Ce que les citoyens européens peuvent faire

Une collaboration entre la Commission européenne et l’Agence internationale de l’énergie pour sensibiliser les citoyens européens aux avantages des économies d’énergie et à l’importance de placer l’efficacité énergétique au cœur de la planification et des investissements.

Mobilité douce à Genève (Photo Rue de l’Avenir)

Avec de petits gestes, vous pouvez faire une grande différence

En suivant toutes ces recommandations, un ménage type de l’Union européenne pourrait réduire, en moyenne, sa facture énergétique de plus de 450 euros par an1. Si tous les citoyens de l’UE suivaient les recommandations ci-dessous chez eux et sur leur lieu de travail, cela permettrait d’économiser 220 millions de barils de pétrole par an, ce qui suffit à remplir 120 supertankers, et environ 17 milliards de mètres cubes de gaz, ce qui suffit à chauffer près de 20 millions de foyers. Les citoyens ont le pouvoir de réduire immédiatement leur consommation d’énergie et de diminuer leurs factures de carburant. Mais ce sont les autorités gouvernementales – du niveau national au niveau régional, municipal et local – qui sont en définitive les mieux placées pour encourager les actions d’économie d’énergie.

1. Abaisser les limitations de vitesse d’au moins 10km/h sur les autoroutes

Une analyse menée par pays et par état montre qu’un abaissement de 10 km/h des limitations de vitesse actuelles sur les autoroutes pourrait réduire de manière significative la consommation de carburant des voitures, des véhicules utilitaires légers et des camions.

Les limitations de vitesse sur les autoroutes varient grandement d’un pays à un autre, mais se situent généralement entre 100 km/h et 135 km/h. Ainsi, les limitations de vitesse moyennes sur les autoroutes inter-États rurales et urbaines aux États-Unis sont d’environ 110km/h. Au sein de l’Union européenne, les limitations de vitesse oscillent entre 100 km/h et 140 km/h, excepté en Allemagne où certaines autoroutes ne présentent aucune limitation de vitesse.

Un abaissement des limitations de vitesse peut être mis en œuvre par les gouvernements nationaux. C’est ce qu’ont fait de nombreux pays, comme les États-Unis et plusieurs pays d’Europe, lors du choc pétrolier de 1973. Aujourd’hui, de nombreux pays ont recours à des abaissements temporaires des limitations de vitesse sur les autoroutes, essentiellement pour réduire les embouteillages et/ou la pollution de l’air et pour améliorer la sécurité routière. Ce type d’abaissements sont aussi fréquemment appliqués au sein des villes pour lutter contre la pollution de l’air.

Impact :
À court terme, un abaissement des limitations de vitesse de seulement 10 km/h sur les autoroutes pour les voitures permettrait une réduction d’environ 290 kb/j de la consommation de pétrole. Abaisser également la vitesse des poids lourds de 10 km/h permettrait une réduction supplémentaire de 140 kb/j (essentiellement de gazole).

2. Instaurer le télétravail jusqu’à trois jours pa rsemaine quand cela est possible

Avant la pandémie, l’utilisation de véhicules personnels pour aller travailler engendrait dans les économies avancées une consommation d’environ 2.7 millions de barils de pétrole par jour. Pourtant, environ un tiers des métiers dans ces économies peuvent s’exercer à domicile, permettant de réduire la demande de pétrole tout en assurant la productivité des employés.

L’impact du télétravail sur la consommation de pétrole varie grandement d’une région à une autre, selon la distance parcourue lors des trajets et la consommation moyenne de carburant de la voiture. Aux États-Unis, le trajet aller quotidien moyen en voiture est de 18 kilomètres environ, et plus des troisquarts des automobilistes voyagent seuls, selon le Bureau du recensement national. En Europe, le trajet aller quotidien moyen en voiture est de 15 kilomètres environ. Les différences de consommation de carburant des véhicules expliquent aussi les variations entre les pays. Ainsi, une voiture neuve achetée aux États-Unis consomme environ 40 % plus de carburant qu’une voiture achetée en Europe, pour un trajet de même durée.

Un facteur saisonnier entre également en jeu dans les conséquences du télétravail, lié à l’utilisation de la climatisation en voiture (voir point 6). Alors que les températures se réchauffent, les systèmes de climatisation augmentent la consommation de carburant des voitures. C’est pourquoi le télétravail permet généralement d’économiser davantage de pétrole lors de la période estivale.

Pendant les confinements engendrés par la pandémie, de nombreux pays ont mis en œuvre des exigences de télétravail lorsque cela était possible. Si la plupart de ces exigences ont été levées, certains gouvernements comme la France continuent à encourager le télétravail, sans imposer de quota minimal par semaine. Les employeurs sont libres d’en fixer les conditions, tout en veillant à éviter l’isolement des employés. Instaurer le télétravail jusqu’à trois jours par semaine permettrait de réduire la demande de pétrole, et de diminuer le montant des frais de carburant pour les employés. En l’état, on estime que chaque trajet quotidien moyen en voiture en moins permettrait d’économiser environ 2 à 3 USD dans les économies avancées.

Impact :
L’instauration d’un jour de télétravail par semaine permettrait de réduire la consommation de pétrole d’environ 170 kb/j. À court terme, l’instauration de trois jours de télétravail par semaine permettrait de la réduire d’environ 500 kb/j.

3. Instaurer des dimanches sans voiture dans les villes

Bordeaux « Dimanche sans voiture » devient « Ma rue respire » chaque 1er dimanche de chaque mois

Les dimanches sans voiture ont été lancés dans des pays tels que la Suisse, les Pays-Bas et l’Allemagne de l’Ouest lors du choc pétrolier de 1973. Bruxelles, Édimbourg, Vancouver, certaines parties de Tokyo et d’autres villes y ont eu recours plus récemment pour promouvoir la santé publique, permettre aux habitants de se réapproprier l’espace public ou encore organiser des événements culturels. Plus de 3 000 villes ont participé à la Semaine européenne de la mobilité en 2021, qui impliquait d’organiser une journée sans voiture.

Les dimanches sans voiture permettent d’encourager la marche ou le vélo, ce qui peut par ricochet avoir des répercussions tout au long de la semaine. Ces initiatives peuvent alors être soutenues en réduisant les tarifs des transports en commun, voire en instaurant leur gratuité.

Interdire l’utilisation de voitures particulières les dimanches offre plusieurs autres avantages en matière de santé publique et de bien-être, comme un air plus pur, une diminution de la pollution sonore et une amélioration de la sécurité routière. Dans les pays où le climat est plus chaud, une réduction du trafic permet aussi de limiter les îlots de chaleur urbains. De plus, cette mesure peut être mise en œuvre relativement simplement, en appliquant des amendes à paiement immédiat et en fermant les routes.

Impact :
Cette mesure permettrait de réduire la consommation de pétrole de 380 kb/j à court terme si elle est mise en œuvre chaque dimanche dans les grandes villes. Un seul dimanche sans voiture par mois suffirait à réduire la consommation de 95 kb/j.

4. Rendre les transports en commun plus abordables et encourager les mobilités douces, la marche et le vélo

Une manière efficace de réduire la demande de pétrole est de détourner la demande des voitures particulières pour encourager les transports en commun, les mobilités douces, la marche ou le vélo lorsque cela est possible.

Centre-ville de Dublin en juin 2016 L’Irlande a élaboré un programme complet d’investissement de mobilité douce qui devrait recevoir 20 % du budget annuel des transports. (Photo Rue de l’Avenir)

Lorsqu’il existe des transports en commun, une réponse temporaire à court terme peut consister à réduire les tarifs des tickets de bus, métros et métros légers publics. Des initiatives ont été mises à l’essai, notamment dans certaines villes des États-Unis, et ont prouvé qu’une baisse du prix des transports en commun, voire l’instauration de leur gratuité, entraînait une hausse de leur fréquentation. En Nouvelle-Zélande, par exemple, les tarifs des transports en commun sont divisés de moitié pour les trois prochains mois en réponse à la hausse du prix des carburants. La capacité de réserve disponible des systèmes de transports en commun en heures de pointe diffère selon les pays et les villes. Toutefois, il existe généralement une capacité de réserve disponible en heures creuses qui permettrait de mieux répartir la fréquentation, si les employeurs acceptent dans le même temps d’appliquer des horaires de travail flexibles.

Dans les pays dont la culture le permet, certaines stratégies comme la création de pistes cyclables et l’élargissement des trottoirs existent, ou peuvent être mises en œuvre rapidement. Encourager la population à faire ses trajets courts à pied ou à vélo peut faire l’objet d’une autre mesure. Dans les villes dotées de transports en commun, cela peut aider à désengorger ces transports, et donc à les rendre plus attractifs et abordables. Déployer des programmes visant à encourager l’achat de vélos électriques peut aussi s’avérer efficace, en particulier dans les villes où les trajets se font sur de plus longues distances. La Belgique, la France et l’Italie proposent à leurs résidents une prime à l’achat, dont le montant dépend du type de vélo choisi. Développer les options de mobilités partagées comme des trottinettes ou vélos électriques peut aussi être utile : on peut citer les fournisseurs Lime, Bird ou encore Dott qui proposent ce service dans les grandes villes, à l’aide d’applications.

Les investissements dans les transports en commun et les infrastructures visant à encourager la marche et le vélo ont augmenté grâce à des plans de reprise économique durable instaurés en réponse à la crise du Covid-19. Ainsi, le gouvernement français a alloué 500 millions d’euros dans le cadre d’un plan relatif aux mobilités actives afin de créer des itinéraires cyclables, et l’Italie soutient la conception et le développement d’un réseau de pistes cyclables, à raison d’un versement de 50 millions d’euros par an pour les trois prochaines années. La Nouvelle-Zélande souhaite créer un réseau de pistes cyclables à travers le pays, et a pour cela adopté en 2020 un investissement de plus de 140 millions USD de dépenses gouvernementales directes d’ici 2024. En 2021, Milan a transformé en pistes cyclables 35 kilomètres de routes auparavant destinées aux véhicules motorisés. D’ici 2035, la ville souhaite créer un réseau de 750 kilomètres dédié aux vélos. Plusieurs villes comme Paris, Londres et Bruxelles ont créé des zones où la vitesse maximale est abaissée à 30 km/h pour dissuader la conduite en voiture. À l’approche de la période estivale, le recours au vélo se fait plus populaire et doit être davantage encouragé.

En tout, les gouvernements des économies avancées ont prévu d’allouer près de 2.5milliards USD au cours des deuxprochaines années aux pistes cyclables et aux zones piétonnes, et 33 milliards USD aux infrastructures de transports urbains dans le cadre de plans de relance économique.

Impact :
Des mesures à court terme, lorsqu’elles sont possibles et que la culture du pays le permet, réduiraient la consommation de pétrole de 330 kb/j.

5. Adopter la circulation alternée pour lesvoitures particulières dans les grandes villes

La circulation alternée permet de restreindre l’accès des voitures particulières aux routes des grandes villes certains jours ouvrés en fonction de leur numéro de plaque d’immatriculation (pair ou impair). Là où elle a été adoptée, cette mesure a depuis longtemps fait ses preuves. Lors du premier choc pétrolier, le gouvernement italien a remplacé les dimanches sans voiture par une politique de circulation alternée. Depuis les années 1980, des plans similaires ont été déployés dans de nombreuses villes comme Athènes, Madrid, Paris, Milan et Mexico afin de réduire les embouteillages et les pics de pollution de l’air.

L’adoption de la circulation alternée dépend généralement de l’offre de transport disponible pour répondre à la demande de mobilité. Elle pose des problèmes logistiques et d’équité, notamment car elle perturbe surtout les foyers les plus modestes ne disposant que d’uneseule voiture. Ces préoccupations peuvent être atténuées par d’autres mesures proposées par l’AIE, comme la réduction du prix des transports publics ou le développement du covoiturage. Des exceptions peuvent être faites pour les véhicules électriques. L’efficacité de la mesure visant à réduire le nombre de voitures en activité peut s’atténuer à long terme si, pour la contourner, les foyers les plus aisés achètent d’autres voitures à moteur à combustion interne.

Les foyers disposant de plusieurs voitures peuvent contourner ces restrictions. Toutefois, nos estimations de réduction de la demande de pétrole ont pris en compte cette conséquence, parmi d’autres (les voitures restant admises sur les routes font des trajets plus longs, multipliant les destinations, par exemple).

Impact :
Cette mesure permettrait une réduction de la consommation de pétrole de 210 kb/j à court terme, si la circulation alternée est appliquée deux jours par semaine dans les grandes villes dotées d’options fiables de transports en commun.

6. Développer le covoiturage et adopter des pratiques permettant de réduire la consommation de carburant

Les automobilistes de différents foyers peuvent opter pour le covoiturage pour leurs trajets non-urbains, permettant ainsi à la fois de diminuer la demande de pétrole et de réaliser des économies. Les gouvernements peuvent fournir d’autres incitations en instaurant des voies dédiées sur les routes et des places de parking spécifiques à proximité des nœuds de communication des transports en commun, et en réduisant le montant des péages routiers pour les véhicules à plus forte capacité. Ces mesures sont en vigueur dans les zones périurbaines de villes comme Madrid et Houston, entre autres.

Les trajets en voiture en dehors des villes engendrent une consommation de pétrole supérieure à 4 millions de barils par jour dans les économies avancées. Actuellement, très peu de ces trajets sont réalisés en covoiturage avec des personnes de plusieurs foyers, ce qui engendre un taux d’occupation par véhicule plus faible. En moyenne, ce taux est de 1.3 personne au Japon, de 1.5 personne aux États-Unis, et se situe entre 1.4 et 1.6 personne en Europe. Dans les différents pays à l’économie avancée, le taux moyen est d’environ 1.5 personne.

L’organisation du covoiturage est plus pratique aujourd’hui qu’elle ne l’était auparavant. Il existe plusieurs applications mobiles comme BlaBlaCar, Liftshare, Scoop, TripBuddy, ecov ou encore GoKid. Le marché du covoiturage a augmenté de plus de 10 % par an ces dernières années, même si la pandémie de Covid-19 a inversé la tendance depuis 2020 en raison des préoccupations sanitaires.

Un taux moyen d’occupation par véhicule plus élevé peut être interprété soit comme indiquant que le covoiturage est plus viable dans certaines régions (pour des raisons culturelles, techniques ou d’habitudes, par exemple), soit que la marge de manœuvre est restreinte pour développer davantage le covoiturage. Les gouvernements doivent tenir compte de ces facteurs lorsqu’ils décident des mesures à prendre pour promouvoir le covoiturage.

Les voitures peuvent également optimiser leur consommation de carburant en suivant certaines bonnes pratiques à la fois en matière de conduite et d’entretien. Ainsi, la vérification régulière de la pression des pneus permet d’économiser jusqu’à 1.5 % de sa consommation de carburant. En outre, la climatisation automobile engendre généralement entre 4 et 10 % de la consommation totale de carburant dans les économies avancées, selon le climat local et le niveau de confort souhaité par la population. Pour les automobilistes pour lesquels cela est possible, nous proposons donc une augmentation du réglage de la température de 3°C pour augmenter immédiatement les économies de carburant et réduire le montant des frais qui y sont associés.

Impact :
En augmentant d’environ 50 % le taux d’occupation par voiture dans les économies avancées pour un trajet sur 10, et en adoptant des bonnes pratiques pour réduire la consommation de carburant des voitures, la consommation de pétrole pourrait être réduite de 470 kb/j à court terme.

7. Promouvoir l’écoconduite pour les camions et la livraison de marchandises

L’ATE publie chaque année le Michelin des voitures et utilitaires les moins polluantes

La manière de conduire un véhicule peut permettre d’optimiser sa consommation de carburant. Les mesures possibles sont variées, et peuvent inclure un meilleur entretien du véhicule (vérification régulière de la pression des pneus, par exemple) et l’adoption de certaines habitudes de conduite. Les gouvernements peuvent intégrer les techniques dites d’écoconduite aux processus d’apprentissage et d’évaluation requis pour obtenir un permis de conduire ou un autre certificat de conduite avancée, comme c’est le cas en France et dans d’autres pays. Des campagnes d’information publique plus larges peuvent accompagner ces efforts ciblés.

Les entreprises disposant d’une flotte de véhicules (pour la livraison de marchandises, par exemple) sont particulièrement bien placées pour dispenser des formations et créer des campagnes de sensibilisation visant à promouvoir l’écoconduite de véhicules commerciaux, et notamment pour réduire la consommation de gazole, étant donnée la structure de leur flotte. Par ailleurs, une baisse de la demande pour des délais de livraison très courts peut contribuer à accroître l’efficacité énergétique globale de la logistique pour le dernier kilomètre de livraison. En plus de réduire la consommation de gazole, l’écoconduite permet aussi de diminuer le montant des frais de carburant et des coûts de maintenance des véhicules.

Les camions consomment beaucoup de gazole. Ainsi, optimiser leurs opérations peut grandement contribuer à la réduction de la consommation de pétrole. Pour mettre en œuvre facilement des mesures dans les quatre mois à venir, il peut être pertinent d’améliorer la logistique : les sociétés de transport routier peuvent optimiser la charge des véhicules et limiter les voyages à vide. La coopération entre les entreprises et l’utilisation généralisée de technologies numériques peut aider à atteindre ces objectifs

Impact :
Ces mesures permettraient d’éviter une consommation de pétrole d’environ 320 kb/j à court terme.

8. Privilégier le train à grande vitesse ou les trains de nuit plutôt que l’avion lorsque cela est possible

Si une ligne de train à grande vitesse relie des grandes villes séparées de moins de 1 000 km, le trajet peut aisément se réaliser en train, une alternative de qualité aux vols courts. Les lignes à grande vitesse peuvent largement remplacer les vols court- courriers sur des itinéraires qui offrent des trajets abordables, fiables et pratiques. Les trains de nuit sont quant à eux une solution possible pour parcourir de plus longues distances et répartir le trafic ferroviaire sur différents moments de la journée.

Source : Stay grounded

En examinant les infrastructures ferroviaires existantes adaptées aux trains à grande vitesse, on constate qu’environ 2 % du trafic aérien dans les économies avancées pourrait être remplacé par ces lignes ferroviaires, y compris pour les trajets de loisir et professionnels. Ce pourcentage concerne presque entièrement des vols de moins de 800 km.

Les services ferroviaires doivent être gérés et entretenus de manière efficace pour être acceptés le plus largement possible comme une alternative à l’avion. Dans ce cas, le train à grande vitesse peut non seulement permettre de réduire la demande de pétrole et les émissions des vols court-courriers, mais également offrir une alternative de voyage plus rapide, confortable, fiable et abordable. Les gares ferroviaires se trouvent souvent en centre-ville ou à proximité. Elles représentent donc une solution plus pratique et durable que les aéroports.

En France, la récente loi Climat et Résilience vise à supprimer les lignes aériennes intérieures si le trajet peut s’effectuer par un autre moyen en moins de 2 h 30. Les compagnies aériennes ont déjà commencé à supprimer certains vols, y compris ceux reliant Paris à plusieurs villes comme Nantes, Lyon et Bordeaux.

Impact :
Cette mesure permettrait de réduire la consommation de pétrole à court terme d’environ 40 kb/j.

9Éviter l’avion pour les voyages d’affaires lorsque d’autres solutions de transport existent

Dessin d’Herrmann dans la TdG

Au vu des exigences d’espace appliquées aux avions, les voyages en première classe et classe affaire consomment trois fois plus que ceux en classe économique. Même si tous les voyages d’affaires par avion ne peuvent pas être évités, le recours à des réunions à distance peut dans bien des cas constituer une alternative efficace. À court terme, il est possible de supprimer deux voyages d’affaires par avion sur cinq, en prenant en compte les changements notables constatés pendant la pandémie de Covid-19.

En réponse aux restrictions sanitaires, les interactions professionnelles à distance se sont démocratisées. Nombreuses sont les entreprises qui ont largement investi pour améliorer l’expérience des réunions à distance. Cet investissement massif a permis d’en faire une alternative plus efficace, acceptable et viable aux voyages d’affaires et aux interactions humaines directes. Malgré les efforts d’adaptation conséquents qu’elles ont dû faire, les entreprises ont poursuivi leurs activités qui, dans certains cas, ont même prospéré.

À l’image de HSBC, Zurich Insurance Group, Bain & Company et S&P Global, plusieurs grands groupes ont déjà annoncé dans leurs objectifs vouloir réduire jusqu’à 70 % les émissions liées aux voyages d’affaires. La diminution du nombre de voyages d’affaires peut permettre d’atteindre les objectifs ESG et de réduire l’empreinte carbone des entreprises.

Avant le début de la pandémie, environ un cinquième des voyages par avion était réalisé pour motifs professionnels dans les économies avancées. Pendant la pandémie, le secteur des voyages d’affaires a été plus touché que les autres secteurs du transport aérien. Les chiffres de cette catégorie ont atteint des baisses record encore jamais vues dans l’histoire de l’aviation. Les prix élevés du pétrole pourraient dissuader les compagnies aériennes d’exploiter des lignes sous- utilisées du fait de cette baisse des voyages d’affaires par avion. Toutefois, pour maximiser l’impact de cette mesure, les gouvernements peuvent offrir une certaine flexibilité dans l’attribution des créneaux de vol, afin de minimiser le nombre de vols à vide.

Impact :
Cette mesure permettrait de réduire la consommation de pétrole à court terme de 260 kb/j.

10. Renforcer l’adoption de véhicules électriques et plus économes en carburant

À la fin de l’année 2021, 8.4 millions de voitures électriques étaient en circulation dans les économies avancées, conséquence de ventes record observées particulièrement en Europe. La demande en voitures électriques reste forte, grâce à une chute des prix des batteries ces dernières années et aux aides financières gouvernementales. Toutefois, le marché est sous pression en raison de goulots d’étranglement des chaînes d’approvisionnement en semi-conducteurs, en matières premières pour la fabrication de véhicules, ainsi qu’en matériaux et fabrication des batteries. Cette pression du marché aura certainement des conséquences durables, mais la priorité dans l’immédiat est de faciliter la coordination logistique afin de consolider les flux de matériaux et de composants. Ainsi, les perturbations de certaines parties de la chaîne d’approvisionnement du secteur automobile peuvent être absorbées par d’autres capacités de fabrication moins touchées par cette situation sur le marché mondial.

La priorité dans l’immédiat est de réussir à livrer les véhicules commandés par les consommateurs. Dans la mesure du possible, les commandes de flottes de véhicules doivent être traitées en priorité, car elles participent davantage à la baisse de la demande de pétrole que les commandes destinées aux foyers possédant plusieurs voitures.

Les mesures prises aujourd’hui pour accélérer l’adoption des véhicules électriques auront des effets durables demain. De même, les nouveaux véhicules conventionnels vendus doivent consommer moins de carburant. Les objectifs d’économie de carburant et les taxes sur les véhicules à taux élevé d’émissions ont un rôle important à jouer pour appuyer d’autres améliorations relatives à l’économie de carburant. Il est essentiel d’appliquer la réglementation en vigueur et de l’appuyer par des campagnes de sensibilisation pour en récolter les fruits à court terme.

Impact :
Cette mesure permettrait de réduire la consommation de pétrole à court terme de 100 kb/j, conséquence du nombre de ventes attendues concernant des voitures électriques et moins énergivores dans les quatre prochains mois. Une action soutenue sur les chaînes d’approvisionnement et le soutien durable des politiques dans le secteur peuvent assurer davantage d’économies à l’avenir.

Vous pouvez faire plus

Il existe de nombreuses façons d’améliorer votre maison pour la rendre plus efficace et moins dépendante des combustibles fossiles. Dans toute l’Union européenne, un nombre croissant d’organisations offrent des conseils énergétiques aux ménages dans le cadre de programmes nationaux ou d’initiatives locales. Prenez contact avec ces services pour recevoir des conseils sur les actions à faible coût et les investissements à long terme afin d’économiser plus d’énergie, plus d’argent et de réduire votre empreinte carbone.
L’installation de régulateurs de pointe et de thermostats numériques peut vous permettre d’économiser jusqu’à 15 % de votre consommation d’énergie, de contrôler plus facilement votre confort de chauffage et de climatisation, de vous assurer que vous utilisez l’électricité la plus propre et de réguler votre consommation d’électricité pour bénéficier des prix les plus bas.
Vérifiez si le gouvernement ou l’autorité locale offre un soutien financier pour l’installation de panneaux solaires et/ou pour améliorer l’isolation de la maison – ces actions peuvent être rentabilisées par des économies d’énergie durables. Des mesures plus simples d’amélioration de l’habitat, comme le calfeutrage et l’isolation du toit, des combles ou des greniers, peuvent apporter des avantages significatifs très rapidement et avec peu d’inconvénients. Des mesures telles que l’isolation des murs ou des fenêtres efficaces peuvent nécessiter un investissement plus important, mais elles seront rentabilisées par des économies à long terme.

Sources et compléments :

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Le Conseil européen pour la sécurité des transports soutient la démarche de l’AEI

Le Conseil européen pour la sécurité des transports (ETSC) a salué les nouvelles recommandations de la Commission européenne aux autorités locales, régionales et nationales pour réduire la vitesse sur les autoroutes et dans les zones urbaines.

Limitation de la vitesse sur les autoroutes en Europe. Seules la Norvège (80 km/h) et les Pays-Bas (100 km/h) répondent déjà cette demande de l’AIE et d ela Commission européenne

Cette annonce fait partie d’un vaste ensemble de mesures d’économie d’énergie visant à réduire la dépendance au pétrole et au gaz russes et à soutenir les politiques européennes existantes en matière de changement climatique. L’ETSC affirme que des vitesses plus faibles réduisent toujours le risque de collisions, ainsi que leur gravité.

Ellen Townsend, directrice politique de l’ETSC, a déclaré :
 » Ralentir sur nos routes aidera l’Europe à se passer du pétrole russe, à sauver des vies et à réduire la pollution nocive ; nous accueillons chaleureusement ces recommandations. Mais maintenant, c’est à davantage de gouvernements, de régions et de villes d’agir rapidement.  »

L’ETSC, ainsi que d’autres organisations, ont écrit aux commissaires européens responsables de l’action climatique, de l’énergie, de l’environnement et des transports le mois dernier, demandant des recommandations sur l’abaissement des limites de vitesse comme moyen de lutter contre la dépendance au pétrole russe, ainsi que contre les émissions et les décès sur les routes.

Les Pays-Bas en avance

Il existe plusieurs précédents d’action sur la vitesse dans l’UE. Il y a deux ans, les Pays-Bas ont abaissé la limite de vitesse sur les autoroutes à 100 km/h pendant la journée afin de réduire les émissions polluantes. Une voiture roulant à 120 km/h consomme environ 20 % de carburant en plus qu’à 100 km/h.

La réduction des limites de vitesse sur les autoroutes peut être complétée par une réduction des vitesses sur les routes rurales et urbaines pour obtenir des avantages similaires. Lorsque la Suède a reclassé les limitations de vitesse sur son réseau routier rural pour répondre à des objectifs de sécurité, d’environnement et autres, l’administration suédoise des transports a estimé que le respect total de ces limitations permettrait de sauver environ 150 vies par an et de réduire les émissions de dioxyde de carbone de 700 000 tonnes (soit l’équivalent des émissions de 240 000 voitures particulières).

Bruxelles et Paris ont récemment réduit la limite de vitesse en milieu urbain à 30 km/h. Une analyse effectuée par la région de Bruxelles a montré que les émissions toxiques, le bruit et les accidents ont tous diminué depuis l’introduction de la limite inférieure, et que la durée des trajets n’a pratiquement pas été affectée. Des recherches, menées au Royaume-Uni, ont montré que ces vitesses plus basses atténuent l’accélération supplémentaire nécessaire à la conduite en mode stop/start et peuvent réduire les émissions de CO2, et donc la consommation de carburant, de 25 % sur des voitures types.

La sécurité reste une justification convaincante de la réduction de la vitesse. Elle est un facteur contribuant à la plupart des accidents ; réduire les vitesses moyennes dans l’UE de seulement 1 % pourrait sauver 2100 vies par an.

La Commission recommande également des mesures d’incitation à la marche, au vélo et à l’utilisation des transports publics, notamment des investissements dans les infrastructures cyclables.

Source ; ETSC
L’ETSC est une organisation indépendante à but non lucratif basée à Bruxelles qui se consacre à la réduction du nombre de morts et de blessés dans les transports en Europe. https://etsc.eu/about-us/
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À lire également sur notre site

En Espagne, le 30 km/h pourrait être généralisé également sur les rues urbaines à voies multiples, aujourd’hui à 50.

Le 50 km/h devient le 30, le 30 km/h le 20 et le 20 devient 10 km/h. Sur les autoroutes espagnoles, le 120 km/h deviendrait le 110.