Archives des bulletins
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Pour ce deuxième « forum libre », à l’instar du numéro 2/2019, les membres du comité proposent de vous partager les sujets, projets, démarches qui nous font réfléchir, voire nous font rêver. Cet assemblage d’exemples est riche et reflète les différentes sensibilités et activités
de notre association.
Se déplacer par mouvements et appuis successifs des jambes et des pieds ». Voilà comment Le Robert désigne la marche. Simple, non ? L’usage de nos semelles pour se déplacer et accéder aux destinations est pourtant loin d’être évident. L’insécurité routière, la pollution sonore, les rez-de-chaussée stériles et les paysages monotones cantonnent parfois le piéton à des espaces de repli.
Dénommés selon différents termes, « éphémères », « momentanés », « provisoires », « transitoires », « évolutifs », etc., les aménagements urbains temporaires constituent un outil pour remédier à certaines diffi-cultés rencontrées par les projets d’aménagement traditionnels. Par le biais d’un urbanisme tactique, favori-sant des actions d’aménagement à court terme, ils ouvrent la voie à de nouvelles manières de concevoir et de vivre les espaces publics.
La Loi fédérale sur les voies cyclables (LVC) ainsi que la simplification de la mise en place des zones 30 et zones de rencontre vont permettre de grands changements pour nos rues. Il s’agit en effet de nouveaux instruments concrets et essentiels pour la mobilité active, en vigueur depuis le 1er janvier de cette année. Le défi consiste maintenant en leur application.
Alors que le débat politique autour de la Ville à 30 est lancé dans plusieurs villes de Suisse romande et que le cadre légal suisse permettra, dès le 1er janvier 2023, une procédure simplifiée pour l’introduction de zones 30, Rue de l’Avenir a souhaité thématiser ce sujet lors de sa journée d’étude, qui a eu lieu le 30 septembre à Lausanne. En plus d’offrir un tour d’horizon des pratiques suisses et européennes, un rappel des effets bénéfiques du 30 km/h, désormais étudiés sous de multiples angles, a été effectué.
L’année 2022 marque l’anniversaire de l’entrée en vigueur d’une disposition légale qui a fait date dans l’histoire de l’apaisement des rues dans notre pays et inspiré au-delà de nos frontières. L’association Mobilité piétonne Suisse en a fait en juin dernier le thème de sa journée annuelle. Ce numéro s’en est inspiré.
La conférence en ligne organisée par Rue de l’Avenir Suisse et France en partenariat avec le Cerema de Lyon esquissait les contours de l’évolution des villes vers une circulation maîtrisée et apaisée. Les exemples repris dans le numéro illustrent des voies possibles vers des quartiers voire des villes entières à faible circulation. Les politiques volontaristes ont souvent dû faire face à une première vague de contestation mais ont toutes fini par être plébiscitées. Signe d’une prise de conscience individuelle et collective qui émerge.
Rue de l’Avenir fêtait en 2021 ses 40 ans d’existence. La journée annuelle a été l’occasion de mesurer le chemin parcouru et de regarder vers l’avenir, à partir d’exemples d’ici et d’ailleurs illustrant les possibles politiques de demain : zones de rencontre étendues dans les quartiers, apaisement d’axes principaux, rues partagées entre les différents usagers, implication des habitant-e-s, processus et aménagements simplifiés, politique d’ensemble à l’échelle d’une ville voire d’un pays. Le numéro reprend en bas de page la « frise chronologique » présentée lors de la journée.
L’espace public a désormais regagné une place centrale dans les réflexions urbanistiques. Les démarches participatives semblent devenir un nouveau standard. Comment impliquer aussi la population lorsqu’il s’agit de lieux du quotidien, plus modestes. Comment prendre en compte la diversité des besoins d’usager-ère-s qui se distinguent par leur genre, leur âge, leur mobilité, leur culture. Comment faire évoluer un vocabulaire encore largement imprégné de logique routière. Des questionnements partagés avec l’association Lares, qui a collaboré au numéro.
Depuis 2001, la société a évolué : l’idéal de la voiture instrument de liberté a perdu de sa force ; le changement climatique, la dégradation de l’environnement, l’insécurité routière inquiètent de larges pans de la population ; les habitants réclament des espaces urbains agréables et sûrs, pour se déplacer à pied ou à vélo. L’abaissement de la vitesse de circulation doit s’appuyer sur un consensus, qui fonde l’arbitrage entre des besoins potentiellement contradictoires. Un changement sociétal est manifestement en cours, le consensus, social mais aussi institutionnel, se forme en faveur du 30 généralisé en milieu urbanisé. Il se concrétise déjà à l’étranger. À quand en Suisse ?