Les dirigeants du monde entier doivent s’engager à augmenter le nombre de cyclistes afin de réduire les émissions de carbone et d’atteindre rapidement et efficacement les objectifs climatiques mondiaux.

Le monde a besoin de beaucoup plus de vélo si nous voulons lutter contre le changement climatique. Si les gouvernements du monde entier ne prennent pas des mesures plus rapides et plus déterminées pour réduire les émissions de carbone des transports, nous condamnerons les générations actuelles et futures à un monde plus hostile et beaucoup moins habitable.

C’est pourquoi nous, les 262 organisations soussignées, demandons instamment à tous les gouvernements et dirigeants participant à la 26e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) à Glasgow de s’engager à augmenter de manière significative le nombre de cyclistes dans leur pays. Les gouvernements peuvent y parvenir en construisant davantage d’infrastructures cyclables de qualité, en intégrant le vélo aux transports publics, en améliorant la sécurité routière et en mettant en œuvre des politiques qui encouragent les personnes et les entreprises à remplacer les déplacements en voiture par des déplacements en vélo et d’autres modes de transport comme la marche et les transports publics. Promouvoir et favoriser la mobilité active doit être la pierre angulaire des stratégies mondiales, nationales et locales visant à atteindre les objectifs de réduction nette des émissions de carbone.

Le vélo identifié comme une voie permettant de garantir un monde sûr et durable pour tous

À l’échelle mondiale, les transports sont responsables de 24 % des émissions directes de CO₂ provenant de la combustion de carburants. Les véhicules routiers représentent près des trois quarts des émissions de CO₂ du transport, et ces chiffres ne diminuent pas. Outre les niveaux insoutenables d’émissions de CO₂ qui ruinent le climat de la Terre, les véhicules routiers polluent notre air à des niveaux sans précédent, tuant chaque année environ sept millions de personnes dans le monde.
Le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) intitulé « Réchauffement planétaire de 1,5 °C » a identifié le vélo comme une voie permettant de garantir un monde sûr et durable pour tous, aujourd’hui et demain. L’utilisation de la bicyclette ne produit aucune émission et, outre la réduction de la pollution, le vélo a des effets socio-économiques positifs considérables.
Le vélo représente l’un des plus grands espoirs de l’humanité pour un passage à un avenir sans carbone. De nouvelles recherches montrent que les émissions de CO₂ sur l’ensemble du cycle de vie diminuent de 14 % par trajet supplémentaire à vélo et de 62 % pour chaque trajet en voiture évité. Passer de la voiture au vélo permet d’économiser 150 g de CO₂ par kilomètre. Les vélos E-cargo réduisent les émissions de carbone de 90 % par rapport aux camionnettes diesel. Troquer la voiture en ville pour la marche et le vélo, ne serait-ce qu’un jour par semaine, peut réduire votre empreinte carbone d’environ une demi-tonne de CO₂ sur un an. La création de synergies avec d’autres modes de déplacement, tels que les transports publics, peut améliorer considérablement ce potentiel.
Notre monde est en feu. Nous devons de toute urgence tirer parti des solutions qu’offre le vélo en augmentant radicalement son utilisation. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est que les gouvernements s’engagent politiquement et financièrement en faveur d’un usage accru, plus sûr et intégré du vélo, qui soit équitable pour tous les habitants de nos pays, villes et régions.

Paris rue de Rivoli. La capitale française lance un ambitieux programme de 250 Mo d’Euros en faveur du vélo    Photo Comute de Paris

Nous demandons instamment à tous les gouvernements et dirigeants présents à la COP26 de :

  • Déclarer des engagements pour augmenter de manière significative les niveaux de cyclisme chez eux. Cela peut être fait en :
  • Promouvoir le vélo sous toutes ses formes, y compris le cyclotourisme, le cyclisme sportif, le vélo en libre-service, le vélo pour aller au travail ou à l’école et pour faire de l’exercice.
  • Reconnaître le vélo comme une solution climatique, en établissant un lien clair entre la façon dont une augmentation des déplacements à vélo et une diminution des déplacements en voiture privée réduisent les émissions de CO₂.
  • Créer et financer des stratégies nationales en faveur du vélo et collecter des données sur le vélo pour savoir où améliorer les infrastructures et l’usage du vélo.
  • Concentrer les investissements sur la construction d’infrastructures cyclables sûres et de qualité et sur des mesures incitatives pour les communautés historiquement marginalisées par rapport au vélo.
  • Offrir des incitations directes aux particuliers et aux entreprises pour qu’ils délaissent l’automobile au profit de la bicyclette pour une plus grande partie de leurs déplacements quotidiens.
  • Créer des synergies avec les transports publics et favoriser les solutions de mobilité combinée pour un écosystème multimodal capable de couvrir tous les besoins des usagers sans dépendre d’une voiture privée
  • S’engager collectivement à atteindre un objectif mondial d’augmentation du nombre de cyclistes. L’augmentation du nombre de cyclistes dans une poignée de pays ne suffira pas à réduire les émissions mondiales de CO₂. Tous les pays doivent contribuer, et ces efforts doivent être suivis au niveau des Nations unies.

Il n’y a aucun moyen concevable pour les gouvernements de réduire les émissions de CO₂ assez rapidement pour éviter le pire de la crise climatique sans une augmentation significative du vélo. Le cyclisme est l’une des meilleures solutions dont nous disposons déjà pour garantir que notre planète soit habitable pour toutes les générations à venir.

Résultats de la démarche

300+ ONG disent aux décideurs lors de la COP26 : agissez maintenant !

(mise à jour 15 novembre)

Le résultat peut paraître modeste, une phrase a été ajoutée à la déclaration transport de la COP26  demandant des véhicules zéro émission:

Nous reconnaissons que, parallèlement au passage aux véhicules à zéro émission, un avenir durable pour le transport routier nécessitera une transformation plus large du système, y compris le soutien aux déplacements actifs, aux transports publics et partagés, ainsi que la prise en compte des impacts de la chaîne de valeur complète de la production, de l’utilisation et de l’élimination des véhicules.

Néanmoins, elle indique aux pays et organismes participants que les ONG n’acceptent pas que la seule discussion sur les transports concerne uniquement les véhicules zéro émission et que les organisateurs oublient les transports publics et la mobilité douce dans la déclaration transport de la COP26.

À noter que l’UITP (Union internationale des transport publics) a consigné la lettre ouverte.

Signataires :

plus de 300 associations de la société civile 

Intertitre et photos choisies par Rue de l’Avenir

Pays qui se sont engagés à ne plus immatriculer ou autoriser à la vente des véhicules avec un moteur thermique