Gand : ville modèle européenne

Le plan en ciculation en marguerite de Gand a déjà fait l’objet de nombreux articles dont le dossier de Rue de l’Avenir, vovi la vison de Bicycle Dutch traduit par Jeanne à vélo.

Gand 2023, rue cyclable et filtre modal (Rue de l’Avenir)

Ah Gand ! 🤩

Elle avait eu le plaisir d’y passer une petite semaine à l’été 2023. Elle avais auparavant évoqué ce cas très intéressant dans un billet de 2019 à propos de Louvain, une autre ville de la Flandre. La révision du plan de circulation de cette ville de 265 000 habitants a produit des effets spectaculaires sur lesquels revient Mark Wagenbuur à l’occasion du congrès Velo-city 2024.

Voici la traduction de « Ghent (Belgium) improved cycling by diverting through traffic » publié le 3 juillet 2024 sur Bicycle Dutch.

Gand, en Belgique, était la ville hôte du congrès Velo-city de cette année, organisée par la Fédération européenne des cyclistes en collaboration avec Gand. Quel choix judicieux ! La ville venait d’être élue « Cycling City 2024 » et on peut comprendre pourquoi.

À Gand, à l’heure de pointe du matin, les cyclistes semblent plus nombreux que les automobilistes dans le centre-ville.
Gand est une ville historique qui attire de nombreux touristes. Ils peuvent se promener à pied ou à vélo dans des conditions bien plus agréables depuis que la majeure partie du trafic automobile est détournée autour du cœur historique de la ville.

J’avais déjà fait du vélo dans la campagne belge et à Anvers, mais jamais à Gand, et ce fut un régal. C’était en effet une meilleure expérience cycliste que n’importe où ailleurs en Belgique. Le centre-ville est devenu une zone à faible trafic en 2017 lorsque le nouveau plan de circulation de Gand est entré en vigueur, divisant le centre-ville en six parties. Les automobilistes doivent emprunter le périphérique pour se rendre d’une partie à l’autre, ce qui a considérablement réduit le volume de circulation motorisée. Dans le même temps, la pratique du vélo a considérablement augmenté, sa part modale s’élevant actuellement à 34 %, ce qui représente une augmentation considérable par rapport aux 22 % de 2012. À l’exception d’un certain nombre de vélorues — qui, contrairement aux Pays-Bas voisins, ont un statut légal en Belgique — il n’a pas été nécessaire de construire beaucoup d’aménagements cyclables une fois que la majeure partie du trafic automobile a disparu.

La principale raison d’être du plan de circulation était le trafic automobile excessif dans le centre-ville. Les enquêtes et les mesures effectuées au cours des années précédant le lancement du plan ont révélé que plus de 40 % des voitures traversaient inutilement le centre-ville. Le nouveau plan de circulation empêche ce trafic de transit, en donnant plus d’espace aux piétons, aux cyclistes, aux bus et aux tramways, tandis que les automobilistes qui ont besoin d’être en ville peuvent facilement atteindre leur destination.

Le pont cyclable Louisa d’Havé, d’une longueur de 274 mètres, a été inauguré en septembre 2020. Il a coûté 3,4 millions d’euros et constitue une connexion importante dans le réseau cyclable de Gand.
Dans cette rue du centre-ville de Gand, à la circulation apaisée, les cyclistes sont bien plus nombreux que les voitures à l’heure de pointe du matin. Il est frappant de constater que, par rapport aux Pays-Bas, les cyclistes belges sont beaucoup plus nombreux à penser qu’ils doivent porter un casque. Il n’y a pas d’obligation en ce sens et, tout comme aux Pays-Bas, la Fietsersbond (Fédération cycliste belge est opposée au port obligatoire du casque, pour toutes sortes de bonnes raisons.

L’édition 2024 de Velo-city a été la plus importante à ce jour, avec 1 600 délégués, appelés affectueusement « Vélo-citoyens », venus de plus de 60 pays. Plus de 400 orateurs se sont succédé dans plus de 80 sessions, et dans le hall où se trouvaient plus de 90 exposants, les gens ont pu se rencontrer et discuter. Cette année, le thème de la conférence était « Connecting through Cycling« , un choix judicieux puisqu’on parle de relier les villes et les territoirs grâce aux dernières innovations en matière de vélo. Outre l’exposition, des visites techniques à vélo ont permis aux participants d’en apprendre davantage sur l’histoire et les politiques cyclables de la ville hôte et d’autres lieux de la région. Les événements festifs, tels que le dîner et la traditionnelle parade cycliste, ont également été des moments forts. La parade, qui, selon l’organisation, est « l’un des événements les plus attendus de la conférence », a rassemblé des milliers de cyclistes gantois et de vélo-citoyens. Cette parade s’est achevée par le Vélo-Festival. Un étage d’un parking souterrain a été évacué pour accueillir les milliers de vélos des participants. Cette fête a duré jusqu’au petit matin.

Le congrès annuel Velo-city s’est tenu du 18 au 21 juin dernier.
Une des sessions avec de gauche à droite : Melissa Bruntlett, moi-même, Doug Gordon, Sam Balto, Clarence Eckerson et John Simmerman.
De nombreuses occasions de rencontrer des gens et de discuter avec eux sur les stands de plus de 90 exposants publics et privés de l’exposition Velo-city.

Le congrès est le point culminant de l’année pour de nombreux acteurs de l’industrie du vélo, les partisans des mobilités actives et les agents qui travaillent dans les services techniques des collectivités. J’ai retrouvé des personnes que j’avais rencontrées à Sydney, à New York, en Finlande et en Espagne, pour n’en citer que quelques-unes. C’était formidable de voir autant de visages familiers réunis au même endroit.

Cette année, j’ai même participé à l’un des ateliers, ce qui était une première ! John Simmerman, d’Active Towns, a organisé une session intitulée « Des podcasts aux vidéos : atteindre un public plus large ». C’était merveilleux de discuter avec d’autres créateurs de contenu de ce qui nous motive et de la manière dont nous travaillons. Outre John, l’atelier comprenait Clarence Eckerson (Streetfilms), Doug Gordon (« The war on cars »), Melissa Bruntlett (auteur, active sur de nombreux réseaux sociaux), Sam Balto (initiateur des vélobus scolaires et tiktoker), et moi-même. Nous avons reçu des réactions très positives, et à ceux qui demandaient comment devenir des créateurs de contenu, j’ai conseillé de commencer modestement. Utilisez votre téléphone pour créer des images que vous pourrez publier sur une plateforme gratuite pour documenter votre vie quotidienne à vélo !

Des visites techniques en groupes à vélo ont emmené les participants dans des endroits intéressants de Gand et d’ailleurs. Ce groupe étudie une « rue scolaire » à 8 heures du matin, au moment de la rentrée des classes.
L’un des temps forts les plus connus de la conférence Velo-city est la visite à vélo de la ville hôte. Cette année, plus de locaux que je n’en avais jamais vus se sont joints à la sortie !
Amusement lors des fêtes ! C’était juste après le tour en vélo. Un Néerlandais parmi 7 Américains. Vous connaissez peut-être Janette Sadik-Khan.

C’était une excellente conférence, et je me suis sentie honoré et privilégié d’être invité en tant que membre de la presse par l’ECF et la ville de Gand. J’espère pouvoir y assister à nouveau l’année prochaine, lorsque la conférence se tiendra à Gdansk, en Pologne, une ville que j’ai visitée pour la dernière fois en 1988. Je n’ose imaginer ce qui a changé depuis !

Mon court portrait vidéo de Gand et de la conférence Velo-city 2024.
Et comme vidéo supplémentaire, un trajet dans Gand, montrant différents types d’aménagements.