Des dizaines de projets de construction de routes à travers le Pays de Galles ont été interrompues ou modifiés dans le cadre d’une politique «révolutionnaire» qui a réévalué plus de 50 projets par rapport à une série de tests rigoureux sur leur impact sur l’urgence climatique nous indique le Guardian du 14 février 2023¹.

La décision a été dévoilée le 14 février 2023 par le vice-ministre de l’économie et des transports, Lee Waters.

Le Pays de Galles est une nation de 3,2 millions d’habitants constitutif du Royaume Uni.

Stratégie transport du Pays de Galles

L’année dernière, Waters a déclaré qu’il «libérerait de l’espace routier» pour rendre le transport en commun «plus attrayant». Faire cela, a-t-il ajouté, créerait un « système qui ne s’adresse pas seulement à ceux qui ont des voitures« .

S’adressant au parlement gallois aujourd’hui, Waters a déclaré :

« Permettez-moi d’être très clair dès le départ, nous continuerons d’investir dans les routes. En fait, nous construisons de nouvelles routes au moment où je parle, mais nous élevons la barre pour savoir où de nouvelles routes sont la bonne réponse aux problèmes de transport. Nous investissons également dans de vraies alternatives, y compris des investissements dans des projets ferroviaires, de bus, de marche et de vélo. »

Il a ajouté: «Notre budget d’investissement sera inférieur de 8% l’année prochaine en termes réels en raison de l’échec du gouvernement britannique à investir dans les infrastructures. Avec moins de ressources, il devient encore plus important d’établir des priorités et l’examen des routes nous aide à le faire. »

⅔ des adlutes du Pays de galles sont favorables au 30 km/h sur leur lieu de vie.
Le Pays de Galles va généraliser ou presque le 30 km/h en septembre 2023

Cinquante-cinq projets routiers ont été suspendus en septembre de l’année dernière pour être examinés par le Welsh Roads Review Panel dirigé par l’experte en transport Dr. Lynn Sloman, auteure du livre de 2006 Car Sick: Solutions for Our Car-Addicted Culture .

Parmi les autres membres du panel indépendant figuraient les professeurs Glenn Lyons de l’Université de l’ouest de l’Angleterre et John Parkin, directeur adjoint du Centre pour les transports et la société de l’Université de l’ouest de l’Angleterre.

Lyons a qualifié la réduction des plans routiers pour des raisons climatiques de décision « mondiale ».

Seuls quinze des 55 programmes seront mis en place sous leur forme originale.

Soutenir le transfert modal et réduire les émissions de carbone

La réponse du gouvernement gallois à l’examen a déclaré que tous les projets routiers devaient « soutenir le transfert modal et réduire les émissions de carbone« . (Le transfert modal consiste à passer d’un mode de transport à l’autre, comme passer de la voiture à l’autobus.)

Il s’agit, selon l’étude de 327 pages, « de veiller à ce que les investissements futurs dans les routes n’augmentent pas simplement la demande de déplacements en voiture privée. Au lieu de cela, nous devons mettre en place des systèmes qui contribuent de manière significative au transfert modal. »
Comité d’examen sur l’avenir de l’investissement routier au Pays de Galles.
Gouvernement gallois

Les plans pour un troisième pont de Menai ne seront pas mis en œuvre, pas plus que la route rouge dans le Flintshire qui menaçait les forêts anciennes et les prairies de fleurs sauvages.

L’examen a souligné que le gouvernement gallois « investirait toujours dans les routes » parce que « nous devrons toujours fournir des connexions pour soutenir le développement social et économique durable, mais cela doit être conforme à la politique du gouvernement gallois de donner la priorité aux transports publics et à la mobilité douce ainsi qu’aux soutenir la décarbonisation, le transfert modal et améliorer la sécurité.

Réduire et redéfinir nos investissements dans de nouveaux projets routiers et augmenter nos investissements dans les modes durables favoriseront le transfert modal, mais apporteront également des avantages plus larges. Ceux-ci comprennent moins de pollution atmosphérique, des centres-villes et des quartiers plus prospères et un système de transport accessible et équitable pour tous. Nous reconnaissons qu’il s’agit d’un changement important et difficile, qu’il ne se fera pas du jour au lendemain et qu’il nous oblige à travailler en collaboration, à l’échelle du gouvernement et au-delà.

Traduction de la page 11 de la stratégie transports du Pays de Galles, version simplifiée

La stratégie de transport pour le Pays de Galles – Llwybr Newydd, New Path – vise à remodeler les transports au Pays de Galles, en introduisant une hiérarchie des transports qui placera les gens avant les voitures.

Pour réduire l’empreinte carbone du Pays de Galles pour «protéger les personnes et la faune de l’urgence climatique», nous devons réduire le nombre de trajets effectués en voiture privée et augmenter le nombre de personnes marchant, faisant du vélo et utilisant les transports en commun. »
Ministres gallois

Lee Waters, vice-ministre du changement climatique du gouvernement gallois dirigé par les travaillistes, a qualifié les décisions de « révolutionnaires » et les militants écologistes ont qualifié l’approche de l’administration de « leader mondial« .¹

Pour la version complète de ce texte de Carlton Reid (en anglais) voir son site.
Illustrations choisies par Rue  de l’Avenir

Pendant ce temps-là en Suisse

Le Conseil fédéral prévoit un programme d’extensions routières démesuré – l’ATE et les organisations alliées envisagent le lancement d’un référendum²

Le message sur le programme de développement stratégique PRODES adopté aujourd’hui par le Conseil fédéral va à l’encontre des objectifs climatiques. L’ATE Association transports et environnement et ses partenaires considèrent les projets d’extension prévus comme surdimensionnés et inappropriés pour résoudre les actuels problèmes de circulation routière.

Dessin du dessinateur québécois André-Philipe Côté, 

Au contraire, davantage de routes entraînent davantage de circulation – un phénomène qui s’est jusqu’ici toujours vérifié.

Mise à jour 31 octobre 2023

L’ATE a lancé un référendum contre ce projet

Stop à la folie autoroutière

Mettons fin à la politique des transports d’hier.

Le Parlement veut réaliser, pour 5 milliards de francs, la plus grande extension autoroutière depuis de nombreuses années.
Pourtant on le sait : plus de routes ne font qu’augmenter la circulation automobile (= circulation induite).
Il serait beaucoup plus judicieux d’utiliser ces milliards pour renforcer les transports publics et développer les pistes cyclables, y compris pour vélos électriques.
Participez dès maintenant à réorienter les milliards prévus pour de nouvelles autoroutes vers des infrastructures plus durables.

Sources :