centaines de vies et réduire la pollution atmosphérique d’un quart si elle met pleinement en œuvre son programme radical de réduction du trafic, affirme un nouveau rapport.
Une étude réalisée par l’Institut de santé mondiale de Barcelone calcule que la ville pourrait éviter 667 décès prématurés chaque année si elle créait les 503 super-blocs prévus dans son plan initial – contre six actuellement.

Porte du superîlot de Poblenou

Le rapport affirme que la création des 503 superîlots réduirait les niveaux de NO2 de 24 %, passant du niveau actuel de 47 à 36 Mg. Une diminution à cette échelle permettrait d’aligner les niveaux de NO2 de Barcelone sur la recommandation de l’OMS d’un maximum de 40 microgrammes par mètre cube.

L’espérance de vie du résident moyen de Barcelone pourrait augmenter de près de 200 jours, ajoute le rapport, ce qui permettrait à la ville d’économiser 2 milliards de francs par an.

Les avantages les plus notables en matière de santé proviendraient de la réduction de la pollution atmosphérique (évitant 291 décès prématurés par an), suivie de la réduction du bruit dû à la circulation et des effets d’îlots de chaleur (évitant respectivement 163 et 117 décès prématurés).

Le superîlot de Poblenou

Lorsque le premier superîlot a été introduit en 2017 à Poblenou, dans le nord de la ville, il s’est heurté à l’opposition des automobilistes et aussi de ceux qui affirmaient qu’il serait ruineux pour les entreprises locales.

Cependant, l’opposition s’est estompée, les habitants ayant commencé à profiter des avantages d’un quartier sans circulation. Il y a également 30 % de commerces locaux de plus qu’auparavant et la zone a connu une augmentation significative du nombre de personnes se déplaçant à pied ou à vélo. Revers de la médaille, le coût de l’immobilier  augmentent.

le superîlot de Poblenou – projet pilote de la démarche – a reçu en juin 2019 une mention spéciale au Prix européen de l’espace public urbain 2018. Ce concours souligne l’importance de l’espace public en tant que catalyseur de la vie urbaine et vise à renforcer les investissements publics dans sa conservation et son amélioration.

Le sud du quartier de Gràcia a permis dès 2003 de voir que le principe du quartier (presque) sans voiture fonctionnait comme Rue de l’Avenir a pu le voir.

La ville de barcelone va continuer sa politique de mise en place progressive de superîlots.

De même pour sa politique de réduction des vitesses et de généralisation du 30 km/h. Dès le 1er mars toutes rues secondaires passent à 30 km/h.

 

Principale source et extraits : the Guardian dans la série « This is Europe »