Rouler trop vite en toute impunité dans les zones 30 genevoises semble appartenir à un temps révolu nous dit la Tribune de Genève (TdG) du 4 septembre 2020.

Suite d’une discussion entre le procureur général et la police, cette dernière a repris dès janvier des contrôles de vitesse dans les zones 30, si leurs usagers y semblent mis en danger, et cela «quelle que soit la situation en lien avec les éléments d’aménagements ou de modération du trafic».

Que cela signifie-t-il? Jusqu’alors, la police excluait de déployer ses radars dans les zones 30 n’ayant pas subi avec succès une expertise, exigée par la législation fédérale.

Laxisme dénoncé

La députée socialiste Caroline Marti, vice-présidente de l’ATE-Genève, avait révélé la situation. À l’été 2019, cette députée s’était inquiétée d’une éventuelle impunité des usagers trop pressés en zone 30

C’est le pouvoir judiciaire qui est intervenu. Le Ministère public, explique à la TdG son assistante en communication Céline Bornand, est «parvenu à la conclusion que la validation en question n’était pas une condition à la poursuite des infractions, ce d’autant plus que selon la jurisprudence du Tribunal fédéral, les usagers de la route sont tenus de se conformer aux panneaux de signalisation indépendamment d’éventuels doutes quant à leur régularité formelle».

D’octobre 2019 à juin 2020, 2575 dépassements de vitesse ont été constatés, soit un taux d’infraction massif de 31,8% malgré le semi-confinement pendant une partie de la période. 82 des automobilistes risquent en retrait de permis de 3 mois.

«Ce bilan montre qu’il y a une vraie problématique en zone 30 de respect des limitations de vitesse et donc de sécurité des usagers, en particulier des piétons ou des cyclistes, alors que la sécurité est précisément l’un des principaux buts de ces zones, dit Caroline Marti, la vice-présidente de l’ATE- GE à la TdG. Le taux d’infractions, très élevé, fait penser que l’aménagement de ces zones reste insuffisamment visible et efficace, mais cela ne signifie pas qu’il faille renoncer à contrôler les zones mal aménagées.»

On relèvera qu’il y a quelques années la police genevoise refusait déjà de contrôler les zones 30 sous le prétexte que leurs véhicules n’étaient pas équipés de radars numériques !

Source et extrait : Tribune de Genève du 4 septembre 2020